(Page créée avec « '''Truong Chinh''' (dit aussi Dang Xuan Khu, « Longue Marche »). Révolutionnaire communiste vietnamien. Maoïste convaincu comme l’indique son surnom. Il adhère au ''Thanh Tien'' dès 1927 puis, en 1929, à une cellule communiste à Hanoi faite de dissidents. Après la création du P.C.V. en février 1930, il intègre le Comité du Tonkin. Il est arrêté en 1930 et ne sera relâché qu’en 1936 au moment de l’amnistie du gouvernement du Front populaire... ») |
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Dernière version du 22 novembre 2025 à 17:52
Truong Chinh (dit aussi Dang Xuan Khu, « Longue Marche »). Révolutionnaire communiste vietnamien. Maoïste convaincu comme l’indique son surnom.
Il adhère au Thanh Tien dès 1927 puis, en 1929, à une cellule communiste à Hanoi faite de dissidents. Après la création du P.C.V. en février 1930, il intègre le Comité du Tonkin. Il est arrêté en 1930 et ne sera relâché qu’en 1936 au moment de l’amnistie du gouvernement du Front populaire. Cette année, il apparaît être, avec Pham Van Dong, l’un des chefs de l’appareil légal du P.C.I. dans le Nord. Il en est nommé secrétaire général en 1940 mais sera démis de ses fonctions en 1956 du fait de ses excès liés à la réforme agraire dont il est l’un des principaux instigateurs du fait de la rédaction d’un ouvrage, La Question paysanne, qui paraît dès 1939. C’est dès lors, avec ses excès à venir, l’un des personnages les plus controversé dans la hiérarchie du VM.
Peu après cette publication, il échappe, avec Pham van Dong et Giap, à un coup de filet de la Sécurité française. Tous gagnent la Chine du Sud fin 1939. En 1941, Truong Chinh participe à la fondation du VM lors 8e plénum du P.C.I. à Tsin Tsi (10-19 mai 1941). Dès 1945-46, il est de ceux qui refusent tout compromis avec la France. Après la dissolution du P.C.I. du 11 novembre 1945, Truong Chinh devient durant toute la première guerre d’Indochine président de l’Association pour la diffusion du marxisme.
Le diplomate français De Quirielle le considère comme un « esprit brillant, [un] penseur original, [un] dialecticien redoutable ». Chinh publie en 1947 un autre livre intitulé La Résistance vaincra qui, selon Bernard Fall, est « l’expression authentique de la doctrine militaire du Vietminh » (Fall, 1967, p. 136). Il s’agit en fait d’une adaptation vietnamienne de l’ouvrage de Mao intitulé La guerre prolongée présentant ses principes de stratégie défensive en trois phases : guérilla puis guérilla avec épisodes de guerre de mouvement devant aboutir à une phase terminale de contre-offensive générale. Sorti quelque peu affaibli après l’offensive française de l’automne 1947, le comité central du VM (Tong Bo) adopte de ce fait une stratégie de guerre longue, fidèle aux préceptes de Mao qui est en train de se rendre progressivement maître de la Chine. Truong Chinh, alors secrétaire du parti communiste vietnamien, expose sa doctrine dans une brochure intitulée Nous vaincrons certainement.
Après la défaite de Vinh Yen (11-19 février 1951), HCM estime que la situation est entrée dans une phase transitoire qui doit précéder une contre-offensive générale. Il met en place « un parti officiel adapté à la situation intérieure et internationale », le Lao Dong (« parti des Travailleurs ») qui adopte officiellement le marxisme-léninisme comme doctrine et comme régime le centralisme démocratique. Le congrès désigne un président, HCM, et un secrétaire du comité central, Truong Chinh, qui devient alors le deuxième personnage du régime (Gras, 1979, p. 386).
Dès 1953, le N-V met en place une violente réforme agraire d’inspiration maoïste visant à un partage des terres bâti sur les violences de classe dont Truong Chinh a été l’un des principaux initiateurs. Cette réforme va aboutir à de terribles excès et même à un mea culpa du régime.
Le 8 novembre 1956, HCM supprime les tribunaux populaires liés à cette réforme. Il évince Truong Chinh, devenu le désormais très impopulaire secrétaire général d’un Lao Dong qui a porté aveuglément ce projet très contesté par la population n-v. A cette occasion, HCM, qui au départ était peu favorable à cette réforme, fait lui-même son autocritique. Il reprend alors le poste de premier secrétaire du P.C.V. jusqu’au 10 septembre 1961, date à laquelle il sera alors occupé par Le Duan.
Au IIIe congrès du parti en 1960, Truong Chinh, toujours maoïste convaincu, revient toutefois en état de grâce. Il accède à la présidence du comité permanent de l’Assemblée nationale et est alors considéré comme le chef des théoriciens du parti qui expose sa doctrine dans la revue Hoc Tap qu’il dirige. En 1966, il occupe le troisième rang dans le gouvernement de la R.D.V. Il est toujours, selon De Quirielle, la « personnalité plus voyante et plus controversée » du régime (De Quirielle, 1992, pp. 51-52).
En 1981, il occupe le poste honorifique de vice-président de la R.S.V. qu’il ne quittera que peu avant son décès en 1987. A la mort de Le Duan, le 10 juillet 1986, il dirige le parti jusqu’en décembre favorisant temporairement une politique de « renouveau » (Marangé, 2012, p. 526 ; Dalloz, 2006, pp. 248-249 ; Cadeau, Cochet, Porte, 2021, pp. 899-900).