(Page créée avec « '''Nguyen Binh''' : Révolutionnaire vietnamien. Né en 1908. Il entre rapidement en politique en adhérant au Parti national vietnamien. Arrêté en 1928, il est jugé et condamné en 1930 à 20 ans de bagne à Poulo Condore pour ses activités au sein du V.N.Q.D.D. Il en ressort plein de haine à l’égard des Français après avoir côtoyé de futurs dirigeants communistes. Libéré en 1934, il rejoint le Kuomintang en Chine où il reçoit à Canton des cour... ») |
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Dernière version du 20 novembre 2025 à 15:23
Nguyen Binh : Révolutionnaire vietnamien. Né en 1908. Il entre rapidement en politique en adhérant au Parti national vietnamien. Arrêté en 1928, il est jugé et condamné en 1930 à 20 ans de bagne à Poulo Condore pour ses activités au sein du V.N.Q.D.D. Il en ressort plein de haine à l’égard des Français après avoir côtoyé de futurs dirigeants communistes.
Libéré en 1934, il rejoint le Kuomintang en Chine où il reçoit à Canton des cours à l’école de Whampoa qui forme des insurgés. Puis il part en Russie. Il revient au Tonkin au printemps 1943 où il fait connaissance de Giap au maquis de Cao Bac Lang.
Reconnu par HCM pour ses qualités d’organisateur, il est désigné pour diriger l’insurrection au Sud en novembre 1945 en tant que délégué du gouvernement central pour les questions militaires. Selon Goscha, « son expérience à Saigon-Cholon bien avant la Seconde Guerre mondiale, ses talents militaires, son charisme nationaliste et ses contacts divers lui permettraient de rassembler divers nationalistes, religieux et même des brigands pour constituer une force militaire. Pour Hô, le manque de culture communiste de Bình comptait moins que ses talents organisationnels, sa force de caractère et son nationalisme farouche. » Il devient chef militaire de la résistance en Cochinchine en 1945 et 1946, non membre dans un premier temps du P.C.I. qu’il ne rejoindra qu’en 1946. Nguyen Bình devient le commandant en chef du Ve Quoc Doan pour tout le Nam Bo, qui est divisé en trois zones principales à partir du 10 décembre 1945. Il est placé à la tête de la zone VII (khu VII), couvrant la partie orientale du Nam Bo et comprenant la région de Saigon-Cholon.
Totalement désintéressé, il vit de rien. Il est le premier à devenir lieutenant-général de l’Armée populaire le 25 novembre 1948. Au Sud, il parvient à unifier les forces armées par son talent d’organisateur (nationalistes de tous bords, communistes, sectes). Il crée une grande base de résistance dans la plaine des Joncs avec camps, écoles, dépôts et ateliers. Il est l’un des premiers utilisateurs d’un embryon de la piste HCM et crée un réseau de ramifications allant vers Bangkok en passant par le Cambodge ou par la côte (échange de riz contre du matériel militaire). Il se finance en créant un impôt révolutionnaire et domine le comité révolutionnaire du Sud, celui du Nam Bo. Ses troupes terrorisent la contrée (attentats, meurtres, enlèvements) et harcèlent sans cesse les Français, y compris à Saigon en organisant des attentats retentissants avec des extrémistes, les « comités d’assassins » ou les « volontaires de la mort ». Il lutte au Sud contre la pacification française jusqu’en 1950.
Mais il subit également des revers perdant le contrôle d’une partie de la plaine des Joncs ou subissant le démantèlement de son réseau de guerre urbaine par la Sûreté française de Saigon. Surtout, il ne parvient pas à soumettre durablement les sectes caodaïstes, Hoa Hao et Binh Xuyen. Ces revers feront qu’il sera relevé par HCM. Il est appelé au Tonkin en 1951 et meurt dans la cordillère annamitique au Cambodge lors d’une embuscade montée ou par les Français ou par le VM, peut-être sur ordre de Giap (Goscha, 2002, pp. 35-36).