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par Jean-François Jagielski

« Nguyen Phu Duc » : différence entre les versions

(Page créée avec « '''Nguyen Phu Duc :''' Professeur de droit à l’université de Saigon et Dalat. Il poursuit ses études postdoctorales à Harvard où il obtient plusieurs diplômes de droit. Il a commencé dès les années 1950 des recherches sur la politique étrangère des États-Unis lorsqu’Eisenhower s’engage à soutenir Diem. Conseiller d’ambassade du S-V à Washington sous Kennedy, il a accès aux archives du ''State Departement'' portant sur la politique indochino... »)
 
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Dernière version du 21 novembre 2025 à 09:40

Nguyen Phu Duc : Professeur de droit à l’université de Saigon et Dalat. Il poursuit ses études postdoctorales à Harvard où il obtient plusieurs diplômes de droit. Il a commencé dès les années 1950 des recherches sur la politique étrangère des États-Unis lorsqu’Eisenhower s’engage à soutenir Diem. Conseiller d’ambassade du S-V à Washington sous Kennedy, il a accès aux archives du State Departement portant sur la politique indochinoise sous Roosevelt puis sous Truman durant la guerre d’Indochine. Dès cette époque, il observe ce qu’il nomme les « ambigüités américaines ». Il est nommé observateur permanent de la République du S-V avec rang d’ambassadeur à l’O.N.U.  

En octobre 1967, il devient  le conseiller spécial de Thieu pour les Affaires étrangères avec rang de ministre tout en poursuivant en parallèle ses activités universitaires à Dalat et Saigon. Membre du gouvernement, il occupe la fonction de secrétaire général au C.N.S. sud-vietnamien. Il participe à la conférence d’Honolulu (18-20 juillet 1968) entre Américains et S-V où il constate déjà de nombreuses « zones d’ombre » dans les échanges. Il suit de près le laborieux processus des négociations de Paris entamé en mai 1968 et qui n’aboutiront qu’en janvier 1973. Il participe aux côtés de Thieu à la conférence de Midway initiée le 8 juin 1969 en présence de Nixon et Kissinger visant à rassurer Thieu sur les positions américaines du moment (absence de la mise en place d’un gouvernement de coalition au S-V et « redéploiement » des troupes américaines pour éviter de prononcer le mot « retrait »). Il devient en 1973 ministre des Affaires étrangères du S-V au moment clé du retrait progressif des Américains suite aux accords de Paris. Il connaît alors la lente déchéance du régime s-v privé du soutien direct de leur allié américain du fait de la mise en place de la diplomatie triangulaire avec la Chine et l’U.R.S.S.  Les 2 et 3 avril 1973, il est présent lors de la rencontre Thieu-Nixon de San Clemente (Californie) dans la résidence privée de Nixon. Il s’agit alors d’une « visite officielle » et non d’une « visite d’État » comme l’avait été celle de Diem en 1957. Le 2, Kissinger et Nguyen Phu Duc ont un entretien en aparté. Ce dernier remet au premier un mémorandum sur la situation militaire et économique au S-V. Kissinger acquiesce aux demandes. Les échanges entre Thieu et Nixon visent une fois de plus à rassurer ce premier : les États-Unis réagiront vivement et promptement si l’accord avec les N-V n’est pas respecté. Le 3, Nixon et Thieu se revoient avec Kissinger et Nguyen Phu Duc. Nixon réaffirme que les S-V peuvent compter sur l’aide américaine en cas d’offensive des communistes. L’aide matérielle des U.S.A. au S-V est confirmée. Nguyen Phu Duc quitte sa fonction de ministre des Affaires étrangères en 1974 sans en évoquer clairement ses raisons dans l’ouvrage mentionné ci-après.

Après la chute de Saigon en 1975, il rejoint la France où il enseigne à l’école  supérieure  des Sciences économiques et commerciales (E.S.S.E.C.) comme professeur de droit. Ce n’est que 20 ans après son arrivée en France qu’il publiera Viêt-Nam. Pourquoi les Etats-Unis ont-ils perdu la guerre ?, écrit au départ en Anglais mais heurtant selon l’éditeur français les « susceptibilités américaines ». L’auteur le réécrit et le publie donc en Français. Ce ne sont pas à proprement dit des mémoires – l’auteur parle très peu de son rôle personnel – mais plutôt une analyse de ce que qu’il a pu observer en tant que conseiller de Thieu et ministre des Affaires étrangères lorsque les Américains décident de vietnamiser le conflit pour mieux s’en retirer.

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