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Le VM se dote également d’un programme de politique sociale basée sur 10 points avec respect des libertés fondamentales qui visent à gommer l’aspect purement communiste du mouvement pour ratisser large : abolition des impôts personnels, égalité des sexes, droit de réunion, protection sociale en cas d’accident, journée de travail de 8 heures, minimum salarial (Marangé, 2012, p. 136). | Le VM se dote également d’un programme de politique sociale basée sur 10 points avec respect des libertés fondamentales qui visent à gommer l’aspect purement communiste du mouvement pour ratisser large : abolition des impôts personnels, égalité des sexes, droit de réunion, protection sociale en cas d’accident, journée de travail de 8 heures, minimum salarial (Marangé, 2012, p. 136). | ||
24 mai 41 : Nguyen Van Cu, secrétaire général du P.C.I. qui a succédé à Le Hong Phong (arrêté et emprisonné en septembre 1939), est fusillé. Il avait été arrêté en juin 1940 (Van Tien Dung, 1979, p. 185). | |||
31 mai 41 : Huynh Phu So, chef des Hoa Hao, est placé par les Français en résidence surveillée à Bac Lieu (Guillemot, 2018, p. 102). | 31 mai 41 : Huynh Phu So, chef des Hoa Hao, est placé par les Français en résidence surveillée à Bac Lieu (Guillemot, 2018, p. 102). | ||
Dernière version du 18 novembre 2025 à 11:17
6 mai 41 : Signature à Tokyo d'un traité de commerce franco-japonais. Les négociations ont été particulièrement longues et difficiles. Les navires de commerce japonais obtiennent une clause de nation la plus favorisée. Les Japonais obtiennent des concessions agricoles, minières et hydro-électriques. Du point de vue douanier, les Japonais obtiennent pour certains produits des exemptions de droit. On convient de volumes d’échange qui seront négociés chaque année jusqu’au 31 décembre 1943. Toutefois Decoux estime qu’on en est arrivé à un « moindre mal » par rapport aux exigences de départ (Decoux, 1949, p. 215).
9 mai 41 : « Étrange médiation » du Japon qui impose à la France un traité signé à Tokyo favorable aux Thaï : le Cambodge perd la province de Battambang et une partie importante des provinces de Siem Reap, Kompong Thom et Stung Treng, à l'exception du complexe des temples ; le Laos perd quant à lui deux territoires sur la rive droite du Mékong (Franchini 1, 1988, p. 156).
Une convention de paix (et non un traité) est signée entre la France et la Thaïlande sous la pression des Japonais. La France exprime ses réserves du fait de la contrainte subie et d’importantes pertes de territoires au Laos et au Cambodge (voir 19 janvier) (De Folin, 1993, p. 28 ; Valette, 1993, p. 99). L’Union indochinoise se voit amputée de 70 000 km2. Le Japon sort donc gagnant de ce conflit. Il obtient des bases navales et aériennes en Thaïlande et a imposé le 6 mai à l’Indochine un accord économique et financier (exploitation et exportation des richesses minérales et énergétiques en provenance de l’Union) (Cadeau, 2019, p. 77).
10 - 19 mai 41 : 8e plénum du P.C.I. à Tsin Tsi, province du Kwang Si (Tonkin), à 100 km au nord de Cao Bang. Y participent : Nguyen Ai Quoc, Ho Tung Mau, Vo Nguyen Giap, Pham Van Dong, Ha Ba Cang, Dang Xuan Khu. C’est à cette occasion qu’a lieu la première rencontre entre le futur HCM et Giap. Ce dernier à déjà la réputation d’être l’un des meilleurs organisateurs du P.C.I. (Fall, 1960, p. 183).
Nguyen Ai Quoc pense qu’il faut rassembler tous les patriotes, quelle que soit leur classe sociale. C’est lors de ce plénum qu’est créé le Front de lutte pour l’indépendance du Vietnam (Vietnam Doc Lap Dong Minh qui sera abrégé en Vietminh). Le mot « communiste » est abandonné au profit de mots d’ordre plus nationalistes, plus mobilisateurs au vu de l’invasion japonaise. Nguyen Ai Quoc doit être suffisamment souple pour s’adapter aux circonstances, contrôler les masses en vue d’un combat contre une double occupation française et japonaise. Il doit former une armée nationale révolutionnaire sur le modèle chinois de guérilla et assurer avant tout la primauté du politique sur le militaire. Un nouveau programme de lutte est défini, occultant la lutte des classes et mettant en sourdine la future révolution agraire au profit d’un front nationaliste qui doit « chasser les fascistes français et japonais, en alliance avec les démocraties en lutte contre le fascisme et l’agression ».
Le programme élaboré à Tsin Tsi est fondamental car le VM ne s’en écartera jamais : « chasser les Japonais et les Français », « rendre le Vietnam indépendant » (« Doc Lap »), faire une « alliance avec les démocraties qui combattent le fascisme et l’agression » (Américains, Gaullistes, Chinois), « édifier une République démocratique du Vietnam » (avec une large représentation populaire, contrairement à certains autres mouvements nationalistes demeurés groupusculaires). On renonce temporairement à la révolution agraire car, selon Giap, « lutter, c’était élargir et consolider la solidarité », sans heurter qui que ce soit par des réformes qui auraient pu diviser le mouvement. La grande union nationale prônée par le futur Ho Chi Minh n’est pas une tactique de circonstance mais une stratégie à long terme qui ne prendra fin qu’avec l’avènement du Lao Dong le 3 mars 1951 (Franchini 1, 1988, p. 159-160 ; Deroo, Dutrône, 2008, p. 11 ; Devillers, 1952, pp. 97-100 ; Giap 1, 2003, p. 21 ; Giap, 1966, pp. 70-71 et p. 77).
Le VM se dote également d’un programme de politique sociale basée sur 10 points avec respect des libertés fondamentales qui visent à gommer l’aspect purement communiste du mouvement pour ratisser large : abolition des impôts personnels, égalité des sexes, droit de réunion, protection sociale en cas d’accident, journée de travail de 8 heures, minimum salarial (Marangé, 2012, p. 136).
24 mai 41 : Nguyen Van Cu, secrétaire général du P.C.I. qui a succédé à Le Hong Phong (arrêté et emprisonné en septembre 1939), est fusillé. Il avait été arrêté en juin 1940 (Van Tien Dung, 1979, p. 185).
31 mai 41 : Huynh Phu So, chef des Hoa Hao, est placé par les Français en résidence surveillée à Bac Lieu (Guillemot, 2018, p. 102).