Harriman Averell

Harriman Averell : Il est l'envoyé du président Roosevelt comme émissaire spécial en Europe, et assiste en août 1941 à la conférence de l'Atlantique, rencontre entre le président américain et Winston Churchill à Placentia Bay. En août 1942, il accompagne Churchill à Moscou et y rencontre Staline pour l'exécution du prêt-bail au profit de l'U.R.S.S. : plus de 15 000 avions et 150 000 camions seront livrés par les États-Unis à l'U.R.S.S. ; des usines entières seront démontées et envoyées depuis les États-Unis pour l'effort de guerre soviétique ; en octobre 1943, Harriman est nommé ambassadeur à Moscou et assiste aux conférences de Téhéran (novembre 1943) et de Yalta (février 1945). Plus tard, il est nommé secrétaire au Commerce sous la présidence d’Harry Truman en remplacement de Henry A. Wallace, qui critiquait la politique étrangère de Truman. Il sert à ce poste de 1946 à 1948. Il est envoyé à Téhéran en juillet 1951 comme médiateur entre l'Iran et le Royaume-Uni après la nationalisation de l'Anglo-Iranian Oil Company.

Il est gouverneur de l'État de New York le temps d'un mandat, à partir de 1954. Selon Halberstam, « […] il fut singulièrement piètre politicien, raide, fier et inflexible aux yeux du public et prêt à tous les compromis dans le privé » (Halberstam, 1974, p. 231). Il est battu par le Républicain Nelson Rockefeller en 1958. Il est également candidat à l'investiture démocrate pour les élections présidentielles de 1952 et de 1956, avec la bénédiction d’Harry Truman, mais est battu à deux reprises par son concurrent Adlai Stevenson.

Ayant soutenu financièrement Kennedy durant sa campagne, il est nommé ambassador at Large (ambassadeur itinérant) sous la présidence Kennedy jusqu'en novembre 1961. Le poste demeure modeste. Il devient ensuite Assistant Secretary of State for Far Eastern Affairs (sous-secrétaire d’État d’Extrême Orient dépendant du Département d’Etat). Ses relations avec Rusk demeurent tendues vu qu’Harriman a des prétentions sur son poste. Lui et ses collaborateurs contestent au bureau d’Extrême-Orient l’optimisme des rapports de Harkins et des câbles de Nolting mais ne remettent pas pour autant en cause la théorie des dominos. Harriman deumeure à ce poste jusqu'en avril 1963, où il devient sous-secrétaire d’État aux Affaires politiques. Il reste en poste toute la durée de l'administration de Lyndon B. Johnson, et ce, jusqu'en mars 1965 où il redevient ambassador at Large.

Il est le principal responsable américain des négociations de paix à Genève sur le Vietnam en 1954 ayant obtenu la neutralité du Laos. Les signataires, y compris le N-V qui maintiendra 7 000 hommes au nord du Laos dans une zone non contrôlée, acceptent alors de respecter très provisoirement  « un Laos neutre et indépendant ». Selon Rignac, « il se méprend totalement sur la capacité des communistes à signer n’importe quoi pour parvenir à leurs fins, fussent-elle diamétralement opposées à ce qu’ils ont signé antérieurement. Il a une très haute opinion se des talents de diplomate alors qu’il vient de se faire rouler dans la farine par les N-V [lors des accords de Genève de 1962 sur le Laos]. Une boutade lancée par certains fonctionnaires du département d’Etat […] résume bien le jugement que l’on peut porter sur son action : d’aucuns ont suggéré de débaptiser la piste Ho Chi Minh pour lui donner le nom de Route mémorielle Averell Harriman (Averell Harriman Memorial Highway). » (Rignac, 2018, p. 162) Les tentatives de Nolting (ambassadeur américain à Saïgon) pour le ramener à la raison entraînent des accrochages violents entre les deux hommes. Il est favorable au coup d'État contre Diem en 1963.