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Début août 73 : Kissinger se rend à Pékin où tout est verrouillé, côté chinois, sur la question du Cambodge. Il n’obtiendra rien. Sihanouk a fait savoir publiquement qu’il n’entendait pas le rencontrer puisqu’il allait se rendre en Corée du Nord. Quant à son premier ministre Penn Nouth, il a pris quelques jours de repos à Qingdao (Cambacérès, 2013, p. 191). | |||
7 août 73 : Alors que les bombardements américains atteignent leur apogée, une erreur de navigation fait que des B-52 écrasent de bombes la localité de Neak Luong au Cambodge. Les autorités militaires minimisent cet accident mais un journaliste du ''New York Times'' parvient à s’y rendre. Il observe qu’un chapelet de bombes a enfilé la rue principale, anéantissant l’hôpital, tuant 137 personnes et en en blessant 268 (Shawcross, 1979, pp. 292-293). | |||
11 août 73 : De Corée du Nord, Sihanouk demande aux pays qui ont maintenu des relations diplomatiques avec le régime de Lon Lol de les rompre définitivement (Cambacérès, 2013, p. 192-193). | |||
12 août 73 : Dans une interview à la journaliste Oriana Fallaci du ''New York Times Magazine'', Sihanouk déclare sans illusions : « Quand les Khmers rouges n’auront plus besoin de moi ils me cracheront comme un noyau de cerise ». | |||
15 août 73 : Nixon et Kissinger manœuvrent pour poursuivre les bombardements au Cambodge (pays non inclus dans l’accord entre Américains et N-V à Paris), avec difficulté, car le Congrès s’y oppose désormais ouvertement (voir 30 juin). Pour autant, '''à cette date qui marque la fin des bombardements américains massifs, pas moins de 257 465 tonnes de bombes ont été déversées depuis 6 mois sur le pays''' (Le Japon en avait reçu 160 000 tonnes durant la SGM) (Shawcross, 1979, p. 296). '''Le Cambodge détient alors le triste record d’être le pays le plus bombardé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.''' | |||
Le scandale du ''Watergate'' qui ternit l’image du président américain et les lois votées au Sénat et à la Chambre des Représentants interdisent désormais toute aide directe au régime du S-V (voir 4 juin). | |||
Fin août 73 : Au Cambodge, la région 31 (districts de la province de Kompong Cham au nord du Mékong faisant à l’époque partie de la zone de Kompong Thorn) contrôlée par la P.C.K. sous la direction de Ke Pauk est considérée comme un modèle de bonne application des décisions du 20 mai. Ce qui se passe dans la région 31 préfigure ce qui se passera dans l’ensemble du pays à partir de 1975 : discipline de fer, nombreuses exécutions, statues de Bouddha détruites, pagodes sécularisées, moines défroqués, travaux forcés, plus de maisons individuelles mais un habitat collectif, enfants séparés des parents, époux séparés. |
Dernière version du 31 juillet 2025 à 21:06
Début août 73 : Kissinger se rend à Pékin où tout est verrouillé, côté chinois, sur la question du Cambodge. Il n’obtiendra rien. Sihanouk a fait savoir publiquement qu’il n’entendait pas le rencontrer puisqu’il allait se rendre en Corée du Nord. Quant à son premier ministre Penn Nouth, il a pris quelques jours de repos à Qingdao (Cambacérès, 2013, p. 191).
7 août 73 : Alors que les bombardements américains atteignent leur apogée, une erreur de navigation fait que des B-52 écrasent de bombes la localité de Neak Luong au Cambodge. Les autorités militaires minimisent cet accident mais un journaliste du New York Times parvient à s’y rendre. Il observe qu’un chapelet de bombes a enfilé la rue principale, anéantissant l’hôpital, tuant 137 personnes et en en blessant 268 (Shawcross, 1979, pp. 292-293).
11 août 73 : De Corée du Nord, Sihanouk demande aux pays qui ont maintenu des relations diplomatiques avec le régime de Lon Lol de les rompre définitivement (Cambacérès, 2013, p. 192-193).
12 août 73 : Dans une interview à la journaliste Oriana Fallaci du New York Times Magazine, Sihanouk déclare sans illusions : « Quand les Khmers rouges n’auront plus besoin de moi ils me cracheront comme un noyau de cerise ».
15 août 73 : Nixon et Kissinger manœuvrent pour poursuivre les bombardements au Cambodge (pays non inclus dans l’accord entre Américains et N-V à Paris), avec difficulté, car le Congrès s’y oppose désormais ouvertement (voir 30 juin). Pour autant, à cette date qui marque la fin des bombardements américains massifs, pas moins de 257 465 tonnes de bombes ont été déversées depuis 6 mois sur le pays (Le Japon en avait reçu 160 000 tonnes durant la SGM) (Shawcross, 1979, p. 296). Le Cambodge détient alors le triste record d’être le pays le plus bombardé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le scandale du Watergate qui ternit l’image du président américain et les lois votées au Sénat et à la Chambre des Représentants interdisent désormais toute aide directe au régime du S-V (voir 4 juin).
Fin août 73 : Au Cambodge, la région 31 (districts de la province de Kompong Cham au nord du Mékong faisant à l’époque partie de la zone de Kompong Thorn) contrôlée par la P.C.K. sous la direction de Ke Pauk est considérée comme un modèle de bonne application des décisions du 20 mai. Ce qui se passe dans la région 31 préfigure ce qui se passera dans l’ensemble du pays à partir de 1975 : discipline de fer, nombreuses exécutions, statues de Bouddha détruites, pagodes sécularisées, moines défroqués, travaux forcés, plus de maisons individuelles mais un habitat collectif, enfants séparés des parents, époux séparés.