Dernière modification le il y a un mois
par Jean-François Jagielski

« Août 1996 » : différence entre les versions

(Page vide créée)
 
Aucun résumé des modifications
Ligne 1 : Ligne 1 :
1<sup>er</sup> août 96 : Suite au mouvement de dissidence dans les rangs kr (voir 11 juillet), Pol Pot a délégué Ta Mok pour régler le conflit entre Son Sen et les dirigeants de Malay, Paîlin et Sisophon. Ta Mok s’est placé d’entrée du côté de Son Sen et a accusé les autres cadres de trahison en les menaçant de punitions exemplaires (exécutions). Ce même jour a lieu une rencontre entre le général Pol Saroeun, émissaire du gouvernement royal, et le général Sok Phreap, représentant de la dissidence (Sikoeun, 2013, p. 400).


8 août 96 : Scission et défection chez les KR. Hun Sen obtient la reddition de Ieng Sary en échange d’un pardon royal que Sihanouk lui avait accordé depuis le 11 juillet 1993.
Ce même jour, une émission de la Voix du Kampuchéa démocratique s’en prend à Ieng Sary et l’accuse d’être l’inspirateur de la sécession. Cette accusation précipite sa décision de devenir le chef de file des anti-polpotistes de Malay et Païlin (Sikoeun, 2013, p. 401).
15 août 96 : '''Fondation par Ieng Sary du Mouvement d’Union nationale démocratique (M.U.N.D.)'''. Il est assisté d’un comité directeur où figurent deux vice-présidents, les généraux dissidents Y Chhean et Sok Pheap, ainsi que Long Norin au poste de secrétaire général, du général Prum Su, commandant adjoint de la division kr 419 (Sikoeun, 2013, pp. 401-402). Son programme politique appelle à la réconciliation et l’unité nationales, la cessation de la guerre. Le parti affirme son adhésion à la monarchie constitutionnelle, à l’avènement d’un régime démocratique pluraliste, au respect de la presse et des droits de l’Homme (Sikoeun, 2013, p. 410). En jouant la carte du ralliement, Sary se rachète soudain une éthique politique censée faire oublier son implication dans les crimes du régime kr…
28 août 96 : Ieng Sary a fait défection dans les rangs des KR. Il annonce qu’il rompt avec Pol Pot et se rallie à Hun Sen avec 3 000 hommes. Ses combattants sont intégrés dans l’armée nationale.
Sary est amnistié à contrecœur par Sihanouk qui pense que c’est une erreur au regard de l’histoire du Cambodge. Mais il doit céder devant la volonté de Hun Sen.
Le roi fera toutefois savoir qu’il est favorable à la constitution d’un tribunal international pour juger les KR. Sary avait été mis à l’écart (mais non purgé…) depuis 1992 car jugé trop favorable à une solution négociée avec le gouvernement de Phnom Penh, là où Pol Pot et Ta Mok prônent une lutte sans merci.
Sary crée une organisation politique dissidente en vue des élections de 1998, le Mouvement d'union nationale démocratique (M.U.N.D.), qui tente d’établir une zone autonome dans la région de Païlin. Cette défection est un nouveau signe du délitement du mouvement kr (Kane, 2007, pp. 208-212 ; Richer, 2009, p. 99 ; Cambacérès, 2013, p. 375).

Version du 18 août 2025 à 13:27

1er août 96 : Suite au mouvement de dissidence dans les rangs kr (voir 11 juillet), Pol Pot a délégué Ta Mok pour régler le conflit entre Son Sen et les dirigeants de Malay, Paîlin et Sisophon. Ta Mok s’est placé d’entrée du côté de Son Sen et a accusé les autres cadres de trahison en les menaçant de punitions exemplaires (exécutions). Ce même jour a lieu une rencontre entre le général Pol Saroeun, émissaire du gouvernement royal, et le général Sok Phreap, représentant de la dissidence (Sikoeun, 2013, p. 400).


8 août 96 : Scission et défection chez les KR. Hun Sen obtient la reddition de Ieng Sary en échange d’un pardon royal que Sihanouk lui avait accordé depuis le 11 juillet 1993.

Ce même jour, une émission de la Voix du Kampuchéa démocratique s’en prend à Ieng Sary et l’accuse d’être l’inspirateur de la sécession. Cette accusation précipite sa décision de devenir le chef de file des anti-polpotistes de Malay et Païlin (Sikoeun, 2013, p. 401).


15 août 96 : Fondation par Ieng Sary du Mouvement d’Union nationale démocratique (M.U.N.D.). Il est assisté d’un comité directeur où figurent deux vice-présidents, les généraux dissidents Y Chhean et Sok Pheap, ainsi que Long Norin au poste de secrétaire général, du général Prum Su, commandant adjoint de la division kr 419 (Sikoeun, 2013, pp. 401-402). Son programme politique appelle à la réconciliation et l’unité nationales, la cessation de la guerre. Le parti affirme son adhésion à la monarchie constitutionnelle, à l’avènement d’un régime démocratique pluraliste, au respect de la presse et des droits de l’Homme (Sikoeun, 2013, p. 410). En jouant la carte du ralliement, Sary se rachète soudain une éthique politique censée faire oublier son implication dans les crimes du régime kr…


28 août 96 : Ieng Sary a fait défection dans les rangs des KR. Il annonce qu’il rompt avec Pol Pot et se rallie à Hun Sen avec 3 000 hommes. Ses combattants sont intégrés dans l’armée nationale.

Sary est amnistié à contrecœur par Sihanouk qui pense que c’est une erreur au regard de l’histoire du Cambodge. Mais il doit céder devant la volonté de Hun Sen.

Le roi fera toutefois savoir qu’il est favorable à la constitution d’un tribunal international pour juger les KR. Sary avait été mis à l’écart (mais non purgé…) depuis 1992 car jugé trop favorable à une solution négociée avec le gouvernement de Phnom Penh, là où Pol Pot et Ta Mok prônent une lutte sans merci.

Sary crée une organisation politique dissidente en vue des élections de 1998, le Mouvement d'union nationale démocratique (M.U.N.D.), qui tente d’établir une zone autonome dans la région de Païlin. Cette défection est un nouveau signe du délitement du mouvement kr (Kane, 2007, pp. 208-212 ; Richer, 2009, p. 99 ; Cambacérès, 2013, p. 375).

💬 Commentaires

Chargement en cours...