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Westmoreland William Child (général) : Né le 26 mars 1914. Fréquente l’Académie de Westpoint de 1932 à 1936. En sort diplômé. Il se spécialise dans l’usage de l’artillerie. Durant la SGM, son ascension dans la hiérarchie militaire est rapide. Il sert en Afrique du Nord et en Europe où il commande le 34e bataillon d’artillerie de campagne puis devient chef d’état-major de la 9e division d’infanterie. Durant la guerre de Corée, il commande des troupes aéroportées (82e division) et se distingue par ses qualités, obtenant sa première étoile de major général. A l’issue du conflit, il dirige la 101e division aéroportée en 1958. De 1960 à 1963, il est nommé surintendant de l’Académie de Westpoint. En 1964, il prend le commandement du prestigieux 18e corps aéroporté à Fort Bragg (Caroline du Nord) comportant les non moins prestigieuses 101e et 82e divisions.
Poussé par le général Taylor (chef d’état-major général dont il a été l’adjoint), Westmoreland arrive au Vietnam le 27 janvier 1964 en vue de remplacer à la tête du M.A.C.V. le général Harkins alors complètement discrédité (voir sa notice). Selon Halberstam, « c’était un homme qui obéissait aux ordres : Johnson l’avait choisi en partie parce qu’il avait senti chez Westmoreland un homme qui ne jouerait pas au plus fin, qui n’essaierait pas de le circonvenir et à cet égard il avait bien choisi. Le général était très honnête, il ne voulut jamais jouer un rôle politique. » Il devient commandant en chef des troupes américaines du 20 juin 1964 et le demeurera jusqu’au 2 juillet 1968.
Sa stratégie se fonde sur une guerre d’attrition : il faut infliger aux troupes n-v et Vietcong des pertes supérieures à celle des Américains en s’appuyant sur la supériorité et la puissance de feu de son armée et notamment son aviation et ses moyens de transports aéroportés (hélicoptères). Pour ce faire, il a recours à deux tactiques : les opérations search and destroy qui visent à détruire les unités ennemies en allant les chercher là où elles sont et le body count qui vise à comptabiliser le nombre de pertes infligées. La première tactique produit des effets dans un premier temps jusqu’à ce que les troupes communistes trouvent la parade en s’enterrant. La seconde, rapidement sujette à caution, fournit des chiffres de pertes impressionnants mais dont l’exactitude demeure plus que douteuse, tant du côté s-v qu’américain. La seule solution que trouve Westmoreland à ces problèmes est de demander à LBJ et à son administration de plus en plus de troupes et de matériels américains. Le général subit alors de la part des journalistes et d’une partie de ses subordonnés les mêmes griefs que ceux qui avaient été reprochés à son prédécesseur.
L’offensive du Têt de 1968 marque un tournant dans la carrière du commandant du M.A.C.V. Même si d’un point de vu strictement militaire elle n’est pas un échec au vu des pertes infligées à l’ennemi, les images des assauts du VC à Saïgon et Hué, l’agression contre l’ambassade américaine, certaines images choquantes comme celles d’exécutions sommaires accomplies par des chefs militaires s-v, vont avoir un effet catastrophique sur l’opinion américaine car les moyens demandés en hommes et matériels n’ont pas donné les résultats attendus.
Westmoreland est alors promu chef d’état-major de l’armée de terre mais, derrière cette promotion se dissimule un désaveu face à son échec stratégique au Vietnam. Le général publiera en 1976 ses mémoires (A soldier report) dans lesquelles il défend sa stratégie et pointe les contraintes politiques et le manque de soutien national. En 1982, la diffusion d’un documentaire sur C.B.S. (The uncounted ennemy : a Vietnam deception) remet en cause son rôle dans la diffusion de fausses informations en 1967 sur les effectifs du VC en vue d’obtenir toujours plus. Westmoreland intente alors un procès à la chaîne qui se soldera par un arrangement en 1985 (Spencer C. Tucker, 2000, p. 485 ; Halberstam, 1974, pp. 514-520).