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par Jean-François Jagielski

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16 juillet 41 : L’ambassadeur des États-Unis à Vichy est mis au courant des nouvelles exigences japonaises. Son gouvernement ne réagit pas (Decoux, 1919, p. 153).  
16 juillet 41 : L’ambassadeur des États-Unis à Vichy est mis au courant des nouvelles exigences japonaises. Son gouvernement ne réagit pas (Decoux, 1919, p. 153). Un mémorandum français du 5 mars 1942 déplorera cette absence totale de soutien justifiant ainsi l’accord franco-japonais du 29 juillet (cité partiellement ''in'' Decoux, 1949, p. 155).  




91 juillet 41 : L’ambassadeur américain, l’amiral Leahy transmet à Pétain et Darlan un message verbal du président Roosevelt qui ne va pas par quatre chemins : « Si le Japon gagne, les Japonais prendront l’Indochine. Si les Alliés gagnent, c’est nous qui le prendront. » (cité ''in'' Fall, 1968, p. 152) Il rapporte dans ses mémoires : « Il fallait dire franchement [aux Français] que si la Japon était vainqueur, les Japonais s’emparerait de l’Indochine, mais si les Alliés gagnaient la guerre, nous en prendrions possession. » (cité ''in'' Wainstock, Miller, 2019, p. 37) A six mois de Pearl Harbour, d’une manière ou d’une autre, l’Indochine n’est plus française aux yeux des Américains.
 
19 juillet 41 : L’ambassadeur américain, l’amiral Leahy transmet à Pétain et Darlan un message verbal du président Roosevelt qui ne va pas par quatre chemins : « Si le Japon gagne, les Japonais prendront l’Indochine. Si les Alliés gagnent, c’est nous qui le prendront. » (cité ''in'' Fall, 1968, p. 152) Il rapporte dans ses mémoires : « Il fallait dire franchement [aux Français] que si la Japon était vainqueur, les Japonais s’emparerait de l’Indochine, mais si les Alliés gagnaient la guerre, nous en prendrions possession. » (cité ''in'' Wainstock, Miller, 2019, p. 37) A six mois de Pearl Harbour, d’une manière ou d’une autre, l’Indochine n’est plus française aux yeux des Américains.





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Juillet 41 : Les positions de la France libre se durcissent en Indochine et se manifestent par une propagande anti-vichyste. L’Indochine est à cette époque l’une des rares colonies françaises à n’avoir pas rejoint les F.F.L. De Gaulle adresse un courrier à Tchang Kaï Chek et lui propose « de chasser les Japonais du continent asiatique, comme le seront en Europe les Allemands et les Italiens. » (Toinet, 1998, p. 51).

Suite à une agitation en Nouvelle-Calédonie, De Gaulle nomme un fidèle, le capitaine de Vaisseau Thierry D’Argenlieu, au poste de haut-commissaire de France dans la Pacifique (Isoart, 1982, p. 7). Fonction de haut-commissaire qu’il assurera par la suite en Indochine.



7 juillet 41 : Decoux acquiert la certitude que les Japonais vont demander plus et notamment la mise à leur disposition de bases militaires dans le Sud. Il en alerte le gouvernement (Decoux, 1949, pp. 150-151).


14 juillet 41 : Nouvel ultimatum japonais qui imposera les futurs accords Darlan-Kato (voir 29 juillet). L’ambassadeur japonais Sotomatsu Kato (ambassadeur du Japon à Vichy) reconnaît « la souveraineté française et le maintien de l’intégrité territoriale en Indochine » mais Vichy se voit contraint d’autoriser l’accès à toute l’Indochine aux troupes nippones, y compris au Sud (De Folin, 1993, p. 28). L’armée japonaise obtient 8 nouvelles bases aériennes en Cochinchine et au Cambodge et la possibilité d’y faire stationner jusqu’à 40 000 hommes. En échange du maintien de l’administration française et de ses services (armée, police), celle-ci doit pourvoir au logement et à l’approvisionnement en riz des troupes nippones (Cadeau, 2019, p. 78).



16 juillet 41 : L’ambassadeur des États-Unis à Vichy est mis au courant des nouvelles exigences japonaises. Son gouvernement ne réagit pas (Decoux, 1919, p. 153). Un mémorandum français du 5 mars 1942 déplorera cette absence totale de soutien justifiant ainsi l’accord franco-japonais du 29 juillet (cité partiellement in Decoux, 1949, p. 155).


19 juillet 41 : L’ambassadeur américain, l’amiral Leahy transmet à Pétain et Darlan un message verbal du président Roosevelt qui ne va pas par quatre chemins : « Si le Japon gagne, les Japonais prendront l’Indochine. Si les Alliés gagnent, c’est nous qui le prendront. » (cité in Fall, 1968, p. 152) Il rapporte dans ses mémoires : « Il fallait dire franchement [aux Français] que si la Japon était vainqueur, les Japonais s’emparerait de l’Indochine, mais si les Alliés gagnaient la guerre, nous en prendrions possession. » (cité in Wainstock, Miller, 2019, p. 37) A six mois de Pearl Harbour, d’une manière ou d’une autre, l’Indochine n’est plus française aux yeux des Américains.


22 juillet 41 : Le Japon lance un nouvel ultimatum à la France, l’obligeant à être neutre en cas de conflit. Decoux est, une fois de plus, mis devant un fait accompli et n’a aucune marge de manœuvre (Toinet, 1998, pp. 46-47). Selon Decoux, « j’appris du général nippon [Sumita] qu’à la suite d’une démarche officielle et pressante du gouvernement japonais auprès du gouvernement français, celui-ci venait d’accepter le principe de l’octroi aux forces impériales de nouvelles facilité dans le sud de l’Indochine [...] Je ne tardai pas à recevoir de Vichy la confirmation de ces nouvelles graves. » (Decoux, 1949, p. 151)


24 juillet 41 : Une rencontre entre Roosevelt et l’ambassadeur japonais à Washington, l’amiral Kicihisaburo Nomura, a lieu. Le président propose une neutralisation de l’Indochine. En échange, les États-Unis reconnaitraient au Japon le droit d’acquérir des matières premières et des fournitures. Ce qui ne résout pas les 2 principaux problèmes des Japonais : leurs besoins en pétrole venu d’Indonésie (voir 26 juillet) et la nécessité de couper la voie d’approvisionnement par le chemin de fer entre Haïphong et le Yunnan tenu par les nationalistes chinois. La tentative de négociation n'aboutit pas (Fall, 1968, p. 149).



23 juillet 41 : Une convention militaire locale est signée à Hanoï. Le Gouvernement général doit prendre en charge doit prendre en charge le cantonnement des nouvelles troupes japonaises qui doivent arriver (Decoux, 1949, p. 152).



25 juillet 41 : Roosevelt décide de geler les biens japonais aux U.S.A. pour contrer leur volonté de s’implanter en Indochine avec la demande de nouvelles bases aériennes et le droit d’y implanter 50 000 hommes (Wainstock, Miller, 2019, p. 40).


26 juillet 41 : Le gros de l’armée japonaise débarque à Cam Ranh et Saigon (50 000 hommes). Elle occupe progressivement toute l’Indochine (Isoart, 1982, p. 144).

Voyant que le gouvernement de Vichy ne peut guère résister aux exigences japonaises, Roosevelt gèle tous les avoirs japonais aux U.S.A. et surtout met en place un embargo sur les exportations de pétrole à destination du Japon (Fall, 1968, p. 148).


​​29 juillet 41 : Accords Darlan-Kato (ambassadeur du Japon à Vichy) qui intègre l’Indochine dans le système militaire japonais sous prétexte de « défense en commun de l’Indochine française ». C’est un accord de dupes pour les Français pour  lequel Decoux n’a d’ailleurs pas été consulté par Vichy. Ces accords donnent la possibilité aux Japonais d’utiliser 8 aérodromes (Siem Reap, Phnom Penh, Kompong Trach, Tourane, Nha Trang, Bien Hoa, Saigon, Soctrang) et deux bases navales au Vietnam et Cambodge. Le gouvernement français doit fournir aux forces nippones 4 500 000 piastres pour ces nouvelles implantations. L’occupation japonaise s’étend donc au Sud-Annam, à la Cochinchine mais aussi au Cambodge (Toinet, 1998, p. 46-47 ; Valette, 1993, p. 126-131).

L’occupation japonaise est jusque-là demeurée faible (environ 35 000 hommes). On occupe les voies et les points stratégiques mais l’administration française demeure en place car les Japonais ne veulent assurer ni les missions de police ni les tâches administratives. Les Américains qui ont laissé faire considèrent cependant l’occupation de ces voies comme un acte d’hostilité de la France à leur égard. Ce marché de dupes ne leur plaît gère estimant que ces accords laissent une importante partie de l’Empire français aux Japonais (voir 24 juillet) (Toinet, 1998, p. 47). En juillet, la situation change encore et les Japonais débarquent 40 000 hommes dans le Sud de l’Indochine (Pedroncini, 1992, p. 37).

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