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Avril 66 : Selon Debouzy, « en 1966, elles [les manifestations contre la guerre du Vietnam aux U.S.A.] se succèdent toujours plus nombreuses : en avril ont lieu des manifestations de solidarité avec les Bouddhistes du Vietnam du Sud. Près de 5 000 manifestants encerclèrent Times Square à New York. Les établissements militaires (par exemple, les centres de recrutement) ne sont pas les seules cibles des manifestants, le deviennent aussi les firmes qui produisent des armes et des produits chimiques utilisés au Vietnam. » (Debouzy, 2003, p 29) | |||
1<sup>er</sup> avril 66 : '''Walt Rostow remplace McGeorge Bundy au poste de secrétaire d’État à la Sécurité nationale''' (qu’il occupera jusqu’au 20 janvier 1969). McN estime rétropectivement qu’« il voyait d’un œil très peu critique notre engagement au Vietnam, la conduite de nos opérations et nos chances d’atteindre là-bas nos objectifs politiques et militaires. » Il ajoute : « D’un naturel optimiste, il avait tendance à se montrer sceptique face à tout rapport qui n’indiquait pas que nous faisions des progrès. » (McNamara, 1996, p. 231) | |||
2 avril 66 : Lors d’une réunion, Johnson envisage d’« être prêt à faire un choix terrible – peut-être résister en Thaïlande » (McNamara, 1996, p. 254). | |||
3 avril 66 : Au Cambodge, l'armée thaïlandaise occupe le temple de Preah Vihear. Il sera repris par l'armée cambodgienne le 6 (Sihanouk, 1979, p. 243). | |||
5 avril 66 : McN et McNaugthon (sous-secrétaire d’État à la Défense) sont désespérés par le reprise de soulèvement bouddhiste au S-V. Le secrétaire à la Défense reconnaît : « Au plus fort de la crise, début avril, nous avons préparé, John McNaugthon et moi, ce que nous avons appelé un « plan de « repli » possible », fondé sur l’analyse suivante : « Si la situation militaire n’est pas mauvaise, la situation politique en est au « stade terminal de la maladie » ; et même le pronostic militaire est une situation bloquée, reproduite toujours à un niveau plus haut par l’escalade. » Notre conclusion était qu’il fallait envisager de saisir l’occasion pour opérer le désengagement des États-Unis. » Seul un rétablissement inopiné de la situation du gouvernement s-v par la force leur donne un vague espoir (McNamara, 1996, p. 254). | |||
Le ministre des Affaires étrangères du N-V, Nguyen Duy Thrinh, écrit à son homologue français Maurice Couve de Murville pour l’informer de « son intention d’établir une délégation générale en France pour contribuer à la consolidation des relations dans tous les domaines entre les deux pays. » Celle-ci sera effective le 2 août (De Quirielle, 1992, p. 189). | |||
6 avril 66 : Réunion du C.N.S. John McCone (C.I.A.) prend acte des décisions de la conférence d’Honolulu : Hanoï va augmenter ses infiltrations et les Américains devront fournir des effectifs pour les contrer. Selon Halberstam, lorsque George Ball apprendra ces décisions, il aura le sentiment qu’on a atteint un désespérant degré de non-retour (Halberstam, 1974, p. 528). | |||
Au Cambodge, reprise du temple de Preah Vihear par l'armée cambodgienne. | |||
9 avril 66 : La crise politique au S-V (voir 22 mars) entraîne à partir du 9 toute une série d’autres réunions à Washington (12, 14 et 16 avril). Lors d’une première réunion, le sous-secrétaire d’État, George Ball, appelle à nouveau au désengagement. Sans remettre l’engagement en cause et aller aussi loin que Ball, des voix discordantes comme celle de McNaughton (voir 19 janvier) se font entendre. Même William Bundy (sous-secrétaire d'État pour les affaires d'Extrême-Orient), lors de la réunion du 16, dit que « la guerre pourrait bien devenir un fardeau maudit sur la nuque du gouvernement, exactement comme la Corée l’a été pour le président Truman en 1952. » (''Le dossier du Pentagone'', 1971, pp. 504-505) | |||
12 avril 66 : '''Premier recours aux B-52 sur la piste HCM''' (nommée à cette époque par les Américains ''Mu Gia Pass'') '''et le N-V.''' Les avions sont basés sur l’île de Guam. L’efficacité de leurs bombardements est plus que relative : 2 jours après leur passage, la piste est rétablie (Burns Siger, 1992, p. 16). |
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Avril 66 : Selon Debouzy, « en 1966, elles [les manifestations contre la guerre du Vietnam aux U.S.A.] se succèdent toujours plus nombreuses : en avril ont lieu des manifestations de solidarité avec les Bouddhistes du Vietnam du Sud. Près de 5 000 manifestants encerclèrent Times Square à New York. Les établissements militaires (par exemple, les centres de recrutement) ne sont pas les seules cibles des manifestants, le deviennent aussi les firmes qui produisent des armes et des produits chimiques utilisés au Vietnam. » (Debouzy, 2003, p 29)
1er avril 66 : Walt Rostow remplace McGeorge Bundy au poste de secrétaire d’État à la Sécurité nationale (qu’il occupera jusqu’au 20 janvier 1969). McN estime rétropectivement qu’« il voyait d’un œil très peu critique notre engagement au Vietnam, la conduite de nos opérations et nos chances d’atteindre là-bas nos objectifs politiques et militaires. » Il ajoute : « D’un naturel optimiste, il avait tendance à se montrer sceptique face à tout rapport qui n’indiquait pas que nous faisions des progrès. » (McNamara, 1996, p. 231)
2 avril 66 : Lors d’une réunion, Johnson envisage d’« être prêt à faire un choix terrible – peut-être résister en Thaïlande » (McNamara, 1996, p. 254).
3 avril 66 : Au Cambodge, l'armée thaïlandaise occupe le temple de Preah Vihear. Il sera repris par l'armée cambodgienne le 6 (Sihanouk, 1979, p. 243).
5 avril 66 : McN et McNaugthon (sous-secrétaire d’État à la Défense) sont désespérés par le reprise de soulèvement bouddhiste au S-V. Le secrétaire à la Défense reconnaît : « Au plus fort de la crise, début avril, nous avons préparé, John McNaugthon et moi, ce que nous avons appelé un « plan de « repli » possible », fondé sur l’analyse suivante : « Si la situation militaire n’est pas mauvaise, la situation politique en est au « stade terminal de la maladie » ; et même le pronostic militaire est une situation bloquée, reproduite toujours à un niveau plus haut par l’escalade. » Notre conclusion était qu’il fallait envisager de saisir l’occasion pour opérer le désengagement des États-Unis. » Seul un rétablissement inopiné de la situation du gouvernement s-v par la force leur donne un vague espoir (McNamara, 1996, p. 254).
Le ministre des Affaires étrangères du N-V, Nguyen Duy Thrinh, écrit à son homologue français Maurice Couve de Murville pour l’informer de « son intention d’établir une délégation générale en France pour contribuer à la consolidation des relations dans tous les domaines entre les deux pays. » Celle-ci sera effective le 2 août (De Quirielle, 1992, p. 189).
6 avril 66 : Réunion du C.N.S. John McCone (C.I.A.) prend acte des décisions de la conférence d’Honolulu : Hanoï va augmenter ses infiltrations et les Américains devront fournir des effectifs pour les contrer. Selon Halberstam, lorsque George Ball apprendra ces décisions, il aura le sentiment qu’on a atteint un désespérant degré de non-retour (Halberstam, 1974, p. 528).
Au Cambodge, reprise du temple de Preah Vihear par l'armée cambodgienne.
9 avril 66 : La crise politique au S-V (voir 22 mars) entraîne à partir du 9 toute une série d’autres réunions à Washington (12, 14 et 16 avril). Lors d’une première réunion, le sous-secrétaire d’État, George Ball, appelle à nouveau au désengagement. Sans remettre l’engagement en cause et aller aussi loin que Ball, des voix discordantes comme celle de McNaughton (voir 19 janvier) se font entendre. Même William Bundy (sous-secrétaire d'État pour les affaires d'Extrême-Orient), lors de la réunion du 16, dit que « la guerre pourrait bien devenir un fardeau maudit sur la nuque du gouvernement, exactement comme la Corée l’a été pour le président Truman en 1952. » (Le dossier du Pentagone, 1971, pp. 504-505)
12 avril 66 : Premier recours aux B-52 sur la piste HCM (nommée à cette époque par les Américains Mu Gia Pass) et le N-V. Les avions sont basés sur l’île de Guam. L’efficacité de leurs bombardements est plus que relative : 2 jours après leur passage, la piste est rétablie (Burns Siger, 1992, p. 16).