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A la demande du nouveau commandant en chef et haut-commissaire, De Lattre de Tassigny, il repart pour l’Indochine le 15 décembre 1950 comme adjoint. Du fait de la double fonction de De Lattre, c’est sur Salan que repose une partie du commandement militaire. De Lattre l’envoie au Tonkin relever le général Boyer de La Tour jugé trop pessimiste par le nouveau haut-commissaire. Salan fait face en décembre 1950 à l’offensive vietminh sur Vinh Yen et Monkay. A l’été 1951, alors que De Lattre de santé déclinante se rend en métropole pour se faire soigner et aux U.S.A. pour obtenir de l’aide, Salan assure son intérim. Il fait face en septembre et octobre à l’offensive vietminh sur Nghia Lo qui échoue. Lors du bref retour de De Lattre, Salan gère la bataille de Hoa Binh au coude de la Rivière Noire qui permet de faire communiquer le Nord-Annam au Tonkin. C’est une nouvelle victoire. A la mort de De Lattre, Salan assure l’intérim puis est nommé commissaire de la République par intérim du N-V le 6 janvier 1951 puis pour le S-V le 17 août 1951. | A la demande du nouveau commandant en chef et haut-commissaire, De Lattre de Tassigny, il repart pour l’Indochine le 15 décembre 1950 comme adjoint. Du fait de la double fonction de De Lattre, c’est sur Salan que repose une partie du commandement militaire. De Lattre l’envoie au Tonkin relever le général Boyer de La Tour jugé trop pessimiste par le nouveau haut-commissaire. Salan fait face en décembre 1950 à l’offensive vietminh sur Vinh Yen et Monkay. A l’été 1951, alors que De Lattre de santé déclinante se rend en métropole pour se faire soigner et aux U.S.A. pour obtenir de l’aide, Salan assure son intérim. Il fait face en septembre et octobre à l’offensive vietminh sur Nghia Lo qui échoue. Lors du bref retour de De Lattre, Salan gère la bataille de Hoa Binh au coude de la Rivière Noire qui permet de faire communiquer le Nord-Annam au Tonkin. C’est une nouvelle victoire. A la mort de De Lattre, Salan assure l’intérim puis est nommé commissaire de la République par intérim du N-V le 6 janvier 1951 puis pour le S-V le 17 août 1951. | ||
Nommé général de corps d’armée en 1951, il succède à De Lattre au poste de commandement en chef des troupes d’Indochine d’abord par intérim à compter du 1<sup>er</sup> janvier puis à titre définitif du 9 avril 1952 jusqu’au 28 mai 1953. Il s’entend alors parfaitement avec le nouveau haut-commissaire civil Jean Letourneau. Sentant le manque de renfort venant de la métropole et la pression du VM désormais fortement appuyé par la Chine, il s’efforce de parfaire l’instruction de la jeune A.N.V. à qui il confie les missions de pacification, réservant aux troupes françaises les offensives menées par les G.M. Pour tenir face à la pression du VM vers le Laos, il inaugure les bases aéroterrestres comme celle de Na San qui permet d’écarter temporairement la menace en parvenant à tenir début décembre 1952. Au vu de ce succès, Salan fait installer deux nouvelles bases à Sam | Nommé général de corps d’armée en 1951, il succède à De Lattre au poste de commandement en chef des troupes d’Indochine d’abord par intérim à compter du 1<sup>er</sup> janvier puis à titre définitif du 9 avril 1952 jusqu’au 28 mai 1953. Il s’entend alors parfaitement avec le nouveau haut-commissaire civil Jean Letourneau. Sentant le manque de renfort venant de la métropole et la pression du VM désormais fortement appuyé par la Chine, il s’efforce de parfaire l’instruction de la jeune A.N.V. à qui il confie les missions de pacification, réservant aux troupes françaises les offensives menées par les G.M. Pour tenir face à la pression du VM vers le Laos, il inaugure les bases aéroterrestres comme celle de Na San qui permet d’écarter temporairement la menace en parvenant à tenir début décembre 1952. Au vu de ce succès, Salan fait installer deux nouvelles bases à Sam Neua et Luang Prabang qui parviennent à repousser le VM du Laos dans la Plaine des Jarres. En juin 1954, après la défaite de Dien Bien Phu et le rappel de Navarre, Ély est nommé haut-commissaire et commandant en chef. Ély étant souvent absent, Salan est son adjoint à qui est confiée la partie militaire. Il réussit les opérations de rétractation dans le delta du Fleuve Rouge mais tombe en désaccord avec le haut-commissaire lorsque ce dernier confie son intérim à l’ambassadeur Daridan, un civil. Salan, estimant n’avoir pas démérité, demande son rapatriement en septembre 1954. (Bodinier, 1987, p. 130 ; Cadeau, Cochet, Porte, 2021, pp. 807-810). | ||
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Dernière version du 3 décembre 2025 à 09:42
Salan Raoul (général) : Il part en 1924 pour l'Indochine où il effectuera comme lieutenant plusieurs séjours jusqu'au 8 avril 1937 dans différents postes à la frontière chinoise et dans la province laotienne du Haut-Mékong. Il est détaché au ministère des Colonies le 1er juin 1937 auprès de Marius Moutet puis de Georges Mandel en 1938. Il devient le directeur du Service Renseignement Guerre pour le secteur 1 : Russie d’Asie, Japon, Chine, Pacifique nord. Après la SGM, il repart pour l’Indochine le 10 octobre 1945 à la demande de Leclerc qui veut sur place un officier-général connaisseur de l’Asie du Sud-Est. Il est nommé général de brigade, il commande la 9e D.I.C. en janvier 1945 puis 14e D.I. en février. Son goût pour le théâtre indochinois lui vaut le surnom de « Chinois » ou de « Mandarin ».
Il est nommé, le 1er novembre 1945, commandant de troupes françaises en Chine après le coup de force des Japonais et délégué militaire auprès des forces chinoises. Il est ensuite nommé délégué militaire pour l’Indochine du Nord, le 22 décembre 1945. Il participe à la rédaction des accords du 6 mars 1945 comme conseiller militaire de D’Argenlieu avec qui il se brouille sur la question de l’Annexe militaire que l’amiral juge inopportune car engageant la France sur une voie qu’il désapprouve. Il est cependant nommé chef de la mission préparatoire pour la 1ère conférence de Dalat (17 avril – 11 mai 1946) décidée lors de la rencontre D’Argenlieu-HCM en baie d’Along le 26 mars 1946. Il accompagne HCM le 31 mai 1946 pour se rendre à Fontainebleau. Il y occupe la place de conseiller militaire lors de cette conférence (6 juillet-10 septembre 1946). Ses positions « libérales » lui vaudront là encore les foudres d’un D’Argenlieu totalement opposé à la tenue de cette conférence.
Nommé général de division en 1947 et commandant des forces d’Indochine du Nord le 25 mai 1947 à la demande du nouveau commandant en chef, le général Valluy. Il monte l’opération Léa destinée à détruire le réduit en Haute-Région. L’opération n’est qu’un demi-succès faute de moyens nécessaires mais permet de réoccuper cette Haute-Région et la bordure de la frontière sino-vietnamienne. En février 1948, il assure l’intérim de Valluy qui a quitté l’Indochine. Avec l’arrivée de Blaizot, il rentre en France où il demeure un an sans emploi avant de se voir confier la direction des troupes coloniales le 2 août 1949.
A la demande du nouveau commandant en chef et haut-commissaire, De Lattre de Tassigny, il repart pour l’Indochine le 15 décembre 1950 comme adjoint. Du fait de la double fonction de De Lattre, c’est sur Salan que repose une partie du commandement militaire. De Lattre l’envoie au Tonkin relever le général Boyer de La Tour jugé trop pessimiste par le nouveau haut-commissaire. Salan fait face en décembre 1950 à l’offensive vietminh sur Vinh Yen et Monkay. A l’été 1951, alors que De Lattre de santé déclinante se rend en métropole pour se faire soigner et aux U.S.A. pour obtenir de l’aide, Salan assure son intérim. Il fait face en septembre et octobre à l’offensive vietminh sur Nghia Lo qui échoue. Lors du bref retour de De Lattre, Salan gère la bataille de Hoa Binh au coude de la Rivière Noire qui permet de faire communiquer le Nord-Annam au Tonkin. C’est une nouvelle victoire. A la mort de De Lattre, Salan assure l’intérim puis est nommé commissaire de la République par intérim du N-V le 6 janvier 1951 puis pour le S-V le 17 août 1951.
Nommé général de corps d’armée en 1951, il succède à De Lattre au poste de commandement en chef des troupes d’Indochine d’abord par intérim à compter du 1er janvier puis à titre définitif du 9 avril 1952 jusqu’au 28 mai 1953. Il s’entend alors parfaitement avec le nouveau haut-commissaire civil Jean Letourneau. Sentant le manque de renfort venant de la métropole et la pression du VM désormais fortement appuyé par la Chine, il s’efforce de parfaire l’instruction de la jeune A.N.V. à qui il confie les missions de pacification, réservant aux troupes françaises les offensives menées par les G.M. Pour tenir face à la pression du VM vers le Laos, il inaugure les bases aéroterrestres comme celle de Na San qui permet d’écarter temporairement la menace en parvenant à tenir début décembre 1952. Au vu de ce succès, Salan fait installer deux nouvelles bases à Sam Neua et Luang Prabang qui parviennent à repousser le VM du Laos dans la Plaine des Jarres. En juin 1954, après la défaite de Dien Bien Phu et le rappel de Navarre, Ély est nommé haut-commissaire et commandant en chef. Ély étant souvent absent, Salan est son adjoint à qui est confiée la partie militaire. Il réussit les opérations de rétractation dans le delta du Fleuve Rouge mais tombe en désaccord avec le haut-commissaire lorsque ce dernier confie son intérim à l’ambassadeur Daridan, un civil. Salan, estimant n’avoir pas démérité, demande son rapatriement en septembre 1954. (Bodinier, 1987, p. 130 ; Cadeau, Cochet, Porte, 2021, pp. 807-810).