Juillet 80 : Khieu Samphan, président et premier ministre de la mouvance kr depuis décembre 1979, annonce la disparition de la perspective « socialiste » de son mouvement et l’instauration d’un nouveau régime démocratique et libéral. Il s’en justifiera peu de temps après : « Il est impossible de continuer sur la voie de la révolution socialiste […] Il n’y a pas d’autre issue à l’impasse actuelle que celle d’une nouvelle ligne politique, celle d’un front uni, indispensable à la vie de notre nation. Si nous poursuivons aveuglément sur la voie de la révolution socialiste et de la construction du socialisme, ce serait la mort du KD et de notre nation. Nous avons discuté de ce problème à de nombreuses reprises et sommes clairement unis sur ce point. » (cité in Peschoux, 1992, p. 68)
Il ne remet absolument pas en cause ce qui a été fait antérieurement par les KR mais estime que l’invasion vietnamienne a changé la donne et qu’il faut désormais privilégier la stratégie d’un « front » antivietnamien, d’où la future dissolution du P.C.K. (voir 8 décembre 1981). Une voie vers la social-démocratie est ouverte, du moins en paroles…
Sihanouk, de retour de Corée, a fait savoir depuis le début de l’année qu’il voulait rentrer au Cambodge, au grand dam des Chinois. Bien qu’il soit rentré de Corée spécialement pour cela, ceux-ci empêchent le ministre des Affaires étrangères thaïlandais de rencontrer le prince. Sihanouk déclare alors à la presse se retirer de la vie politique comme il l’avait fait en août 1979, lorsqu’on lui avait interdit de rencontrer le vice-président américain, Walter Mondale.
Le magazine américain Time consacre une enquête aux « América’s Forgotten Warriors » (Muraire in collectif, 1992, p. 150)
1er juillet 80 : A Washington, un site couvrant deux acres est choisi et agréé par le Congrès pour l’implantation du Vietnam Memorial. Le président Jimmy Carter signe un accord législatif qui l’autorise à être implanté sur le National Mall, entre le monument de Washington et celui de Lincoln. Après des débuts difficiles pour la souscription, le projet a bénéficié d’appuis : ceux notamment de l’ancien président Gerald Ford, de l’épouse du président Carter et du général Westmoreland. Les fonds récoltent plusieurs millions de dollars venus de petites souscriptions de vétérans ou de sommes considérables comme celle offerte par le milliardaire Ross Perot (170 000 dollars) (Gorin, 2006, p. 22)
2 juillet 80 : Visite de dirigeants vietnamiens à Moscou (Bui Xuan Quang, 2000, p. 721).
Jan Scruggs, initiateur du Vietnam Memorial de Washington par le biais de la fondation strictement privée The Vietnam Memorial Fund, déclare dans le New York Times : « Nous ne cherchons pas à faire de commentaires sur le bien-fondé de la guerre. En honorant ceux qui se sont sacrifiés, nous espérons plutôt créer un symbole d’unité nationale et de réconciliation. » (cité in Gorin, 2006, p. 22)
5 juillet 80 : Nouvelle incursion vietnamienne sur la frontière thaïlandaise. L’A.S.E.A.N. la soutient en proclamant une unité d’action de ses membres.
Nouveaux incidents frontaliers entre la Chine et le Vietnam occasionnant la mort de trois Vietnamiens. Hanoi demande à Pékin la reprise de négociations bilatérales (Bui Xuan Quang, 2000, p. 721). Cette offre sera rejetée par la Chine le 24 septembre.
9 juillet 80 : L’Inde reconnaît le gouvernement provietnamien de Heng Samrin (Bui Xuan Quang, 2000, p. 721).
10 juillet 80 : Rencontre sino-américaine entre Jimmy Carter et Hua Guofeng (secrétaire général du P.C.C.) (Bui Xuan Quang, 2000, p. 721).
15 juillet 80 : La situation à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande est toujours très tendue du fait de combats. La Chine demande à l’O.N.U. d’intervenir car ces combats gênent la distribution d’aide humanitaire (Bui Xuan Quang, 2000, p. 721).
20 juillet 80 : Le Laos, le Cambodge et le Vietnam demandent la création d’une zone démilitarisée à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande (Bui Xuan Quang, 2000, p. 721).
23 juillet 80 : Le Thaïlande rejette la proposition d’une zone démilitarisée à sa frontière avec le Cambodge (Bui Xuan Quang, 2000, p. 721).
25 juillet 80 : Le secrétaire général de l’O.N.U., Kurt Waldheim, se rend à Bankok et Hanoi. Il se dit « impuissant à agir en l’absence d’une résolution du Conseil de sécurité » (Bui Xuan Quang, 2000, p. 721).