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par Jean-François Jagielski

« Juin 1975 » : différence entre les versions

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11 – 13 juin 75 : A Saigon, les anciens fonctionnaires et militaires sont appelés à rejoindre un camp de rééducation pour « étudier ». Cette « rééducation » qui aurait dû être provisoire va en fait durer de 3 mois à 15 ans voire plus pour certains jugés par le nouveau pouvoir comme récalcitrants (Guillemot, 2014, p. 217).
11 – 13 juin 75 : A Saigon, les anciens fonctionnaires et militaires sont appelés à rejoindre un camp de rééducation pour « étudier ». Cette « rééducation » qui aurait dû être provisoire va en fait durer de 3 mois à 15 ans voire plus pour certains jugés par le nouveau pouvoir comme récalcitrants.  Ces derniers vont être transférés vers de véritables camps de travaux forcés de mort lente où règne la faim, la maladie voire les tortures physiques (enchaînements, cachot) et morales (endoctrinement politique, séances d’autocritiques)(Guillemot, 2014, p. 217).





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Juin – décembre 75 : Dutch recrute 57 gardiens supplémentaires pour assurer la garde de S-21 dans sa première version. Jusqu’à la fin de l’année, 154 prisonniers sont internés dans les locaux de l’ancienne chapelle Bethléem à Phnom Penh  (Biernan, 1998, p. 381).


2 juin 75 : Entretiens à Phnom Penh entre Saloth Sar et Nguyen Van Linh, représentant de haut-rang du P.C.V. C’est à cette occasion que Pol Pot justifie les incidents frontaliers maritimes antérieurs (conflits autour d’îles) en expliquant à son interlocuteur qu’ils ont été provoqués par des « soldats ignorant de la géographie locale ». Cette rencontre va aboutir à la création de commissions mixtes de liaison frontalière. Le vice-ministre des Affaires étrangères vietnamien Phan Hien va rencontrer entre le 2 et le 12 juin des responsables cambodgiens dans une ville frontalière. Il propose de restituer l’île de Waï aux Cambodgiens. Il leur propose également de créer, de part et d’autre, des comités de province pour résoudre les problèmes locaux. Ces pourparlers aboutiront à la rencontre du 12 juin (Biernan, 1998, p. 126)


3 juin 75 : Dans un pays exsangue, le premier ministre Pham Van Dong en appelle à une normalisation des relations avec les U.S.A. si ces derniers sont prêts à apporter une aide économique dans l’esprit de ce qui avait été convenu lors de la conférence de Paris en janvier 1973. Mais tout dans l’attitude actuelle des autorités communistes laisse mal présager d’un éventuel accord (Todd, 1978, p. 413). Le Congrès américain a, par ailleurs, refusé de voter les crédits qui auraient pu servir aux réparations prévues dans cet accord.


5 - 10 juin 75 : Poursuite des premiers incidents au sujet du litige frontalier entre le Cambodge et le Vietnam. Les Vietnamiens occupent l’île cambodgienne de Poulo Way (Waï) qui est finalement évacuée. Cet incident sera mis sur le compte d’une méconnaissance des limites territoriales par les KR (voir 2 juin) qui ont pourtant reçu clairement des ordres du Centre pour occuper ces îles litigieuses possédant de potentiels gisements pétrolifères sous-marins (Bui Xuan Quang, 2000, p. 713 ; Biernan, 1998, p. 125 ; Sihanouk, 1979, p. 80).


11 – 13 juin 75 : A Saigon, les anciens fonctionnaires et militaires sont appelés à rejoindre un camp de rééducation pour « étudier ». Cette « rééducation » qui aurait dû être provisoire va en fait durer de 3 mois à 15 ans voire plus pour certains jugés par le nouveau pouvoir comme récalcitrants. Ces derniers vont être transférés vers de véritables camps de travaux forcés de mort lente où règne la faim, la maladie voire les tortures physiques (enchaînements, cachot) et morales (endoctrinement politique, séances d’autocritiques)(Guillemot, 2014, p. 217).


12 juin 75 : Pol Pot, Ieng Sary et Nuon Chea se rendent à Hanoi pour une visite « fraternelle » qui ne donnera cependant lieu à aucun communiqué. La question litigieuse des frontières et des limites des eaux territoriales est abordée. Les Cambodgiens désirent que les Vietnamiens respectent l’ancienne « ligne Brévié » (instituée par le colonisateur français, voir Biernan, 1998, pp. 132-133) comme frontière entre les deux pays. Or ce découpage du temps de la colonisation demeure très vague dans le domaine maritime. Les Vietnamiens hésitent, préférant négocier un nouvel accord de frontière plus à leur avantage. La négociation n’aboutit donc pas et le refus vietnamien permettra aux KR de poursuivre des conquêtes territoriales bien au-delà de la « ligne Brévié ». On parvient par-ailleurs à un accord entre le KD et le Vietnam sur le départ de tous les Vietnamiens civils et militaires encore présents au Cambodge (Richer, 2009, p. 62 ; Biernan, 1998, pp. 126-127).


20 juin 75 : Décision des membres de l’O.T.A.S.E. de mettre fin aux obligations du traité (Bui Xuan Quang, 2000, p. 713).


21 juin 75 : Pol Pot se rend en toute discrétion en Chine pour remercier les dirigeants de leur aide. Évoquant la victoire des KR, Mao le félicite d’avoir obtenu « d’un seul coup, ce que nous n’avions pu faire avec nos masses » (Richer, 2009, p. 68). L’aide chinoise va se poursuivre : des Boeing chinois viendront régulièrement se poser sur l’aéroport de Phnom Penh.


​23 juin 75 : Au Laos, création d’un Comité révolutionnaire à Vientane. Les forces révolutionnaires occupent tout le pays mais affirment soutenir le gouvernement de Souvanna Phouma (Bui Xuan Quang, 2000, p. 713).

​25 juin 75 : Au Cambodge, à cette date, l’évacuation forcée des villes à l’arrivée des KR aurait provoqué entre 10 à 20 000 morts (Deron, 2009, p. 179).

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