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Novembre 52 : '''Installation de la base aéroterrestre de Na San''' sur la R.P. 41 en vue de la contrôler, sous le commandement du colonel Gilles. La présence d’une longue piste d’atterrissage (1 200 mètres, utilisable en toute saison) devient pour Salan « la base aéroterrestre type pour les opérations en Haute-Région » (Salan 2, 1971, p. 348). | |||
4 novembre 52 : Élection d’Eisenhower au poste de président des U.S.A. | |||
7 novembre 52 : Le 165<sup>e</sup> régiment vm attaque Quynh Nhai (province de Son La, entre Hanoi et Dien Bien Phu) laissant croire aux Français qu’il s’agit d’une attaque principale. Ces derniers renforcent d’urgence Lai Chau et Na San à l’aide de 2 bataillons (Giap 2, 2004, p. 268). | |||
11 novembre 52 : Salan se rend à Dien Bien Phu qu’il connaît de longue date. Il constate : « Ce qui donne de l’importance à Dien Bien Phu, c’est son terrain d’aviation. Établi vers l’année 1925 […], il se trouve sur la ligne droite reliant Hanoi à Calcutta […] Les Japonais l’ont agrandi par la suite et il est devenu un excellent terrain pour Dakota. Sa distance à vol d’oiseau d’Hanoi est de trois cents kilomètres. » Salan y constate un certain abandon et donne des ordres pour « soustraire cette voie d’accès au Laos aux reconnaissances ennemies et, en cas de forte poussée adverse, gêner et retarder l’irruption éventuelle du Vietminh au Nord-Laos. » (voir 30 novembre) (Salan 2, 1971, pp. 364-368). | |||
11 - 21 novembre 52 : Tentative du VM pour rompre le dispositif français entre Na San et Laï Chau. De nombreux postes français tombent mais les troupes parviendront à se replier. | |||
14 novembre 52 : Le 48<sup>e</sup> régiment vm (320<sup>e</sup> division) attaque 3 postes près de Phat Diem (zone des Évêchés) (Giap 2, 2004, p. 271). | |||
17 novembre 52 : Giap ordonne la reprise des opérations en pays thaï en franchissant la Rivière Noire et en enlevant des postes français. La prise de Moc Cho ouvre la voie à un nouvel axe de ravitaillement par la R.C. 6 et la R.P. 41 (Cadeau, 2019, p. 432). | |||
Attaque dans le secteur Phu Doan du G.M. 4 de retour de l’opération ''Lorraine'' (voir 29 octobre - 18 novembre) et ce, bien qu’il soit fortement armé (chars). Le soutien de l’aviation est nécessaire (Salan 2, 1971, pp. 340-341 ; Cadeau, Cochet, Porte, 2021, pp. 584-585). Selon Giap, « le combat fut acharné tout l’après-midi et dura jusqu’au soir. Notre 36<sup>e</sup> régiment avait éliminé ou fait prisonniers plus de quatre cents soldats, parmi lesquels Kergavat, commandant le 4<sup>e</sup> G.M., détruit quarante-cinq engins motorisés […] De notre côté, nous avions perdu un chef de bataillon nommé Son Ma, un officier d’une bravoure hors du commun. » (Giap 2, 2004, p. 269). | |||
Le secrétaire d’État à la Guerre M.R.P., Pierre de Chevigné, rencontre Vincent Auriol et confie son scepticisme au président de la République : « Aucune chance d’enregistrer une amélioration dans les années qui viennent. Au contraire, on connaîtra probablement une dégradation […] Très franchement, l’intérêt français, ce serait de s’extraire de l’Indochine. Il n’y a plus de commune mesure entre ce que ça nous rapportera et ce que ça nous coûte. L’autorité et le crédit de Bao Daï sont inexistants là-bas. » Pour autant, il en appelle à un nouvel (et énième…) effort militaire : « Pour bien négocier sur le plan politique, il ne faut pas être en état d’infériorité sur le plan militaire. Nous devons améliorer notre position de force. » (cité ''in'' Dalloz, 1996, p. 113 ; Auriol 6, 2003, pp. 580-581) Juin, reçu le même jour, n’est guère plus optimiste : « Il ne fallait pas sortir du Delta, il fallait le tenir. Ça a été l’erreur de De Lattre. » (Auriol 6, 2003, pp. 581-582) | |||
17 - 18 novembre 52 : Attaque du poste de Moc Chau (80 km au sud de Na San) qui n’a pas été replié car il commande une piste menant de Hoa Binh au Laos. Le poste est submergé et sa garnison disparaît dans la jungle. Sans doute une défection au vu du ton pris par Salan dans ses mémoires. Le poste a été au préalable incendié par ses occupants (Salan 2, 1971, p. 363). | |||
19 novembre 52 : L’Assemblée nationale française, plus que jamais divisée, demande un nouveau débat sur l’Indochine. Les Socialistes font ouvertement campagne pour une solution négociée. Alain Savary déclare : « Il reste encore et toujours la négociation avec l’adversaire en recherchant d’abord tous les moyens de parvenir à une trêve, une trêve qu’il appartient au gouvernement français de proposer et qui permettrait de jeter les bases d’un armistice. » (cité ''in'' Ruscio, 1985, p. 211) | |||
Le colonel Gilles fait fortifier 7 pitons les plus lointains autour de Na San et qui ont des vues sur la piste d’aviation (carte ''in'' Salan 2, 1971, p. 352). Le pont aérien entre Hanoi et Na San fonctionne à plein régime au rythme de 50 rotations par jour. Tous les moyens logistiques sont transportés par son biais : engins, outillage, véhicules, 1 100 tonnes de barbelés, 5 000 mines, des munitions, des armes lourdes et troupes (Gras, 1979, p. 484). La défense du camp retranché dépendra donc strictement du maintien de ce soutien aérien. Le colonel Féral, qui sera chef d’état-major du camp retranché à partir du mois de décembre, observe a postériori : « L’expérience montra également que l’appui de la chasse et des feux en soutien contre les assauts des vagues vietminh, ne pouvait être assuré de façon durable, les terrains d’envol du Nord-Vietnam étaient trop éloignés de la zone d’opération. » (Féral, 1994, p. 67) Une leçon qu’on oubliera à Dien Bien Phu. A cette date, 3 plans successifs de défense ont été élaborés. Ils ont tenu compte du volume de forces accueillies, entre 10 et 12 bataillons, dont la majeure partie doit prendre place dans la première ligne des points d’appui nichés sur les hauteurs environnantes et capables de protéger le terrain d’aviation. Des points d’appui plus lointains sont implantés sur des pitons éloignés de 2 à 3 km du centre de la base et doivent servir de premiers môles défensifs mais également d’observatoires pour l’artillerie (Cadeau, 2019, pp. 434-435). | |||
21 novembre 52 : Repli général du dispositif français de la région vers le camp retranché de Na San, un mois après la décision de sa création (Gras, 1979, p. 484). | |||
23 novembre 52 : '''La première tentative par le VM de pénétrer dans la base de Na San''' par la ruse se solde par un échec. La garnison atteint à ce moment 12 000 hommes dont 12 bataillons d’infanterie et un groupe d’artillerie. Giap l’ignore, estimant les forces françaises à environ 2 000 hommes. Dans le nuit, le T.D. 48 en se mêlant aux dernières unités thaïes en repli tente de pénétrer dans le camp retranché et parvient à submerger une partie de la position mais est repoussé par une contre-attaque. Le colonel Gilles a su donner à sa défense un caractère élastique. Il s’agit d’arrêter l’ennemi sur l’enceinte extérieure pour ensuite l’accabler par les tirs d’artillerie et l’intervention rapide de l’aviation. Giap reconnaîtra ultérieurement dans ses mémoires : « La cause principale de nos échecs résidait dans le système des camps retranchés qu’utilisaient les Français. Pour mettre en échec cette stratégie, il nous fallait du temps ! » (Giap 2, 2004, pp. 273-274). | |||
24 novembre 52 : Le colonel Riner, chargé de la pacification au N-V, donne un avis personnel et critique au président du Conseil Nguyen Van Tam au sujet des G.A.M.O. Il constate qu’il y a une perte de rendement « au point qu’à l’heure actuelle, ils ne sont plus d’aucune utilité. Les G.A.M.O. sont même devenus (dans leur forme actuelle) une gêne pour le commandement. Dans cette ambiance, les G.A.M.O. n’ont plus d’intérêt et je suis personnellement très favorable à la suppression de ces organismes sous leur forme actuelle [...] Mais le principe est à maintenir [...] Le travail de pacification est un succès seulement s’il y a un contact. Les autorités provinciales doivent disposer d’un personnel volontaire, connaissant le mode de vie paysan, techniquement capable de contrebattre la présence vietminh dans les campagnes par sa propre présence. Or les G.A.M.O. sont mal outillés. » (cité ''in'' Le Page, 2007, pp. 5-6) | |||
Durant la nuit, le 36<sup>e</sup> régiment vm enlève le poste de Nui Quyet, un avant-poste de Viet Tri (nord-ouest d’Hanoi) (Giap 2, 2004, p. 269). | |||
25 novembre 52 : L’A.P.V. est aux portes de Na San. Toutefois, contrairement à ses habitudes, elle n’organise pas le terrain et semble négliger la valeur défensive du site dû essentiellemnt au renforcement des défenses par l’utilisation du béton (Cadeau, 2019, pp. 432-433). | |||
27 novembre 52 : Au Cambodge, le pro-américain Son Ngoc Thanh et le provietnamien Son Ngoc Minh tentent l’un et l’autre, mais en vain, d’être reconnus comme chef suprême du Front uni issarak (F.U.I.) De nouveaux entretiens entre les tendances du mouvement auront lieu en décembre sans plus de résultats, sauf un accord visant à assurer la sécurité mutuelle des deux factions et qui sera respecté jusqu’en 1954. | |||
28 novembre 52 : Bao Daï se rend à Na San en compagnie de Salan. Ce dernier sait par ses sources de renseignement que le VM est présent autour du camp retranché. S’ensuit un repas au cours duquel Bao Daï confie à son interlocuteur « combien sa situation est difficile. Il ne se sent pas indépendant. Son armée est encore trop jeune et il le regrette. » Feignant d’oublier ses escapades à répétition, il déplore que l’on ait « si longuement attendu avant de l’accueillir », ce qui a laissé la place au VM. Dans la situation militaire actuelle, Salan lui demande de tenir la Cochinchine avec le général Nguyen Van Hinh. Pour ce qui est du Tonkin et de l’Annam, Salan estime que « c’est encore prématuré ». (Salan 2, 1971, p. 351) | |||
29 novembre 52 : Les patrouilles du camp retranché de Na San entrent en contact avec les troupes du VM. L’ennemi cherche à déceler les points faibles du dispositif. Des bombardements aériens préventifs au napalm sont effectués sur les positions du VM. Salan renforce la défense du camp par l’apport de deux nouveaux bataillons de parachutistes (dont le 6<sup>e </sup>B.C.P. de Bigeard) qui devront servir de masse de manœuvre en cas de contre-attaque. | |||
30 novembre 52 : Nouveau signe de sa poussée vers le Laos, '''occupation de Dien Bien Phu par le VM''', (Salan 2, 1971, p. 367). | |||
A Na San, la piste d’atterrissage est prise sous le feu de quelques pièces du VM, ce qui entraîne une courte suspension du pont aérien. Le problème se reposera le 2 décembre avec les mêmes conséquences (Cadeau, 2019, p. 438). |
Dernière version du 8 juin 2025 à 17:12
Novembre 52 : Installation de la base aéroterrestre de Na San sur la R.P. 41 en vue de la contrôler, sous le commandement du colonel Gilles. La présence d’une longue piste d’atterrissage (1 200 mètres, utilisable en toute saison) devient pour Salan « la base aéroterrestre type pour les opérations en Haute-Région » (Salan 2, 1971, p. 348).
4 novembre 52 : Élection d’Eisenhower au poste de président des U.S.A.
7 novembre 52 : Le 165e régiment vm attaque Quynh Nhai (province de Son La, entre Hanoi et Dien Bien Phu) laissant croire aux Français qu’il s’agit d’une attaque principale. Ces derniers renforcent d’urgence Lai Chau et Na San à l’aide de 2 bataillons (Giap 2, 2004, p. 268).
11 novembre 52 : Salan se rend à Dien Bien Phu qu’il connaît de longue date. Il constate : « Ce qui donne de l’importance à Dien Bien Phu, c’est son terrain d’aviation. Établi vers l’année 1925 […], il se trouve sur la ligne droite reliant Hanoi à Calcutta […] Les Japonais l’ont agrandi par la suite et il est devenu un excellent terrain pour Dakota. Sa distance à vol d’oiseau d’Hanoi est de trois cents kilomètres. » Salan y constate un certain abandon et donne des ordres pour « soustraire cette voie d’accès au Laos aux reconnaissances ennemies et, en cas de forte poussée adverse, gêner et retarder l’irruption éventuelle du Vietminh au Nord-Laos. » (voir 30 novembre) (Salan 2, 1971, pp. 364-368).
11 - 21 novembre 52 : Tentative du VM pour rompre le dispositif français entre Na San et Laï Chau. De nombreux postes français tombent mais les troupes parviendront à se replier.
14 novembre 52 : Le 48e régiment vm (320e division) attaque 3 postes près de Phat Diem (zone des Évêchés) (Giap 2, 2004, p. 271).
17 novembre 52 : Giap ordonne la reprise des opérations en pays thaï en franchissant la Rivière Noire et en enlevant des postes français. La prise de Moc Cho ouvre la voie à un nouvel axe de ravitaillement par la R.C. 6 et la R.P. 41 (Cadeau, 2019, p. 432).
Attaque dans le secteur Phu Doan du G.M. 4 de retour de l’opération Lorraine (voir 29 octobre - 18 novembre) et ce, bien qu’il soit fortement armé (chars). Le soutien de l’aviation est nécessaire (Salan 2, 1971, pp. 340-341 ; Cadeau, Cochet, Porte, 2021, pp. 584-585). Selon Giap, « le combat fut acharné tout l’après-midi et dura jusqu’au soir. Notre 36e régiment avait éliminé ou fait prisonniers plus de quatre cents soldats, parmi lesquels Kergavat, commandant le 4e G.M., détruit quarante-cinq engins motorisés […] De notre côté, nous avions perdu un chef de bataillon nommé Son Ma, un officier d’une bravoure hors du commun. » (Giap 2, 2004, p. 269).
Le secrétaire d’État à la Guerre M.R.P., Pierre de Chevigné, rencontre Vincent Auriol et confie son scepticisme au président de la République : « Aucune chance d’enregistrer une amélioration dans les années qui viennent. Au contraire, on connaîtra probablement une dégradation […] Très franchement, l’intérêt français, ce serait de s’extraire de l’Indochine. Il n’y a plus de commune mesure entre ce que ça nous rapportera et ce que ça nous coûte. L’autorité et le crédit de Bao Daï sont inexistants là-bas. » Pour autant, il en appelle à un nouvel (et énième…) effort militaire : « Pour bien négocier sur le plan politique, il ne faut pas être en état d’infériorité sur le plan militaire. Nous devons améliorer notre position de force. » (cité in Dalloz, 1996, p. 113 ; Auriol 6, 2003, pp. 580-581) Juin, reçu le même jour, n’est guère plus optimiste : « Il ne fallait pas sortir du Delta, il fallait le tenir. Ça a été l’erreur de De Lattre. » (Auriol 6, 2003, pp. 581-582)
17 - 18 novembre 52 : Attaque du poste de Moc Chau (80 km au sud de Na San) qui n’a pas été replié car il commande une piste menant de Hoa Binh au Laos. Le poste est submergé et sa garnison disparaît dans la jungle. Sans doute une défection au vu du ton pris par Salan dans ses mémoires. Le poste a été au préalable incendié par ses occupants (Salan 2, 1971, p. 363).
19 novembre 52 : L’Assemblée nationale française, plus que jamais divisée, demande un nouveau débat sur l’Indochine. Les Socialistes font ouvertement campagne pour une solution négociée. Alain Savary déclare : « Il reste encore et toujours la négociation avec l’adversaire en recherchant d’abord tous les moyens de parvenir à une trêve, une trêve qu’il appartient au gouvernement français de proposer et qui permettrait de jeter les bases d’un armistice. » (cité in Ruscio, 1985, p. 211)
Le colonel Gilles fait fortifier 7 pitons les plus lointains autour de Na San et qui ont des vues sur la piste d’aviation (carte in Salan 2, 1971, p. 352). Le pont aérien entre Hanoi et Na San fonctionne à plein régime au rythme de 50 rotations par jour. Tous les moyens logistiques sont transportés par son biais : engins, outillage, véhicules, 1 100 tonnes de barbelés, 5 000 mines, des munitions, des armes lourdes et troupes (Gras, 1979, p. 484). La défense du camp retranché dépendra donc strictement du maintien de ce soutien aérien. Le colonel Féral, qui sera chef d’état-major du camp retranché à partir du mois de décembre, observe a postériori : « L’expérience montra également que l’appui de la chasse et des feux en soutien contre les assauts des vagues vietminh, ne pouvait être assuré de façon durable, les terrains d’envol du Nord-Vietnam étaient trop éloignés de la zone d’opération. » (Féral, 1994, p. 67) Une leçon qu’on oubliera à Dien Bien Phu. A cette date, 3 plans successifs de défense ont été élaborés. Ils ont tenu compte du volume de forces accueillies, entre 10 et 12 bataillons, dont la majeure partie doit prendre place dans la première ligne des points d’appui nichés sur les hauteurs environnantes et capables de protéger le terrain d’aviation. Des points d’appui plus lointains sont implantés sur des pitons éloignés de 2 à 3 km du centre de la base et doivent servir de premiers môles défensifs mais également d’observatoires pour l’artillerie (Cadeau, 2019, pp. 434-435).
21 novembre 52 : Repli général du dispositif français de la région vers le camp retranché de Na San, un mois après la décision de sa création (Gras, 1979, p. 484).
23 novembre 52 : La première tentative par le VM de pénétrer dans la base de Na San par la ruse se solde par un échec. La garnison atteint à ce moment 12 000 hommes dont 12 bataillons d’infanterie et un groupe d’artillerie. Giap l’ignore, estimant les forces françaises à environ 2 000 hommes. Dans le nuit, le T.D. 48 en se mêlant aux dernières unités thaïes en repli tente de pénétrer dans le camp retranché et parvient à submerger une partie de la position mais est repoussé par une contre-attaque. Le colonel Gilles a su donner à sa défense un caractère élastique. Il s’agit d’arrêter l’ennemi sur l’enceinte extérieure pour ensuite l’accabler par les tirs d’artillerie et l’intervention rapide de l’aviation. Giap reconnaîtra ultérieurement dans ses mémoires : « La cause principale de nos échecs résidait dans le système des camps retranchés qu’utilisaient les Français. Pour mettre en échec cette stratégie, il nous fallait du temps ! » (Giap 2, 2004, pp. 273-274).
24 novembre 52 : Le colonel Riner, chargé de la pacification au N-V, donne un avis personnel et critique au président du Conseil Nguyen Van Tam au sujet des G.A.M.O. Il constate qu’il y a une perte de rendement « au point qu’à l’heure actuelle, ils ne sont plus d’aucune utilité. Les G.A.M.O. sont même devenus (dans leur forme actuelle) une gêne pour le commandement. Dans cette ambiance, les G.A.M.O. n’ont plus d’intérêt et je suis personnellement très favorable à la suppression de ces organismes sous leur forme actuelle [...] Mais le principe est à maintenir [...] Le travail de pacification est un succès seulement s’il y a un contact. Les autorités provinciales doivent disposer d’un personnel volontaire, connaissant le mode de vie paysan, techniquement capable de contrebattre la présence vietminh dans les campagnes par sa propre présence. Or les G.A.M.O. sont mal outillés. » (cité in Le Page, 2007, pp. 5-6)
Durant la nuit, le 36e régiment vm enlève le poste de Nui Quyet, un avant-poste de Viet Tri (nord-ouest d’Hanoi) (Giap 2, 2004, p. 269).
25 novembre 52 : L’A.P.V. est aux portes de Na San. Toutefois, contrairement à ses habitudes, elle n’organise pas le terrain et semble négliger la valeur défensive du site dû essentiellemnt au renforcement des défenses par l’utilisation du béton (Cadeau, 2019, pp. 432-433).
27 novembre 52 : Au Cambodge, le pro-américain Son Ngoc Thanh et le provietnamien Son Ngoc Minh tentent l’un et l’autre, mais en vain, d’être reconnus comme chef suprême du Front uni issarak (F.U.I.) De nouveaux entretiens entre les tendances du mouvement auront lieu en décembre sans plus de résultats, sauf un accord visant à assurer la sécurité mutuelle des deux factions et qui sera respecté jusqu’en 1954.
28 novembre 52 : Bao Daï se rend à Na San en compagnie de Salan. Ce dernier sait par ses sources de renseignement que le VM est présent autour du camp retranché. S’ensuit un repas au cours duquel Bao Daï confie à son interlocuteur « combien sa situation est difficile. Il ne se sent pas indépendant. Son armée est encore trop jeune et il le regrette. » Feignant d’oublier ses escapades à répétition, il déplore que l’on ait « si longuement attendu avant de l’accueillir », ce qui a laissé la place au VM. Dans la situation militaire actuelle, Salan lui demande de tenir la Cochinchine avec le général Nguyen Van Hinh. Pour ce qui est du Tonkin et de l’Annam, Salan estime que « c’est encore prématuré ». (Salan 2, 1971, p. 351)
29 novembre 52 : Les patrouilles du camp retranché de Na San entrent en contact avec les troupes du VM. L’ennemi cherche à déceler les points faibles du dispositif. Des bombardements aériens préventifs au napalm sont effectués sur les positions du VM. Salan renforce la défense du camp par l’apport de deux nouveaux bataillons de parachutistes (dont le 6e B.C.P. de Bigeard) qui devront servir de masse de manœuvre en cas de contre-attaque.
30 novembre 52 : Nouveau signe de sa poussée vers le Laos, occupation de Dien Bien Phu par le VM, (Salan 2, 1971, p. 367).
A Na San, la piste d’atterrissage est prise sous le feu de quelques pièces du VM, ce qui entraîne une courte suspension du pont aérien. Le problème se reposera le 2 décembre avec les mêmes conséquences (Cadeau, 2019, p. 438).