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par Jean-François Jagielski

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1<sup>er</sup> novembre 56 : '''Le conseil des ministres de la R.D.V.N. annonce la suppression des tribunaux populaires liés à la réforme agraire.''' Ils se sont livrés à des abus et même à une répression féroce. 12 000 personnes injustement condamnées seront libérées. Face à la vague de contestation en cours, le régime doit céder en entamant une « campagne de rectification d’erreurs ». Une commission est créée pour les réparer. Elle doit avoir réglé ce problème avant mars 1958 (Chaffard, 1969, p. 223).


2 novembre 56 : '''Révolte populaire en R.D.V.N. dans l’Interzone IV (dans le Nghé-An, au nord de Vinh, d’où HCM est originaire) contre les excès de la réforme agraire.''' Hanoï envoie la 325<sup>e</sup> division pour la réprimer le mouvement de contestation (6 000 exécutions et déportations). Des villages catholiques de la région de Vinh se sont également révoltés. Cette grave crise est peu couverte par les médias occidentaux tous occupés par la crise de Suez et la répression en Hongrie. Le journal ''Le Monde'' relatera toutefois tardivement ces événements à la fin du mois sous la plume de Georges Chaffard (''Le Monde'' du 30 novembre 1956).
6 novembre 56 : '''Réélection D’Eisenhower'''.
8 novembre 56 : HCM supprime les tribunaux spéciaux de la réforme agraire et évince, en moins de 48 heures, l’impopulaire secrétaire général du P.C.V., Truong Chinh, qui sera remplacé à ce poste par Ho jusqu’en 1961. Il exhorte ses concitoyens au pardon, avouant et déplorant qu’on ne pouvait « réveiller les morts »… Une « campagne de rectification des erreurs » est lancée dans tout le pays.
Selon Fall, « l’éviction de Truong Chinh […] ne fut apparemment rien d’autre qu’une tactique temporaire pour apaiser l’indignation populaire après la faillite éclatante de la réforme agraire. » En effet, il ne perdra pas son sa fonction de membre du bureau du Parti dans lequel l’homme retrouvera ultérieurement un rôle de premier plan (voir 29 avril 1958) (Fall, 1960, p. 65).
12 novembre 56 : Arrivée à Saigon de l’ambassadeur français Jean Payart. Il parviendra patiemment à apaiser autant que faire se peut les relations entre la France et le S-V.
13 novembre 56 : Les paysans n-v de Quynh Luu (dans le Nghé-An) prennent en otages des envoyés gouvernementaux et désarment une section de l’A.P.V.N. envoyée pour les réprimer. Hanoi dépêche des renforts qui font feu sur une foule en émeute. Les soldats de l’A.P.V.N. mettront 3 jours pour ramener le calme et noyer la révolte dans un bain de sang (plusieurs milliers de morts). S’en suit un cycle de répression : exécutions sommaires, emprisonnements, déportations.
14 – 16 novembre 56 : Le gouvernement n-v convoque d’urgence un Comité national de liaison catholique. Ce dernier, dans sa déclaration finale, dénonce « les erreurs commises durant la réforme agraire [qui] ont violé la politique de liberté religieuse du parti Lao Dong et du Gouvernement [voir 14 juin 1955] et ont empiété sur les droits sacrés des fidèles ». HCM recevra une délégation de ce Comité et lui exprimera ses « regrets ». La presse officielle rendra compte de ces « erreurs » commises à l’égard des catholiques (Fall, 1960, p. 169).
22 novembre 56 : Pham Van Dong et Tchou Enlaï signent un communiqué commun exprimant leurs inquiétudes « devant les activités provocatrices et agressives des impérialistes » (Fall, 1960, p. 123).
22 - 27 novembre 56 : Au Cambodge, première visite officielle de Zhou En Laï, ministre des Affaires étrangères de la République Populaire de Chine.
26 novembre 56 : A Paris, les étudiants cambodgiens recréent une nouvelle association, l'Union des Etudiants Khmers (U.E.K.) en remplacement de l'Association des Étudiants Khmers (A.E.K.) qui avait été dissoute par le gouvernement français le 9 février 1953. In Sokan sera élu président le 28 décembre. Font partie de son comité : leng Sary, Khieu Thirith, Khieu Samphan, Thiounn Mumm. Tous futurs dirigeants des KR.
29 novembre 56 : Giap, membre du Politburo et vice-président du Conseil rend compte devant la population à Hanoi des travaux de la 10<sup>e</sup> session du Comité central. C’est lui qui a la charge de faire l’autocritique du Parti pour les excès de la réforme agraire qu’il reconnaît comme ayant été néfaste (voir 29 octobre).
30 novembre 56 : Le journal ''Le Monde'' couvre tardivement les événements insurrectionnels qui se sont déroulés dans le Nghé-An (voir 2 et 13 novembre). Selon Georges Chaffard, « le journal ''Nhan Dan'' (''le Peuple''), organe du parti communiste vietnamien, admet que les émeutes de la première quinzaine de novembre ont été le fait de jeunes gens « entraînés par les réactionnaires » et reconnaît que la population de certains villages se souleva contre les militaires venus donner « des conseils de modération et des explications ». Le même journal fait état de rassemblements de catholiques accusant les autorités « d'avoir voulu détruire la religion ». De leur côté, les réfugiés parvenus au Sud-Vietnam, dont les récits sont difficilement vérifiables, font état d'opérations de guérillas menées avec la complicité de cadres de la sûreté et de l'armée gagnés à la « cause révolutionnaire ». » (''Le Monde'' du 30 novembre 1956)

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1er novembre 56 : Le conseil des ministres de la R.D.V.N. annonce la suppression des tribunaux populaires liés à la réforme agraire. Ils se sont livrés à des abus et même à une répression féroce. 12 000 personnes injustement condamnées seront libérées. Face à la vague de contestation en cours, le régime doit céder en entamant une « campagne de rectification d’erreurs ». Une commission est créée pour les réparer. Elle doit avoir réglé ce problème avant mars 1958 (Chaffard, 1969, p. 223).


2 novembre 56 : Révolte populaire en R.D.V.N. dans l’Interzone IV (dans le Nghé-An, au nord de Vinh, d’où HCM est originaire) contre les excès de la réforme agraire. Hanoï envoie la 325e division pour la réprimer le mouvement de contestation (6 000 exécutions et déportations). Des villages catholiques de la région de Vinh se sont également révoltés. Cette grave crise est peu couverte par les médias occidentaux tous occupés par la crise de Suez et la répression en Hongrie. Le journal Le Monde relatera toutefois tardivement ces événements à la fin du mois sous la plume de Georges Chaffard (Le Monde du 30 novembre 1956).


6 novembre 56 : Réélection D’Eisenhower.


8 novembre 56 : HCM supprime les tribunaux spéciaux de la réforme agraire et évince, en moins de 48 heures, l’impopulaire secrétaire général du P.C.V., Truong Chinh, qui sera remplacé à ce poste par Ho jusqu’en 1961. Il exhorte ses concitoyens au pardon, avouant et déplorant qu’on ne pouvait « réveiller les morts »… Une « campagne de rectification des erreurs » est lancée dans tout le pays.

Selon Fall, « l’éviction de Truong Chinh […] ne fut apparemment rien d’autre qu’une tactique temporaire pour apaiser l’indignation populaire après la faillite éclatante de la réforme agraire. » En effet, il ne perdra pas son sa fonction de membre du bureau du Parti dans lequel l’homme retrouvera ultérieurement un rôle de premier plan (voir 29 avril 1958) (Fall, 1960, p. 65).


12 novembre 56 : Arrivée à Saigon de l’ambassadeur français Jean Payart. Il parviendra patiemment à apaiser autant que faire se peut les relations entre la France et le S-V.


13 novembre 56 : Les paysans n-v de Quynh Luu (dans le Nghé-An) prennent en otages des envoyés gouvernementaux et désarment une section de l’A.P.V.N. envoyée pour les réprimer. Hanoi dépêche des renforts qui font feu sur une foule en émeute. Les soldats de l’A.P.V.N. mettront 3 jours pour ramener le calme et noyer la révolte dans un bain de sang (plusieurs milliers de morts). S’en suit un cycle de répression : exécutions sommaires, emprisonnements, déportations.


14 – 16 novembre 56 : Le gouvernement n-v convoque d’urgence un Comité national de liaison catholique. Ce dernier, dans sa déclaration finale, dénonce « les erreurs commises durant la réforme agraire [qui] ont violé la politique de liberté religieuse du parti Lao Dong et du Gouvernement [voir 14 juin 1955] et ont empiété sur les droits sacrés des fidèles ». HCM recevra une délégation de ce Comité et lui exprimera ses « regrets ». La presse officielle rendra compte de ces « erreurs » commises à l’égard des catholiques (Fall, 1960, p. 169).


22 novembre 56 : Pham Van Dong et Tchou Enlaï signent un communiqué commun exprimant leurs inquiétudes « devant les activités provocatrices et agressives des impérialistes » (Fall, 1960, p. 123).


22 - 27 novembre 56 : Au Cambodge, première visite officielle de Zhou En Laï, ministre des Affaires étrangères de la République Populaire de Chine.


26 novembre 56 : A Paris, les étudiants cambodgiens recréent une nouvelle association, l'Union des Etudiants Khmers (U.E.K.) en remplacement de l'Association des Étudiants Khmers (A.E.K.) qui avait été dissoute par le gouvernement français le 9 février 1953. In Sokan sera élu président le 28 décembre. Font partie de son comité : leng Sary, Khieu Thirith, Khieu Samphan, Thiounn Mumm. Tous futurs dirigeants des KR.


29 novembre 56 : Giap, membre du Politburo et vice-président du Conseil rend compte devant la population à Hanoi des travaux de la 10e session du Comité central. C’est lui qui a la charge de faire l’autocritique du Parti pour les excès de la réforme agraire qu’il reconnaît comme ayant été néfaste (voir 29 octobre).


30 novembre 56 : Le journal Le Monde couvre tardivement les événements insurrectionnels qui se sont déroulés dans le Nghé-An (voir 2 et 13 novembre). Selon Georges Chaffard, « le journal Nhan Dan (le Peuple), organe du parti communiste vietnamien, admet que les émeutes de la première quinzaine de novembre ont été le fait de jeunes gens « entraînés par les réactionnaires » et reconnaît que la population de certains villages se souleva contre les militaires venus donner « des conseils de modération et des explications ». Le même journal fait état de rassemblements de catholiques accusant les autorités « d'avoir voulu détruire la religion ». De leur côté, les réfugiés parvenus au Sud-Vietnam, dont les récits sont difficilement vérifiables, font état d'opérations de guérillas menées avec la complicité de cadres de la sûreté et de l'armée gagnés à la « cause révolutionnaire ». » (Le Monde du 30 novembre 1956)

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