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5 février 63 : La presse américaine annonce que le premier hélicoptère américain a été abattu. En fait, l’armée américaine en a déjà perdu d’autres, notamment à Ap Bac. Mais, pour l’instant, rien n’a filtré du fiasco dans la presse américaine. | 5 février 63 : La presse américaine annonce que le premier hélicoptère américain a été abattu. En fait, l’armée américaine en a déjà perdu d’autres, notamment à Ap Bac. Mais, pour l’instant, rien n’a filtré du récent fiasco dans la presse américaine. | ||
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Fin février 63 : Truong Vinh Le, président de l’Assemblée nationale s-v, se rend à Paris. Diem qui n’apprécie pas la position neutraliste de la France a tout fait pour retarder cette entrevue et ne l’a autorisée que 3 jours avant le départ de l’intéressé. Truong Vinh Le rencontre De Gaulle grâce à l’entremise de son ami, l’ambassadeur français à Saigon Lalouette. | |||
Le début de l’entretien est glacial. Évoquant Diem, il observe que de Gaulle n’apprécie ni son attitude pro-américaine ni sa durable politique antifrançaise. L’atmosphère se détend un peu lorsque le représentant s-v évoque l’attachement sincère de son pays aux liens économiques et culturels avec la France. Il tente d’expliquer à De Gaulle que Diem n’est ni proaméricain ni antifrançais et qu’il souhaiterait rencontrer le Général. De Gaulle refusera cependant toujours de rencontrer Diem. | Le début de l’entretien est glacial. Évoquant Diem, il observe que de Gaulle n’apprécie ni son attitude pro-américaine ni sa durable politique antifrançaise. L’atmosphère se détend un peu lorsque le représentant s-v évoque l’attachement sincère de son pays aux liens économiques et culturels avec la France. Il tente d’expliquer à De Gaulle que Diem n’est ni proaméricain ni antifrançais et qu’il souhaiterait rencontrer le Général. De Gaulle refusera cependant toujours de rencontrer Diem. | ||
Truong Vinh Le est ensuite reçu par le premier ministre Georges Pompidou puis à l’Assemblée nationale. Pour lui plaire, des perquisitions ont été faites durant son séjour dans les milieux n-v par les autorités françaises. Le président de l’assemblée nationale s-v, optimiste, y voit « un geste d’amitié de la part du Gouvernement français envers nous. » (Truong Vinh Le, 1989, pp. 74-78 ; Journoud, 2011, p. 106). | Truong Vinh Le est ensuite reçu par le premier ministre Georges Pompidou puis à l’Assemblée nationale. Pour lui plaire, des perquisitions ont été faites durant son séjour dans les milieux n-v par les autorités françaises. Le président de l’assemblée nationale s-v, optimiste, y voit « un geste d’amitié de la part du Gouvernement français envers nous. » (Truong Vinh Le, 1989, pp. 74-78 ; Journoud, 2011, p. 106). |
Dernière version du 26 juin 2025 à 20:54
Février 63 : Diem demande à Harkins (commandant le M.A.C.V.) de révoquer le lieutenant-colonel John Paul Vann qui s’est compromis avec la presse américaine après l’affaire d’Ap Bac. Harkins réunit une commission chargée de vérifier dans un premier temps le rapport de Vann. Or celui-ci est presqu’irréprochable. Plusieurs généraux de l’état-major américain conseillent à Harkins de temporiser et d’éviter l’éviction de Vann qui risque de faire grand bruit dans les médias. Pour autant, l’affaire n’en restera pas là (voir 8 juillet) (Halbertstam, 1966, pp. 163-164).
Au Cambodge éclatent des manifestations étudiantes et lycéennes à Battambang et au lycée Sisovath de Phnom Penh contre Sihanouk et le gouvernement du Sangkum. Ce dernier est obligé de démissionner. De Chine, Sihanouk désigne les fauteurs de troubles de l’opposition communiste en faisant publier la liste de 34 personnalités « subversives » sur laquelle figure les noms de Saloth Sar, Ieng Sary et Son Sen. Ils prendront le maquis en mai vers le « bureau 100 » situé à la frontière khméro-vietnamienne (Richer, 2009, p. 31).
Saloth Sar (futur Pol Pot) est confirmé à la tête du Parti des travailleurs du Kampuchéa (P.T.K.) dont il fera changer le nom en Parti communiste du Kampuchéa (P.C.K.) en septembre 1966 (Deron, 2009, p. 263).
12 février 63 : L’ambassadeur américain à Saigon (Nolting) qui jusque-là avait entièrement soutenu Diem, l’invite ouvertement au cours d’une courte allocution à être plus sincère au sujet « des revers et des échecs subis par le gouvernement. » La presse pro-diemiste réagit immédiatement avec violence : Times of Viet-Nam accuse le secrétaire d’État Dean Rusk « d’aider indirectement les guérillas communistes du Vietcong » par son insistance à vouloir défendre la liberté d’expression au S-V (Sheehan, 1990, p. 428).
5 février 63 : La presse américaine annonce que le premier hélicoptère américain a été abattu. En fait, l’armée américaine en a déjà perdu d’autres, notamment à Ap Bac. Mais, pour l’instant, rien n’a filtré du récent fiasco dans la presse américaine.
Mi-février 63 : Au Cambodge, à Siem Reap, la découverte du corps d'un lycéen battu à mort provoque des manifestations de lycéens et d'étudiants contre les brutalités et la corruption de la police. Un commissariat est mis à sac. Le Sangkum et Sihanouk sont vivement critiqués. Les ministres remettent leur démission. Sihanouk s’empresse de dénoncer une conspiration de gauche.
20 février 63 : Ton That Tieu, chef du bureau de presse de Diem adresse, après la défaite d’Ap Bac, une lettre au New York Times qui accuse « les armes américaines défectueuses et le mauvais matériel radio américain, comme étant la cause de la mort de nombreux soldats vietnamiens tués sans nécessité. » Diem et Nhu font monter les enchères et jouent visiblement la carte de la provocation à l’égard des Américains (Van Geirt, 1972, p. 214).
21 - 22 février 63 : Au Cambodge, Congrès du Parti des travailleurs du Kampuchéa (P.T.K.). Saloth Sar (le futur Pol Pot) le renomme et prend la tête du Parti ouvrier du Kampuchéa (P.O.K.) lors d’un « congrès » communiste « national » restreint qui se tient dans un appartement de Phnom Penh. Sar datera de ces 2 jours la fondation du Parti communiste du Kampuchéa mais gardera longtemps cette date secrète. Il l'emporte (sans vote) sur So Phim pour obtenir le poste de secrétaire général. Les autres membres du bureau politique sont Ieng Sary, Nuon Chea, So Phim et Vorn Veth. Ta Mok entre au Comité central.
Le parti est très affaibli après l’assassinat de son prédécesseur Tou Samouth, probablement exécuté par le pouvoir sihanoukiste (voir 20 juillet 1962). Pour autant, Sar se débarrasse rapidement des vétérans de l’aile de formation vietnamienne du mouvement. Il ne tardera pas à quitter la ville pour rejoindre dès mars, dans la forêt, la « base 100 » située à la frontière khméro-vietnamienne (Cambacérès, 2013, p. 145 ; Deron, 2007, pp. 25-27 et p. 156).
25 février 63 : Lors d’une réunion du P.C.C., Liu Shao Qi critique le refus d’HCM de s’opposer clairement à Khrouchtchev. Il affirme que si le dirigeant vietnamien hésite à lutter contre le « révisionnisme » soviétique, c’est parce qu’il est un « droitier » auquel il reproche de n’avoir jamais mis en place une réforme agraire du temps de l’occupation française dans les territoires libérés par la VM (Marangé, 2012, p. 308). Le Vietnam devient un point de cristallisation du récent refroidissement des relations sino-soviétiques.
Fin février 63 : Truong Vinh Le, président de l’Assemblée nationale s-v, se rend à Paris. Diem qui n’apprécie pas la position neutraliste de la France a tout fait pour retarder cette entrevue et ne l’a autorisée que 3 jours avant le départ de l’intéressé. Truong Vinh Le rencontre De Gaulle grâce à l’entremise de son ami, l’ambassadeur français à Saigon Lalouette.
Le début de l’entretien est glacial. Évoquant Diem, il observe que de Gaulle n’apprécie ni son attitude pro-américaine ni sa durable politique antifrançaise. L’atmosphère se détend un peu lorsque le représentant s-v évoque l’attachement sincère de son pays aux liens économiques et culturels avec la France. Il tente d’expliquer à De Gaulle que Diem n’est ni proaméricain ni antifrançais et qu’il souhaiterait rencontrer le Général. De Gaulle refusera cependant toujours de rencontrer Diem.
Truong Vinh Le est ensuite reçu par le premier ministre Georges Pompidou puis à l’Assemblée nationale. Pour lui plaire, des perquisitions ont été faites durant son séjour dans les milieux n-v par les autorités françaises. Le président de l’assemblée nationale s-v, optimiste, y voit « un geste d’amitié de la part du Gouvernement français envers nous. » (Truong Vinh Le, 1989, pp. 74-78 ; Journoud, 2011, p. 106).