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Version du 18 novembre 2025 à 15:28
Ball George : Démocrate. Avocat des victimes du Maccarthysme. Spécialiste des affaires économiques. A été membre de l’équipe d’Étude stratégique durant la SGM. Il a pu observer à ce poste combien les bombardements alliés sur l’Allemagne ont renforcé la cohésion du peuple allemand. Il pense que leur efficacité au Vietnam sera encore plus limitée car ce pays n’est pas un pays industrialisé comme l’Allemagne.
Il a travaillé aux côtés des Français durant la guerre d’Indochine et a pu constater l’optimisme aveugle de certains généraux. Il a participé à la construction du Marché commun (protégé de Jean Monnet). Il a également travaillé au département d’État sous la direction de Rusk avec lequel il s’entend bien durant les années Kennedy. Il occupe alors le poste de sous-secrétaire d’État aux Affaires économiques. Il est cependant de plus en plus opposé à l’implication de son pays dans le conflit vietnamien. Il sera désavoué par Kennedy mais repris dans l’administration LBJ (Halberstam, 1974, pp. 208-210).
Il prévoit rapidement la sempiternelle augmentation des effectifs dans le conflit. Il ne croit pas à la question des différentes options dans l’implication graduelle des U.S.A. Elles ne sont pour lui qu’une pure illusion. Il rédige à l’automne 1964 une note pour Rusk, McN et Bundy en vue de la transmettre à LBJ. Celle-ci sera bloquée. Il parvient à la faire passer par le biais de Moyers. Ball apparaît de plus en plus comme une voix discordante. Pour lui, l’implication des troupes terrestres ne donnera rien ; les États-Unis ne feront que répéter l’expérience française (Halberstam, 1974, p. 485-488).
Vu son pessimisme, il a été missionné par LBJ auprès de De Gaulle en décembre 1964. Il évoque la question du S-V et les probabilités d’attaque du N-V. Il demeure sceptique quant à une solution diplomatique. Il évoque d’éventuelles négociations avec les N-V, mais seulement lorsque les États-Unis seront en situation d’équilibre propice. Ce qui n’est pas le cas pour l’instant. De Gaulle marque son désaccord avec la position américaine. Pour lui, la Chine n’est pas une puissance belliciste comme peut l’être l’U.R.S.S. Il évoque avec son interlocuteur l’enlisement français au Vietnam et ne pense pas que les États-Unis puissent remporter une victoire. La France peut toutefois servir d’intermédiaire dans les négociations (Halberstam, 1974, p. 490-491). L’attitude de Ball devient par la suite de plus en plus critique à l’égard de l’engagement américain mais il ne quitte pas pour autant son poste, d’où son surnom d’« avocat du diable ». Il ne quittera l’administration LBJ qu’en 1966.