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par Jean-François Jagielski

Septembre 1976

Septembre 76 : Première vague systématique de purges au sein des hauts dirigeants du KD.


9 septembre 76 : Mort de Mao Zedong. Le KD décrète une période de deuil du 12 au 17.


18 septembre 76 : Funérailles de Mao Zedong.

Dans un vibrant hommage au défunt, Pol Pot déclare pour la première fois que le Cambodge est dirigé par une organisation « marxiste-léniniste et de la pensée Mao Zedong ». Radio Phnom Penh annonce sa démission du poste de premier ministre, officiellement pour raison de santé, officieusement sans aucun doute pour s’apprêter à mieux « écraser » ses adversaires (Chandler, 1993, pp. 203-204 ; Biernan, 1998, p. 397). Nun Chea prend provisoirement sa succession jusque mi-octobre.


20 septembre 76 : Arrestation de Ney Saran, secrétaire du P.C.K. pour le Nord-Est, lui aussi ancien Issarak ayant peut-être gardé des relations avec les Vietnamiens. Il est emmené à S 21. Cette arrestation va déclencher une vaste purge des cadres de la zone incriminée (Chandler, 1993, p. 203 et pp. 209-210).


21 septembre 76 : Signe (apparent…) de détente, inauguration d’une liaison aérienne civile entre Phnom Penh et Hanoi dans le cadre d’un vol bimensuel d’Air Vietnam. Il sera régulier mais peu fréquenté (Biernan, 1998, p. 147).


23 septembre 76 : Le Santebal reçoit des instructions de l’Angkar pour l’emploi de la torture sur les prisonniers.

On annonce que Pol Pot ne pourra assumer ses fonctions de premier ministre afin de « s’occuper de sa santé qui est mauvaise depuis plusieurs mois ». Nuon Chea est nommé premier ministre par intérim dès le lendemain (Biernan, 1998, p. 397). Dans les faits, Pol Pot continue à gouverner le pays d’une main de fer et à préparer et poursuivre les purges en cours (voir 28 septembre).


25 septembre 76 : Arrestation de Keo Mas, un des piliers du P.C.K., vétéran du Pracheachon depuis les années 1950. En 1952, il avait été à 26 ans le premier communiste cambodgien reçu par Mao à Pékin (Deron, 2009, p. 193). Il est également emmené à S 21 où il mourra un mois plus tard.


28 septembre 76 : Théoriquement et récemment en retrait pour raisons de santé, Pol Pot dirige une réunion où il réclame de la cohésion au niveau des cadres du parti : « Nous devons encourager l’esprit de responsabilité pour assurer la solidarité et l’unité interne, et la capacité d’endurer et de lutter ; nous devons nous battre de toutes les façons possibles pour l’unité. » Derrière ces propos se cache sa hantise contre la dissidence qui, à se yeux, justifie totalement le système répressif des purges (Biernan, 1998, pp. 398-399).


30 septembre 76 : Le Santebal signale que des dissidents « déclenchèrent des troubles avec la troupe » sans indiquer précisément qui sont ces dissidents. Une autre source mentionne une « petite bataille rangée dans les rues de Phnom Penh entre soldats de la zone Est et de la […] zone Nord. » Mais le Santebal tout comme Pol Pot ont intérêt à voir des troubles qui n’ont peut-être existé que dans leur imagination pour mieux justifier la répression en cours (Biernan, 1998, p. 399).

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