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par Jean-François Jagielski

« Septembre 1952 » : différence entre les versions

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Septembre 52 : Un document du VM saisi précise : « Notre but stratégique est de reprendre toute l’Indochine, c'est-à-dire le Vietnam, le Laos et le Cambodge, de la porte de Chine à la pointe de Camau, de la côte indochinoise aux rives du Mékong. » (cité ''in'' Salan 2, 1971, p. 329)


Bien que disgracié par « le conseil d’enquête » institué suite à l’affaire de la R.C. 4, '''le général Alessandri revient en Indochine.''' Il est nommé au poste d’inspecteur général des forces armées vietnamiennes et de conseiller auprès du gouvernement vietnamien, poste qu’il occupera jusqu’en juin 1955 (Cadeau, 2022, p. 324).
Le P.C.C. envisage toujours l’idée d’attaquer au Nord-Ouest en direction du Laos. Zhou Enlaï évoque cette éventualité avec Staline. L’idée étant que le Vietnam soit en position de négocier avec la France en position de force (Goscha, 2000, p. 22).
1<sup>er</sup> septembre 52 : Avant la tenue d’élections législatives vietnamiennes réclamées par Nguyen Van  Tam, un Conseil national représentatif est mis en place (voir 3 juin) (De Folin, 1993, p. 221).
4 septembre 52 : '''Entretiens Bao Daï – Auriol à Muret.''' Auriol note dans son journal : '''«''' Compliments pour son action, conforme à ses engagements de mars 1949 : Conseil national en vue de la constitution d’une Assemblée nationale qui permettra au peuple de se prononcer sur son destin, ce qui rend inutile et odieuse la guerre civile menée par les communistes, budget régulier et contrôlé publiquement par ce Conseil, code du travail, réforme agraire. Compliments pour l’action de Sa Majesté qui a personnellement agi pour la constitution d’un ministère énergique avec Van Tam, ce dont le Président et le gouvernement le félicitent, car nous avions eu à regretter certains propos de Huu. L’Empereur paraît visiblement satisfait […] Nous sommes heureux que S.M. prenne en main les destinées de Son Empire. »
D’un point de vue militaire, les deux hommes tombent d’accord sur le fait que « c’est long et lent. » Il faut encore améliorer la formation des cadres militaires supérieurs dans l’armée vietnamienne. Les opérations de pacification sont complexes car le VM parvient toujours à se ré-infiltrer. Selon Bao Daï, « la guérilla a pris une autre allure. Ce sont de véritables unités qui ressurgissent après le combat. » Il faut donc renforcer les milices locales en ponctionnant sur les effectifs purement militaires de l’armée vietnamienne.
L’empereur déplore que son gouvernement « n’ait pas été associé aux négociations qui eurent lieu à Washington, ce qui aurait produit le meilleur effet sur la population du Vietnam et aussi sur les Américains. » Il « ne peut, par contre, se louer complètement des services français qui ont toujours le même état d’esprit de gestion directe et d’autoritarisme. » (Auriol 6, pp. 429-433)
6 – 9 septembre 52 : Le commandement du VM attribue les ordres de bataille des grandes unités. 7 régiments réguliers appartenant aux 308<sup>e</sup>, 312<sup>e</sup> et 316<sup>e</sup> divisions sont désignés pour attaquer une seconde fois Nghia Lo (nord-ouest d’Hanoi, en pays thaï). L’objectif du VM est de se concentrer sur le Nord-Ouest où Giap estime pouvoir « anéantir largement » son ennemi et de « favoriser la révolution laotienne » : « Ces trois tâches : détruire les forces vives ennemies, libérer le territoire et gagner la population à notre cause  sont de même importance et liées entre elles. » HCM arrive en retard à cette réunion de cadres mais est présent malgré des conditions météorologiques difficiles. Il entend les galvaniser (Giap 2, 2004, pp. 254-256).
12 septembre 52 : La France présente l’admission du Vietnam au Conseil de sécurité de l’O.N.U. 10 des 11 membres votent son admission sauf l’U.R.S.S. qui oppose son veto. Un moyen pour contrer l’internationalisation du conflit chère à certains membres du gouvernement français qui entendent faire du conflit indochinois une affaire strictement franco-française.
13 septembre 52 : De Linarès renforce la défense de '''Nghia Lo''' (sud-ouest de Yen Bai, en pays thaï) qui va subir une seconde et nouvelle attaque (voir septembre et octobre 1951) de trois divisions vietminh, les 308, 312 et 316. À cette époque, les troupes conventionnelles du VM ont atteint un degré d’organisation avancé tout à fait comparable à celles du C.F.E.O. et possèdent, en plus, d’importantes réserves (voir fin juillet).
17 septembre 52 : La division 308 attaque '''Nghia Lo''' dont les défenses ont été renforcées et sont tenues par 700 hommes. Le bataillon Bigeard est menacé et se réfugie dans Tu Le où il est attaqué puis retraite sur 70 km, car accroché par la division 312.
24 septembre 52 : Au Cambodge, le Comité national khmer de libération (C.N.K.L.) et le Front uni issarak (F.U.I.) joignent leurs forces.
30 septembre 52 : HCM envoie de Pékin un télégramme à Staline pour se faire inviter au XIX<sup>e</sup> congrès du Parti communiste soviétique prévu pour octobre à Moscou. Staline lui répondra le 2 octobre, l’autorisant à venir mais « de façon non officielle » (voir 17 octobre) (Marangé, 2012, p. 193).

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Septembre 52 : Un document du VM saisi précise : « Notre but stratégique est de reprendre toute l’Indochine, c'est-à-dire le Vietnam, le Laos et le Cambodge, de la porte de Chine à la pointe de Camau, de la côte indochinoise aux rives du Mékong. » (cité in Salan 2, 1971, p. 329)

Bien que disgracié par « le conseil d’enquête » institué suite à l’affaire de la R.C. 4, le général Alessandri revient en Indochine. Il est nommé au poste d’inspecteur général des forces armées vietnamiennes et de conseiller auprès du gouvernement vietnamien, poste qu’il occupera jusqu’en juin 1955 (Cadeau, 2022, p. 324).

Le P.C.C. envisage toujours l’idée d’attaquer au Nord-Ouest en direction du Laos. Zhou Enlaï évoque cette éventualité avec Staline. L’idée étant que le Vietnam soit en position de négocier avec la France en position de force (Goscha, 2000, p. 22).


1er septembre 52 : Avant la tenue d’élections législatives vietnamiennes réclamées par Nguyen Van  Tam, un Conseil national représentatif est mis en place (voir 3 juin) (De Folin, 1993, p. 221).


4 septembre 52 : Entretiens Bao Daï – Auriol à Muret. Auriol note dans son journal : « Compliments pour son action, conforme à ses engagements de mars 1949 : Conseil national en vue de la constitution d’une Assemblée nationale qui permettra au peuple de se prononcer sur son destin, ce qui rend inutile et odieuse la guerre civile menée par les communistes, budget régulier et contrôlé publiquement par ce Conseil, code du travail, réforme agraire. Compliments pour l’action de Sa Majesté qui a personnellement agi pour la constitution d’un ministère énergique avec Van Tam, ce dont le Président et le gouvernement le félicitent, car nous avions eu à regretter certains propos de Huu. L’Empereur paraît visiblement satisfait […] Nous sommes heureux que S.M. prenne en main les destinées de Son Empire. »

D’un point de vue militaire, les deux hommes tombent d’accord sur le fait que « c’est long et lent. » Il faut encore améliorer la formation des cadres militaires supérieurs dans l’armée vietnamienne. Les opérations de pacification sont complexes car le VM parvient toujours à se ré-infiltrer. Selon Bao Daï, « la guérilla a pris une autre allure. Ce sont de véritables unités qui ressurgissent après le combat. » Il faut donc renforcer les milices locales en ponctionnant sur les effectifs purement militaires de l’armée vietnamienne.

L’empereur déplore que son gouvernement « n’ait pas été associé aux négociations qui eurent lieu à Washington, ce qui aurait produit le meilleur effet sur la population du Vietnam et aussi sur les Américains. » Il « ne peut, par contre, se louer complètement des services français qui ont toujours le même état d’esprit de gestion directe et d’autoritarisme. » (Auriol 6, pp. 429-433)


6 – 9 septembre 52 : Le commandement du VM attribue les ordres de bataille des grandes unités. 7 régiments réguliers appartenant aux 308e, 312e et 316e divisions sont désignés pour attaquer une seconde fois Nghia Lo (nord-ouest d’Hanoi, en pays thaï). L’objectif du VM est de se concentrer sur le Nord-Ouest où Giap estime pouvoir « anéantir largement » son ennemi et de « favoriser la révolution laotienne » : « Ces trois tâches : détruire les forces vives ennemies, libérer le territoire et gagner la population à notre cause  sont de même importance et liées entre elles. » HCM arrive en retard à cette réunion de cadres mais est présent malgré des conditions météorologiques difficiles. Il entend les galvaniser (Giap 2, 2004, pp. 254-256).

12 septembre 52 : La France présente l’admission du Vietnam au Conseil de sécurité de l’O.N.U. 10 des 11 membres votent son admission sauf l’U.R.S.S. qui oppose son veto. Un moyen pour contrer l’internationalisation du conflit chère à certains membres du gouvernement français qui entendent faire du conflit indochinois une affaire strictement franco-française.


13 septembre 52 : De Linarès renforce la défense de Nghia Lo (sud-ouest de Yen Bai, en pays thaï) qui va subir une seconde et nouvelle attaque (voir septembre et octobre 1951) de trois divisions vietminh, les 308, 312 et 316. À cette époque, les troupes conventionnelles du VM ont atteint un degré d’organisation avancé tout à fait comparable à celles du C.F.E.O. et possèdent, en plus, d’importantes réserves (voir fin juillet).


17 septembre 52 : La division 308 attaque Nghia Lo dont les défenses ont été renforcées et sont tenues par 700 hommes. Le bataillon Bigeard est menacé et se réfugie dans Tu Le où il est attaqué puis retraite sur 70 km, car accroché par la division 312.


24 septembre 52 : Au Cambodge, le Comité national khmer de libération (C.N.K.L.) et le Front uni issarak (F.U.I.) joignent leurs forces.


30 septembre 52 : HCM envoie de Pékin un télégramme à Staline pour se faire inviter au XIXe congrès du Parti communiste soviétique prévu pour octobre à Moscou. Staline lui répondra le 2 octobre, l’autorisant à venir mais « de façon non officielle » (voir 17 octobre) (Marangé, 2012, p. 193).

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