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1<sup>er</sup> juillet 97 : Rétrocession de Hong-Kong à la Chine (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762). | |||
4 juillet 97 : La nouvelle direction des KR (Ta Mok, Khieu Samphan et Nuon Chea) qui vient de se débarrasser de Pol Pot parvient à signer un accord avec Ranariddh, co-premier ministre créant ainsi une nouvelle alliance politique (Biernan, 1998, p. 545). | |||
5 juillet 97 : À la suite de désaccords grandissants, notamment sur la place à accorder aux Khmers rouges, '''des combats de rue opposent des forces armées fidèles à Hun Sen et d’autres acquises au prince Ranariddh.''' Les commandos de la garde personnelle du Hun Sen attaquent la base de Taing Krasaing à l’ouest de Phnom Penh où des soldats kr auraient été amenés par le F.U.N.C.I.N.P.E.C. '''Les combats s’achèvent par un véritable coup de force du P.P.C. qui entoure la demeure de Ranariddh. Celui-ci, exilé en France, est démis de son poste de co-premier ministre'''. Des arrestations dans les rangs du F.U.N.C.I.P.E.C. seront suivies d’exécutions et d’actes de torture. Notamment Ho Sok, le chef de la police du parti qui est abattu dans les locaux du ministère de l’Intérieur. '''Ni''' '''Sihanouk ni la communauté internationale ne réagissent véritablement.''' La France et les États-Unis se contentent de bloquer leur aide. Quant à l’A.S.E.A.N. stoppe l’admission du Cambodge en son sein (Richer, 2009, pp. 103-104 : Cambacérès, 2013, pp. 376-377). | |||
Reste à Hun Sen à se débarrasser une fois pour toutes de Ranariddh. Celui-ci, en exil, est inculpé d’importation illégale d’armes (voir 9 juin), de collusion avec les KR et de déplacement illégal de troupes dans la capitale. | |||
Des élections législatives doivent avoir lieu le 26 juillet 1998. Hun Sen exige que le jugement de Ranariddh ait lieu avant qu’il puisse faire acte de candidature. Il nie devant la presse internationale avoir accompli un coup d’État arguant du fait que la constitution est toujours en place et déclare que « la monarchie et le roi sont toujours là, la structure du gouvernement n’est pas modifiée, le F.U.N.C.I.N.P.E.C. y garde partout ses co-ministres, et garde aussi son poste de Premier ministre ». Il demande toutefois au parti d’en désigner un nouveau. | |||
Il se justifie en déclarant : « Notre action était simplement dirigée contre lui [Ranariddh] et ceux qui préparaient un coup d’État en voulant s’allier avec les Khmers rouges, pourtant déclarés hors la loi unanimement par l’Assemblée nationale. » (cité ''in'' Cambacérès, 2013, p. 377) | |||
'''Une violence endémique se maintient plus que jamais au Cambodge.''' Selon Cambacérès, « on voit de nouveaux cadavres dans les rues de Phnom Penh, des hommes en armes sillonnant les rues de la capitale dans des véhicules blindés, des pousse-pousse transportant des personnes ensanglantées. Aux yeux du monde, le Cambodge était revenu des années en arrières, en proie à une nouvelle guerre civile […] Hun Sen sortit victorieux dans sa lutte pour le pouvoir, mais la communauté internationale le montra du doigt en le désignant comme responsable de la nouvelle détérioration de la situation au Cambodge. » '''Sihanouk, adoptant une attitude attentiste, laisse faire dans l’espoir de mieux rebondir''' (Cambacérès, 2013, p. 377). | |||
11 juillet 97 : Face à la situation politique chaotique au Cambodge, l’A.S.E.A.N. suspend le processus d’adhésion du pays (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762). | |||
18 juillet 97 : Le ministre des Affaires étrangères cambodgien Ung Huot est « nommé » par Hun Sen au poste de premier ministre en remplacement de Ranariddh, exilé en France (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762). | |||
20 juillet 97 : Élections législatives au Vietnam. Victoire « totale » pour le P.C.V. (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762). | |||
21 juillet 97 : Hun Sen, nouvel homme fort du régime, refuse toute médiation étrangère à la crise en cours (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762). | |||
24 – 26 juillet 97 : Réunion annuelle de l’A.S.E.A.N. : adhésion de la Birmanie et du Laos. Le Cambodge est laissé « provisoirement » à la porte de l’institution (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762). | |||
25 juillet 97 : '''Procès de Pol Pot jugé par ses anciens comparses kr.''' C’est un procès tout à fait comparable à ceux de la Révolution culturelle chinoise qui est filmé. Il n’est pas condamné à la prison à vie pour le génocide mais pour « actes criminels », c’est à dire avoir fait assassiner Son Sen et sa famille. La sentence est prononcée, ce sera l’assignation à résidence sous la surveillance des KR. Ses anciens comparses qui lui ont échappé, Khieu Samphan, Nuon Chea et Ta Mok, lui reprochent d’avoir « détruit la politique de réconciliation nationale », c’est-à-dire de s’être opposé à leur nouvelle alliance avec Ranariddh contre Hun Sen (voir 4 juillet) (Bui Xuan Quang, 2000, p. 761 ; Kane, 2007, p. 330-336 ; Richer, 2009, p. 100). | |||
29 juillet 97 : Réunis à Kuala Lumpur, les membres de l’A.S.E.A.N. en compagnie de la Chine, des États-Unis et de l’Union européenne initient une mission de bons offices pour démêler la crise cambodgienne (Bui Xuan Quang, 2000, p. 761-762). Ce dont Hun Sen ne veut pas. |
Dernière version du 18 août 2025 à 17:53
1er juillet 97 : Rétrocession de Hong-Kong à la Chine (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762).
4 juillet 97 : La nouvelle direction des KR (Ta Mok, Khieu Samphan et Nuon Chea) qui vient de se débarrasser de Pol Pot parvient à signer un accord avec Ranariddh, co-premier ministre créant ainsi une nouvelle alliance politique (Biernan, 1998, p. 545).
5 juillet 97 : À la suite de désaccords grandissants, notamment sur la place à accorder aux Khmers rouges, des combats de rue opposent des forces armées fidèles à Hun Sen et d’autres acquises au prince Ranariddh. Les commandos de la garde personnelle du Hun Sen attaquent la base de Taing Krasaing à l’ouest de Phnom Penh où des soldats kr auraient été amenés par le F.U.N.C.I.N.P.E.C. Les combats s’achèvent par un véritable coup de force du P.P.C. qui entoure la demeure de Ranariddh. Celui-ci, exilé en France, est démis de son poste de co-premier ministre. Des arrestations dans les rangs du F.U.N.C.I.P.E.C. seront suivies d’exécutions et d’actes de torture. Notamment Ho Sok, le chef de la police du parti qui est abattu dans les locaux du ministère de l’Intérieur. Ni Sihanouk ni la communauté internationale ne réagissent véritablement. La France et les États-Unis se contentent de bloquer leur aide. Quant à l’A.S.E.A.N. stoppe l’admission du Cambodge en son sein (Richer, 2009, pp. 103-104 : Cambacérès, 2013, pp. 376-377).
Reste à Hun Sen à se débarrasser une fois pour toutes de Ranariddh. Celui-ci, en exil, est inculpé d’importation illégale d’armes (voir 9 juin), de collusion avec les KR et de déplacement illégal de troupes dans la capitale.
Des élections législatives doivent avoir lieu le 26 juillet 1998. Hun Sen exige que le jugement de Ranariddh ait lieu avant qu’il puisse faire acte de candidature. Il nie devant la presse internationale avoir accompli un coup d’État arguant du fait que la constitution est toujours en place et déclare que « la monarchie et le roi sont toujours là, la structure du gouvernement n’est pas modifiée, le F.U.N.C.I.N.P.E.C. y garde partout ses co-ministres, et garde aussi son poste de Premier ministre ». Il demande toutefois au parti d’en désigner un nouveau.
Il se justifie en déclarant : « Notre action était simplement dirigée contre lui [Ranariddh] et ceux qui préparaient un coup d’État en voulant s’allier avec les Khmers rouges, pourtant déclarés hors la loi unanimement par l’Assemblée nationale. » (cité in Cambacérès, 2013, p. 377)
Une violence endémique se maintient plus que jamais au Cambodge. Selon Cambacérès, « on voit de nouveaux cadavres dans les rues de Phnom Penh, des hommes en armes sillonnant les rues de la capitale dans des véhicules blindés, des pousse-pousse transportant des personnes ensanglantées. Aux yeux du monde, le Cambodge était revenu des années en arrières, en proie à une nouvelle guerre civile […] Hun Sen sortit victorieux dans sa lutte pour le pouvoir, mais la communauté internationale le montra du doigt en le désignant comme responsable de la nouvelle détérioration de la situation au Cambodge. » Sihanouk, adoptant une attitude attentiste, laisse faire dans l’espoir de mieux rebondir (Cambacérès, 2013, p. 377).
11 juillet 97 : Face à la situation politique chaotique au Cambodge, l’A.S.E.A.N. suspend le processus d’adhésion du pays (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762).
18 juillet 97 : Le ministre des Affaires étrangères cambodgien Ung Huot est « nommé » par Hun Sen au poste de premier ministre en remplacement de Ranariddh, exilé en France (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762).
20 juillet 97 : Élections législatives au Vietnam. Victoire « totale » pour le P.C.V. (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762).
21 juillet 97 : Hun Sen, nouvel homme fort du régime, refuse toute médiation étrangère à la crise en cours (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762).
24 – 26 juillet 97 : Réunion annuelle de l’A.S.E.A.N. : adhésion de la Birmanie et du Laos. Le Cambodge est laissé « provisoirement » à la porte de l’institution (Bui Xuan Quang, 2000, p. 762).
25 juillet 97 : Procès de Pol Pot jugé par ses anciens comparses kr. C’est un procès tout à fait comparable à ceux de la Révolution culturelle chinoise qui est filmé. Il n’est pas condamné à la prison à vie pour le génocide mais pour « actes criminels », c’est à dire avoir fait assassiner Son Sen et sa famille. La sentence est prononcée, ce sera l’assignation à résidence sous la surveillance des KR. Ses anciens comparses qui lui ont échappé, Khieu Samphan, Nuon Chea et Ta Mok, lui reprochent d’avoir « détruit la politique de réconciliation nationale », c’est-à-dire de s’être opposé à leur nouvelle alliance avec Ranariddh contre Hun Sen (voir 4 juillet) (Bui Xuan Quang, 2000, p. 761 ; Kane, 2007, p. 330-336 ; Richer, 2009, p. 100).
29 juillet 97 : Réunis à Kuala Lumpur, les membres de l’A.S.E.A.N. en compagnie de la Chine, des États-Unis et de l’Union européenne initient une mission de bons offices pour démêler la crise cambodgienne (Bui Xuan Quang, 2000, p. 761-762). Ce dont Hun Sen ne veut pas.