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par Jean-François Jagielski

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1<sup>er</sup> août 48 : La direction de l’enseignement populaire du VM lance le mot d’ordre « Analphabétiser, c’est mener la résistance. En luttant contre l’analphabétisme, nous remportons la victoire sur les envahisseurs » (voir 3 septembre 1945). Selon Giap, milieu 1949, 10 000 000 de personnes vivant dans le delta du Fleuve Rouge et dans les hautes-régions sont alphabétisées, y compris au sein des minorités ethniques (Giap 1, 2003, p. 225).


3 août 48 : L’assemblée nationale française prend l’engagement de ne pas se séparer avant d’avoir traité la question indochinoise. Mais André Marie, nouveau président du Conseil, n’envisage pas un tel débat qui ne peut être que clivant et risque de disloquer sa fragile majorité (Gras, 1979, pp. 241-242). Au fil des gouvernements, le manque de courage et la division politique en métropole ne cessent d’évincer l’embarrassante question indochinoise devenue, au fil du temps, de plus en plus insoluble.
4 août 48 : Attaque d’un convoi routier par le VM à Rach Gia en Cochinchine (Teulière, 1979, p. 241).
15 août 48 : Au Cambodge, mise en place du gouvernement Penn Nouth qui demeurera en place jusqu’au 11 février 1949 (Jennar, 1995, p. 143).
18 août 48 : Attaque par le VM du train Saigon-Phan Tiet près de Bien Hoa (Teulière, 1979, p. 241). Selon la tactique du VM du moment, les attaques ferroviaires renforcent le climat d’insécurité général.
19 août 48 : Déclaration fort peu compromettante d’André Marie sur l’Indochine à l’assemblée nationale. Le président du Conseil fait approuver par 347 voix contre 183, l’accord du 5 juin signé en baie d’Along. Sa déclaration se contente de produire des indications générales qui doivent mettre d’accord tous les partis de la nouvelle coalition gouvernementale. On doit traiter avec Bao Daï, le statut de la Cochinchine doit rester le même (sans que son Parlement n’ait été même consulté…), il faut y maintenir à tout prix une présence française. En un mot, on élude en escamotant le véritable débat et l’on demeure toujours plongé dans une impasse insoluble : Bollaert et le gouvernement ne veulent pas négocier les conventions particulières tant que Bao Daï ne sera pas de retour au Vietnam. Ce que ce dernier n’entend pas faire faute de garanties françaises fiables (voir 28 août) (Gras, 1979, p. 242).
'''Le ''Lien Viet'' crée un Conseil supérieur de la Défense nationale''' chargé d’étudier les programmes de résistance avant de les soumettre au gouvernement. HCM en est le président, Le Van Hien le vice-président. Selon Giap, « grâce à cet organisme nous pûmes coordonner efficacement les actions de tous les secteurs, selon le plan prévu. Le président Ho était de plus en plus sollicité. » (Giap 1, 2003, p. 219)
28 août 48 : Nouvelle crise gouvernementale. Les Socialistes s’opposant à la politique financière et économique du gouvernement, entraînent la démission du très éphémère gouvernement Marie.
Rencontre entre Bollaert et Bao Daï à Saint-Germain-en-Laye. Ce dernier ne veut toujours pas rentrer au Vietnam estimant que les concessions françaises sont encore insuffisantes (Devillers, 2010, p. 227).

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1er août 48 : La direction de l’enseignement populaire du VM lance le mot d’ordre « Analphabétiser, c’est mener la résistance. En luttant contre l’analphabétisme, nous remportons la victoire sur les envahisseurs » (voir 3 septembre 1945). Selon Giap, milieu 1949, 10 000 000 de personnes vivant dans le delta du Fleuve Rouge et dans les hautes-régions sont alphabétisées, y compris au sein des minorités ethniques (Giap 1, 2003, p. 225).


3 août 48 : L’assemblée nationale française prend l’engagement de ne pas se séparer avant d’avoir traité la question indochinoise. Mais André Marie, nouveau président du Conseil, n’envisage pas un tel débat qui ne peut être que clivant et risque de disloquer sa fragile majorité (Gras, 1979, pp. 241-242). Au fil des gouvernements, le manque de courage et la division politique en métropole ne cessent d’évincer l’embarrassante question indochinoise devenue, au fil du temps, de plus en plus insoluble.


4 août 48 : Attaque d’un convoi routier par le VM à Rach Gia en Cochinchine (Teulière, 1979, p. 241).


15 août 48 : Au Cambodge, mise en place du gouvernement Penn Nouth qui demeurera en place jusqu’au 11 février 1949 (Jennar, 1995, p. 143).


18 août 48 : Attaque par le VM du train Saigon-Phan Tiet près de Bien Hoa (Teulière, 1979, p. 241). Selon la tactique du VM du moment, les attaques ferroviaires renforcent le climat d’insécurité général.


19 août 48 : Déclaration fort peu compromettante d’André Marie sur l’Indochine à l’assemblée nationale. Le président du Conseil fait approuver par 347 voix contre 183, l’accord du 5 juin signé en baie d’Along. Sa déclaration se contente de produire des indications générales qui doivent mettre d’accord tous les partis de la nouvelle coalition gouvernementale. On doit traiter avec Bao Daï, le statut de la Cochinchine doit rester le même (sans que son Parlement n’ait été même consulté…), il faut y maintenir à tout prix une présence française. En un mot, on élude en escamotant le véritable débat et l’on demeure toujours plongé dans une impasse insoluble : Bollaert et le gouvernement ne veulent pas négocier les conventions particulières tant que Bao Daï ne sera pas de retour au Vietnam. Ce que ce dernier n’entend pas faire faute de garanties françaises fiables (voir 28 août) (Gras, 1979, p. 242).

Le Lien Viet crée un Conseil supérieur de la Défense nationale chargé d’étudier les programmes de résistance avant de les soumettre au gouvernement. HCM en est le président, Le Van Hien le vice-président. Selon Giap, « grâce à cet organisme nous pûmes coordonner efficacement les actions de tous les secteurs, selon le plan prévu. Le président Ho était de plus en plus sollicité. » (Giap 1, 2003, p. 219)


28 août 48 : Nouvelle crise gouvernementale. Les Socialistes s’opposant à la politique financière et économique du gouvernement, entraînent la démission du très éphémère gouvernement Marie.

Rencontre entre Bollaert et Bao Daï à Saint-Germain-en-Laye. Ce dernier ne veut toujours pas rentrer au Vietnam estimant que les concessions françaises sont encore insuffisantes (Devillers, 2010, p. 227).

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