(Page créée avec « '''Vo Nguyen Giap (général)''' : Révolutionnaire communiste vietnamien. Né en 1911 au Nord-Annam dans une famille mandarinale modeste mais lettrée et hostile à la colonisation française. Dès le milieu des années 1920, il découvre les écrits d’HCM et débute ses activités militantes. Il étudie dans un premier temps au lycée Quoc Hoc de Hué obtenant de bons résultats mais dont il est exclu lors de l’organisation d’une grève. Repéré par la s... ») |
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Dernière version du 24 novembre 2025 à 14:27
Vo Nguyen Giap (général) : Révolutionnaire communiste vietnamien. Né en 1911 au Nord-Annam dans une famille mandarinale modeste mais lettrée et hostile à la colonisation française. Dès le milieu des années 1920, il découvre les écrits d’HCM et débute ses activités militantes. Il étudie dans un premier temps au lycée Quoc Hoc de Hué obtenant de bons résultats mais dont il est exclu lors de l’organisation d’une grève. Repéré par la sécurité la Sécurité française, il est arrêté lors des soulèvements de 1930 et est emprisonné jusqu’en 1932. C’est là qu’il rencontre Nguyen Thi Quang Thaï qui deviendra son épouse en 1939.
A sa sortie de prison, il reprend ses études et passe son baccalauréat au lycée français Albert Sarraut d’Hanoi. En 1933, il entre à la faculté de droit d’Hanoi où il commence à s’intéresser à la théorie militaire. Il lit entre autres les écrits militaires de Sun Tsu et Napoléon. Il exerce plusieurs métiers, dont celui de professeur dans un lycée privé, mais c’est principalement l’étude de l’histoire qui le passionne : la Révolution française et les guerres de l’Empire. Il n’en continue pas moins ses activités politiques et adhère au P.C.I. en 1937. Il écrit dans les journaux marxistes locaux et rencontre Pham Van Dong et Truong Chinh. En 1939, la dissolution en France du P.C.F. induit celle du P.C.I. Giap se réfugie en Chine en décembre 1940. C’est là qu’il fait connaissance avec HCM. Son épouse est arrêtée à cette époque et décèdera en prison en 1941. Un événement qui fera naître chez le futur général une haine tenace à l’égard des Français.
Dès 1940, il forme un embryon d’« Armée nationale populaire » vietnamienne dans la région de la frontière sino-vietnamienne. Ce qui va devenir progressivement l’A.N.P. combat jusqu’en 1945 les Japonais avec des effectifs et des moyens très faibles mais s’appuie sur le soutien des populations montagnardes, notamment dans la région de Cao Bang. Giap suit en même temps une formation de guerre révolutionnaire en Chine au Yenan. En mai 1940, Vo Nguyen Giap et Pham Van Dong se rendent en Chine à Kunming, la capitale du Yunnan, pour y rencontrer HCM début juin. Giap se rapproche de plus en plus d’HCM et participe à la fondation du VM du 10 au 19 mai 1941 lors du 8e plénum du P.C.I. de Tsin Tsi. Après avoir mené une longue guérilla contre les Japonais, HCM le nomme le 22 décembre 1944 chef de la brigade de propagande qui constitue le noyau de la future A.P.V.N. Présent lors de la proclamation d’indépendance du 2 septembre 1945 et y prenant la parole, il devient un personnage central du gouvernement provisoire en occupant le poste de ministre de l’Intérieur le 29 septembre 1945. Il est de toutes les négociations importantes avec Sainteny et Salan entre autres. Il est présent à la première conférence de Dalat. Mais en même temps, il est aussi l’homme de tous les combats contre les Français entre 1945 et 1946. Considéré comme un représentant de la ligne dure du VM, HCM, en position délicate, ne le reconduit pas dans le gouvernement d’union nationale du 2 mars 1946. En 1947, il est aussi provisoirement écarté du poste de ministre de la Défense mais devient commandant en chef de l’A.P.V.N. Après le coup de force du 19 décembre 1946, il devient le véritable homme de guerre du VM et ce, jusqu’à la victoire de Dien Bien Phu dont il est l’un des véritables artisans.
Bénéficiant d’une immense aura après cette victoire, mais tout comme HCM, il n’en sera pas moins contesté par la tendance maoïste du parti (Le Duan) qui prend les rênes du pouvoir au début des années 1960. On le considère alors comme pro-soviétique. Les tentatives de son éviction totale échoueront mais son rôle tant politique que militaire n’en sera pas amoindri. Certes il parvient à se maintenir politburo du P.C.V. de 1951 à 1982. Il demeure ministre de la Défense durant toute la seconde guerre d’Indochine contre les Américains et jusqu’à son éviction en 1980 mais perdra toute fonction officielle à partir de 1991 (Marangé, 2012, pp. 526-527 ; Dalloz, 2006, pp. 256-258 ; Cadeau, Cochet, Porte, 2021, pp. 434-435).