(Page créée avec « '''Martin Graham A.''' : Dernier ambassadeur des U.S.A. à Saïgon du 21 juin 1973 au 29 avril 1975. Il prend la succession de Charles Whitehouse qui avait assuré l’intérim de Bunker. Il a brièvement exercé le métier de journaliste. Durant la SGM, il est officier de renseignement spécialiste de l’Asie. Il entre aux Affaires étrangères en 1947 avec l’appui de Harriman voir sa notice). Il devient conseiller administratif de l’ambassade américaine... ») |
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Version du 9 décembre 2025 à 16:42
Martin Graham A. : Dernier ambassadeur des U.S.A. à Saïgon du 21 juin 1973 au 29 avril 1975. Il prend la succession de Charles Whitehouse qui avait assuré l’intérim de Bunker.
Il a brièvement exercé le métier de journaliste. Durant la SGM, il est officier de renseignement spécialiste de l’Asie. Il entre aux Affaires étrangères en 1947 avec l’appui de Harriman voir sa notice). Il devient conseiller administratif de l’ambassade américaine à Paris de 1947 à 1955 et y apprend à combattre le communisme dès la guerre d’Indochine. Il se spécialise sur la question n-v tout en n’étant pas favorable à un maintien des Français.
En 1963, il est nommé ambassadeur en Thaïlande. Il y reçoit Richard Nixon, candidat déchu, en sachant y mettre les formes, ce dont ce dernier saura se souvenir en le nommant. Il s’oppose aux militaires américains qui veulent faire de ce pays un autre Vietnam. Il se débarrasse notamment de son conseiller militaire, un « faucon », le général Stillwell.
Par anticommunisme vicéral, il est cependant opposé à ce que les U.S.A. laissent choir l’Indochine. Il obtient la mise en place de bases aériennes américaines en Thaïllande. En 1967, il entre en conflit avec le secrétaire d’État Dean Rusk (voir sa notice) et doit quitter son poste. Il redevient ambassadeur à Rome avec le retour de Nixon et mène une politique indépendante en s’opposant à l’actin de la C.I.A. en Italie. Au début de l’été 1972, Nixon et Kissinger lui proposent le poste de Saigon. Martin hésite mais accepte, théoriquement pour un an seulement. Il restera en poste trois ans.
Dès son arrivée à Saigon, il est obsédé par le bombardement des sanctuaires communistes au Cambodge, théoriquement interdits, mais qu’il obtiendra. Pour autant, il est aussi persuadé qu’il faut mettre fin à l’engagement américain mais en y mettant les formes, pour ménager la perception mondiale des U.S.A. Il est tout à fait en phase avec Kissinger sur ce point. Même si, selon les mots de Snepp, « les États-Unis étaient condamnés à « ramper » hors du Vietnam, tout en donnant l’impression qu’ils quittaient le pays debout. » Martin s’y emploie en soutenant Thieu et en essayant d’amadouer le Congrès. Il semble persuadé de l’existence d’un complot mondial visant à soutenir Hanoi, d’où son goût prononcé pour le secret à tout va. Il mesure mal l’absence de soutien du régime de Thieu par la population s-v et, comme la plupart de ses prédécesseurs, pratique souvent de la désinformation sur ce sujet. Pour mieux asseoir son autorité, il divise autour de lui et fait surveiller son attaché militaire, le général Murray, par le colonel Legro, qui prend le parti de l’ambassadeur dans les notes qu’il adresse à Washington. Martin agit de même avec son personnel civil. Selon Snepp, « ses subordonnés devaient être des prolongements de lui-même, surtout pas des conseillers ou des collaborateurs. » La corruption du régime s-v demeure pour lui un sujet tabou, ce qui va entraîner de très mauvaises relations entre l’ambassadeur, la presse et le Congrès (Snepp, 1979, pp. 66-90).
En avril 1975, il tarde à faire évacuer l’ambassade des États-Unis à Saïgon (opération Frequent Wind), s’accrochant à un vain espoir de solution négociée qui ne se produira pas. L’évacuation, fortement médiatisée avec la noria des hélicoptères surchargés quittant l’ambassade, est chaotique. Il est également vrai que les ordres d’évacuation de Kissinger avaient tardé. Il sera de ce fait fortement critiqué par le Congrès. Il sera parmi les derniers américains à quitter le sol s-v le 29 avril alors que les troupes n-v rentreront dans Saïgon le lendemain.