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Juin 77 : Second voyage du premier ministre vietnamien Pham Van Dong en U.R.S.S puis en Chine (Deron, 2009, p. 193). Les Chinois lui reprochent la présence d’espions vietnamiens venus faire des coups de force à la frontière, en territoire chinois (Deron, 2009, p. 391). | |||
Lors du second voyage de Giap à Pékin, le ministre de la Défense vietnamien est très brièvement reçu par le maréchal Ye Jianyin qui fait office de chef d’État. L’entretien est glacial. Dans la conversation, Giap fait mine de s’étonner que des « conseillers » chinois aient été capturés avec des KR lors d’un raid vietnamien qui a eu lieu en mai au Cambodge (Deron, 2009, p. 391). | |||
Ieng Sary, ministre des Affaires étrangères du KD, rédige une « Histoire de la frontière khméro-vietnamienne » dans laquelle il conteste les lignes tracées par les « autorités royales et féodales » du passé et les colonialistes français (ligne du gouverneur général Brévié). Selon lui, le Cambodge a été spolié par les uns et les autres ainsi que par les « avaleurs vietnamiens de territoire cambodgien » qui en ont tiré bénéfice (Biernan, 1998, p. 429). Pour le KD, la frontière à reconnaître est la ligne Brévié (qui manquait cependant de précision, notamment au niveau maritime). Toutefois, la question des frontières en Asie est complexe et ne peut être ramenée à la vision occidentale de simple ligne géographique telle que l’avait conçue les colonisateurs français. Les frontières asiatiques ont d’avantage une valeur ethnographique : une frontière apparaît ou disparaît là où apparaît ou disparaît une ethnie. | |||
Le numéro d’avril 1977 de ''Tung Padevat'' (publication à diffusion restreinte du P.C.K.) estime : « Nos ennemis ne disposent plus d’une cinquième colonne au sein de notre parti et de notre peuple à partir de laquelle fomenter des activités contre-révolutionnaires visant à renverser notre régime […] Par ailleurs, ils n’ont plus la capacité de nous attaquer militairement de l’extérieur. » (Biernan, 1998, p. 429) | |||
A l’instigation d’un parlementaire démocrate, la Chambre des représentants refuse officiellement de verser les réparations promises par Nixon au Vietnam. Contre l’avis de Carter, elle refuse même les entrées, directes ou indirectes, de capitaux américains dans l’ensemble de l’Indochine devenue communiste (Cesari, 1995, p. 254). | |||
6 juin 77 : Arrestation de Tiv Ol, membre du comité central du P.C.K., chargé de la propagande, un proche de Hu Nim (arrêté le 10 avril). Ayant critiqué l’évacuation des populations et la dureté du régime, il avait été envoyé une première fois en rééducation. Cette seconde arrestation lui sera fatale. Il sera exécuté après le 11 septembre, date de sa dernière confession conservée à S 21 (Kane, 2007, pp. 375-376). | |||
7 juin 77 : Hanoi propose par une note diplomatique adressée aux Cambodgiens d’ouvrir des discussions de haut niveau pour en finir avec des incidents sanglants qui ne peuvent, selon une langue de bois rôdée depuis longtemps entre les deux pays, que « résulter d’initiatives d’autorités locales » (Richer, 2009, p. 64). Le KD refuse cette ouverture le 18 et continue à pilonner des villages vietnamiens frontaliers. | |||
8 juin 77 : Pham Van Dong, de retour de France ''via'' l’U.R.S.S. fait une escale à Pékin. Il reçoit des mains des Chinois un mémorandum énumérant les plaintes des KR à l’égard du Vietnam (Richer, 2009, p. 69). | |||
17 juin 77 : Les KR répondent à la proposition d’Hanoi du 7 mais estiment ne pouvoir agir sur leurs troupes qu’« après un retour à la normale ». Ils font, de leur côté, état de troubles dans la province de Kampot fomentés, selon eux, par les Vietnamiens (Richer, 2009, p. 64). | |||
20 juin 77 : '''Hun Sen''', commandant militaire en second d’un régiment de la zone Est dont la hiérarchie vient d’être purgée et qui a refusé de mener un raid transfrontalier à partir du Bec de Canard tente de fuir au Vietnam. II est refoulé par les troupes vietnamiennes avec 19 de ses compagnons dont Ung Phan. Il est alors contraint de se cacher plusieurs mois dans la forêt puis sera contraint de partir en exil en décembre. Il rejoindra le comité fondateur du F.U.N.S.K. en 1979. |
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Juin 77 : Second voyage du premier ministre vietnamien Pham Van Dong en U.R.S.S puis en Chine (Deron, 2009, p. 193). Les Chinois lui reprochent la présence d’espions vietnamiens venus faire des coups de force à la frontière, en territoire chinois (Deron, 2009, p. 391).
Lors du second voyage de Giap à Pékin, le ministre de la Défense vietnamien est très brièvement reçu par le maréchal Ye Jianyin qui fait office de chef d’État. L’entretien est glacial. Dans la conversation, Giap fait mine de s’étonner que des « conseillers » chinois aient été capturés avec des KR lors d’un raid vietnamien qui a eu lieu en mai au Cambodge (Deron, 2009, p. 391).
Ieng Sary, ministre des Affaires étrangères du KD, rédige une « Histoire de la frontière khméro-vietnamienne » dans laquelle il conteste les lignes tracées par les « autorités royales et féodales » du passé et les colonialistes français (ligne du gouverneur général Brévié). Selon lui, le Cambodge a été spolié par les uns et les autres ainsi que par les « avaleurs vietnamiens de territoire cambodgien » qui en ont tiré bénéfice (Biernan, 1998, p. 429). Pour le KD, la frontière à reconnaître est la ligne Brévié (qui manquait cependant de précision, notamment au niveau maritime). Toutefois, la question des frontières en Asie est complexe et ne peut être ramenée à la vision occidentale de simple ligne géographique telle que l’avait conçue les colonisateurs français. Les frontières asiatiques ont d’avantage une valeur ethnographique : une frontière apparaît ou disparaît là où apparaît ou disparaît une ethnie.
Le numéro d’avril 1977 de Tung Padevat (publication à diffusion restreinte du P.C.K.) estime : « Nos ennemis ne disposent plus d’une cinquième colonne au sein de notre parti et de notre peuple à partir de laquelle fomenter des activités contre-révolutionnaires visant à renverser notre régime […] Par ailleurs, ils n’ont plus la capacité de nous attaquer militairement de l’extérieur. » (Biernan, 1998, p. 429)
A l’instigation d’un parlementaire démocrate, la Chambre des représentants refuse officiellement de verser les réparations promises par Nixon au Vietnam. Contre l’avis de Carter, elle refuse même les entrées, directes ou indirectes, de capitaux américains dans l’ensemble de l’Indochine devenue communiste (Cesari, 1995, p. 254).
6 juin 77 : Arrestation de Tiv Ol, membre du comité central du P.C.K., chargé de la propagande, un proche de Hu Nim (arrêté le 10 avril). Ayant critiqué l’évacuation des populations et la dureté du régime, il avait été envoyé une première fois en rééducation. Cette seconde arrestation lui sera fatale. Il sera exécuté après le 11 septembre, date de sa dernière confession conservée à S 21 (Kane, 2007, pp. 375-376).
7 juin 77 : Hanoi propose par une note diplomatique adressée aux Cambodgiens d’ouvrir des discussions de haut niveau pour en finir avec des incidents sanglants qui ne peuvent, selon une langue de bois rôdée depuis longtemps entre les deux pays, que « résulter d’initiatives d’autorités locales » (Richer, 2009, p. 64). Le KD refuse cette ouverture le 18 et continue à pilonner des villages vietnamiens frontaliers.
8 juin 77 : Pham Van Dong, de retour de France via l’U.R.S.S. fait une escale à Pékin. Il reçoit des mains des Chinois un mémorandum énumérant les plaintes des KR à l’égard du Vietnam (Richer, 2009, p. 69).
17 juin 77 : Les KR répondent à la proposition d’Hanoi du 7 mais estiment ne pouvoir agir sur leurs troupes qu’« après un retour à la normale ». Ils font, de leur côté, état de troubles dans la province de Kampot fomentés, selon eux, par les Vietnamiens (Richer, 2009, p. 64).
20 juin 77 : Hun Sen, commandant militaire en second d’un régiment de la zone Est dont la hiérarchie vient d’être purgée et qui a refusé de mener un raid transfrontalier à partir du Bec de Canard tente de fuir au Vietnam. II est refoulé par les troupes vietnamiennes avec 19 de ses compagnons dont Ung Phan. Il est alors contraint de se cacher plusieurs mois dans la forêt puis sera contraint de partir en exil en décembre. Il rejoindra le comité fondateur du F.U.N.S.K. en 1979.