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Juin 93 : Déclaration d’amnistie générale par le nouveau gouvernement cambodgien (Férier, 1993, p. 166). Elle permettra aux KR de bénéficier d’une longue impunité. | |||
1<sup>er</sup> juin 93 : Le dépouillement des élections se poursuit. Il laisse apparaître que le F.U.N.C.I.N.P.E.C. passe en tête mais avec une majorité relative qui ne lui permet pas d’obtenir l’élection des 80 députés nécessaires (sur 120) pour voter à lui-seul la nouvelle constitution telle que l’avait prévu les accords de Paris (majorité au deux tiers). Consternation dans les rangs du P.P.C. qui va contester (pour la forme) le résultat des élections, sachant qu’il va falloir composer avec lui (Coste, 2022, p. 162). Les résultats finaux donneront les scores suivants : le F.U.N.C.I.N.P.E.C. du prince Ranariddh obtient 45,47 % des voix, le P.P.C. de Hun Sen 38,22 % (pour le détail des résultats, voir 29 mai). | |||
Hun Sen et Chea Sim (ancien président de l’assemblée nationale) se rendent pour la première fois au palais Khémarin pour y rencontrer Sihanouk. Ils lui soumettent leur analyse de la situation politique et lui proposent de prendre la tête d’un gouvernement de transition qu’il présiderait avec deux vice-présidents, Ranadiddh et Hun Sen. | |||
Sihanouk déclare prudemment qu’il va en référer à son fils, absent pour être allé fêter sa victoire dans son bastion d’Ampil. En fait, Sihanouk jubile, trop heureux de revenir au centre du jeu alors que les élections l’avaient jusque là laissé à l’écart. Il se sait habilité à jouer un rôle qui lui est cher, celui d’arbitre et de père de la nation. Consulté par son père, Ranadiddh, méfiant, déclinera l’offre de compromis du P.P.C. (Coste, 2022, pp. 170-171). | |||
2 juin 93 : De Banglok, le général Wimol, commandant en chef de l’armée thaïlandaise, souhaite la victoire du F.U.N.C.I.N.P.E.C. et la participation des KR au nouveau gouvernement. | |||
Une résolution du Conseil de sécurité de l’O.N.U. exprime ses remerciements au personnel de l’APRONUC et à Akashi « pour le courage, le dévouement et la persévérance » qu’ils ont su montrer « malgré les épreuves et les difficultés » (Coste, 2022, p. 165). | |||
3 juin 93 : Une solution de compromis est défendue par l’ambassadeur français Coste qui rencontre Sihanouk le matin. Ce dernier ironise sur le fait que la France qui a tant œuvré pour mettre en place le processus électoral et le dénie maintenant. Selon lui, la question d’un compromis Sihanouk-Hun Sen-Ranadiddh n’est pas d’actualité car la tutelle onusienne est toujours en place. | |||
L’après-midi même, Sihanouk opère un de ses habituels revirements. Il publie un communiqué annonçant la dissolution de l’EdC et la formation d’un gouvernement de coalition Sihanouk-Hun Sen-Ranariddh. Un directeur de l’APRONUC déclare alors qu’il s’agit d’un « coup constitutionnel ». Akashi, habituellement plus mesuré, parle lui d’un « nouveau mécanisme ». L’ambassade des États-Unis fait savoir que les U.S.A. sont opposés à la mise en place d’un gouvernement intérimaire. Ranariddh (dirigeant le F.U.N.C.I.N.P.E.C.) exprime de fortes réserves quant à la proposition de son père. Face à ces oppositions dont celle de Sam Rainsy, Sihanouk retirera dès le lendemain sa proposition | |||
4 juin 93 : Sihanouk renonce à sa déclaration de la veille mais estime dans son for intérieur qu’elle a eu la valeur d’un ballon d’essai. | |||
5 juin 93 : Rumeurs de coup d’État à Phnom Penh contre Hun Sen et Chea Sim jugés trop conciliants. Le prince Chakrapong (fils de Sihanouk, membre du P.P.C. mais en rupture et qui n’occupe aucune fonction particulière) conteste également le résultat des élections. Il brandit une nouvelle menace : 6 provinces proches de la frontière vietnamienne risquent de faire sécession en s’appuyant sur des débris de l’armée (Cambacérès, 2013, pp. 352-353). Il renonce avec Sin Song (ministre de la Sécurité d’État à Phnom Penh) à son mandat de député. Mais, toujours selon la rumeur, le complot a été éventé à temps et déjoué (voir 17 juin). | |||
9 juin 93 : Les principaux responsables des forces armées et de la police de l’EdC se rendent au palais royal pour exprimer leur soutien à Sihanouk. | |||
10 juin 93 : Dernière réunion du C.N.S. du fait des récentes élections. Akashi déclare, tout comme l’avait fait Boutros Boutros-Ghali, qu’elles ont été « libres et équitables ». Il en proclame les résultats. Le P.P.C. de Hun Sen refuse, pour la forme, de reconnaître sa défaite mais déclare en même temps qu’il ne s’opposera pas aux travaux de l’assemblée élue et donc à l’élaboration de la constitution. | |||
11 juin 93 : Les KR déclarent qu’ils ne reconnaissent pas le résultat des élections et lancent un appel à l’assassinat des 6 principaux dirigeants du P.P.C. | |||
Hun Sen (P.P.C.) ne reconnaît pas le verdict des élections et dénonce toujours, mais pour la forme, « les fraudes électorales et la perfidie de l’APRONUC ». | |||
Le prince Chakrapong organise une grande manifestation devant le palais royal de Phnom Penh en brandissant des portraits de Sihanouk et en scandant son nom. Il est difficile de savoir si cette manifestation est spontanée ou orchestrée par Sihanouk lui-même (Cambacérès, 2013, p. 353). | |||
13 juin 93 : Des centaines de membres du F.U.N.C.I.N.P.E.C. et du P.L.D.B. fuient les provinces sécessionnistes où les soldats aux ordres des autorités locales de l’EdC commettent de nombreuses exactions. Des militants des deux partis sont assassinés. | |||
14 juin 93 : En présence d’Akashi et de tout le corps diplomatique, l’assemblée constituante se réunit pour la première fois et demande à Sihanouk de trouver une solution à l’impasse actuelle. '''Une résolution adoptée à l’unanimité annule la destitution de Sihanouk du 18 mars 1970 et le rétablit au poste de chef de l’État. Sihanouk défend l’idée d’un gouvernement de coalition.''' Il s’agit de doubler tous les postes de l’exécutif et de l’administration. Ranariddh deviendra « premier ministre » et Hun Sen « second premier ministre ». A chaque ministre sera adjoint un co-ministre ou vice-ministre du parti opposé. Ce gouvernement de coalition remplace désormais le C.N.S. L’APRONUC demeurera toutefois en place jusqu’à ce qu’une constitution soit définitivement adoptée (Cambacérès, 2013, pp. 353-354). | |||
15 juin 93 : Le Conseil de sécurité de l’O.N.U. entérine le résultat des élections et insiste sur « le rôle dirigeant » de Sihanouk. | |||
L’assemblée nationale se rend au palais Khémarin pour y rencontrer Sihanouk. Ranariddh et Hun Sen se rapprochent. Les députés donnent tout pouvoir à Sihanouk pour mettre en place une formule de coalition qui permette d’expédier les affaires courantes en attendant le vote de la constitution. Puis on s’acheminerait vers un gouvernement qui ne serait plus dirigé par Sihanouk mais par Hun Sen et Ranariddh, conformément à l’esprit des accords de Paris qui n’ont jamais envisagé une « solution Sihanouk » (Coste, 2022, pp. 177-178). | |||
16 juin 93 : Sihanouk nomme Ranariddh et Hun Sen coprésidents d’un Gouvernement national provisoire du Cambodge (G.N.P.C.) Ils sont tous deux chargés de le former sachant que tous les partis représentés à l’assemblée constituante doivent être présents en son sein. | |||
17 juin 93 : Fin officielle de la sécession des 6 provinces proches du Vietnam (voir 10 juin). Dissolution de la « Zone Autonome Samdech Euv » (Z.A.S.E., Samdech Euv désignant en khmer « Monseigneur Papa ») où les populations proches de la frontière vietnamienne avaient commencé à se livrer à des dégradations contre le matériel et les matériels de l’APRONUC (Coste, 2022, p. 176 et p. 178). | |||
17 – 18 juin 93 : Le « Core Group » (les 5 membres du Conseil de sécurité à l’O.N.U., Indonésie, Japon, Thaïlande, Australie et Allemagne), réuni en conférence à Tokyo (voir 31 mai pour son ordre du jour) au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères pour procéder à une évaluation générale de la situation au Cambodge, apporte à son tour son soutien à Sihanouk. On prévoit l’évacuation de l’APRONUC par tiers sur une période de trois mois (juin, juillet, août). En théorie, la mission aurait dû se terminer le 28 août. Il faudra en fait attendre le 15 novembre pour que l’évacuation soit totale. En attendant, l’APRONUC prend à sa charge les salaires des soldats, policiers et autres fonctionnaires loyaux à l’égard des nouvelles autorités. Ces structures administratives, non rémunérées jusqu’alors, menaçaient de tomber en déliquescence et de plonger un peu plus le pays dans un risque d’anarchie. | |||
18 juin 93 : Réunion au palais Khémarin. Sihanouk a invité les principaux responsables des trois partis loyaux du C.N.S., les représentants du Conseil de sécurité de l’O.N.U. (dont les deux coprésidents de la conférence de Paris), Akashi et son état-major. | |||
Au vu de la situation chaotique et même si cela n’a pas été prévu par les accords de Paris, il faut pour Sihanouk former '''un Gouvernement provisoire du Cambodge (G.N.P.C.)''' qui dirigera le pays avec l’assemblée nationale constituante élue, sous l’égide de l’APRONUC. Ce gouvernement devra être '''un gouvernement de coalition''' '''entre le F.U.N.C.I.N.P.E.C. et le P.P.C.''' Toute solution qui écarterait le P.P.C. et l’EdC risquerait de donner naissance à une situation de chaos, un retour à l’anarchie, ce que les KR attendent pour intervenir à leur tour. Ce gouvernement de coalition ne sera que provisoire et n’a lieu d’être que lorsque l’APRONUC exercera son mandat. Ensuite, on avisera. A la suite des propos de Sihanouk, Hun Sen, Ranariddh et Hor Namphong prennent la parole et soutiennent ses propos. | |||
Les représentants du Conseil de sécurité ont entendu le message. A l’issue de la réunion, ils publient un message en faveur de « l’instauration d’une formule de transition pour la période intermédiaire actuelle, sur la base d’un accord mutuel et des résultats du récent scrutin. » A minuit, un accord est scellé entre les parties. | |||
20 juin 93 : Le P.P.C. de Hun Sen reconnaît finalement le résultat des élections et en conséquence sa défaite. | |||
25 juin 93 : Accord Ranariddh-Hun Sen sur la composition du Gouvernement national provisoire du Cambodge (G.N.P.C.). | |||
29 juin 93 : Première réunion du G.N.P.C. | |||
30 juin 93 : Première réunion de l’assemblée constituante. Son Sann (P.D.L.B.) est nommé président. |
Version du 17 août 2025 à 10:01
Juin 93 : Déclaration d’amnistie générale par le nouveau gouvernement cambodgien (Férier, 1993, p. 166). Elle permettra aux KR de bénéficier d’une longue impunité.
1er juin 93 : Le dépouillement des élections se poursuit. Il laisse apparaître que le F.U.N.C.I.N.P.E.C. passe en tête mais avec une majorité relative qui ne lui permet pas d’obtenir l’élection des 80 députés nécessaires (sur 120) pour voter à lui-seul la nouvelle constitution telle que l’avait prévu les accords de Paris (majorité au deux tiers). Consternation dans les rangs du P.P.C. qui va contester (pour la forme) le résultat des élections, sachant qu’il va falloir composer avec lui (Coste, 2022, p. 162). Les résultats finaux donneront les scores suivants : le F.U.N.C.I.N.P.E.C. du prince Ranariddh obtient 45,47 % des voix, le P.P.C. de Hun Sen 38,22 % (pour le détail des résultats, voir 29 mai).
Hun Sen et Chea Sim (ancien président de l’assemblée nationale) se rendent pour la première fois au palais Khémarin pour y rencontrer Sihanouk. Ils lui soumettent leur analyse de la situation politique et lui proposent de prendre la tête d’un gouvernement de transition qu’il présiderait avec deux vice-présidents, Ranadiddh et Hun Sen.
Sihanouk déclare prudemment qu’il va en référer à son fils, absent pour être allé fêter sa victoire dans son bastion d’Ampil. En fait, Sihanouk jubile, trop heureux de revenir au centre du jeu alors que les élections l’avaient jusque là laissé à l’écart. Il se sait habilité à jouer un rôle qui lui est cher, celui d’arbitre et de père de la nation. Consulté par son père, Ranadiddh, méfiant, déclinera l’offre de compromis du P.P.C. (Coste, 2022, pp. 170-171).
2 juin 93 : De Banglok, le général Wimol, commandant en chef de l’armée thaïlandaise, souhaite la victoire du F.U.N.C.I.N.P.E.C. et la participation des KR au nouveau gouvernement.
Une résolution du Conseil de sécurité de l’O.N.U. exprime ses remerciements au personnel de l’APRONUC et à Akashi « pour le courage, le dévouement et la persévérance » qu’ils ont su montrer « malgré les épreuves et les difficultés » (Coste, 2022, p. 165).
3 juin 93 : Une solution de compromis est défendue par l’ambassadeur français Coste qui rencontre Sihanouk le matin. Ce dernier ironise sur le fait que la France qui a tant œuvré pour mettre en place le processus électoral et le dénie maintenant. Selon lui, la question d’un compromis Sihanouk-Hun Sen-Ranadiddh n’est pas d’actualité car la tutelle onusienne est toujours en place.
L’après-midi même, Sihanouk opère un de ses habituels revirements. Il publie un communiqué annonçant la dissolution de l’EdC et la formation d’un gouvernement de coalition Sihanouk-Hun Sen-Ranariddh. Un directeur de l’APRONUC déclare alors qu’il s’agit d’un « coup constitutionnel ». Akashi, habituellement plus mesuré, parle lui d’un « nouveau mécanisme ». L’ambassade des États-Unis fait savoir que les U.S.A. sont opposés à la mise en place d’un gouvernement intérimaire. Ranariddh (dirigeant le F.U.N.C.I.N.P.E.C.) exprime de fortes réserves quant à la proposition de son père. Face à ces oppositions dont celle de Sam Rainsy, Sihanouk retirera dès le lendemain sa proposition
4 juin 93 : Sihanouk renonce à sa déclaration de la veille mais estime dans son for intérieur qu’elle a eu la valeur d’un ballon d’essai.
5 juin 93 : Rumeurs de coup d’État à Phnom Penh contre Hun Sen et Chea Sim jugés trop conciliants. Le prince Chakrapong (fils de Sihanouk, membre du P.P.C. mais en rupture et qui n’occupe aucune fonction particulière) conteste également le résultat des élections. Il brandit une nouvelle menace : 6 provinces proches de la frontière vietnamienne risquent de faire sécession en s’appuyant sur des débris de l’armée (Cambacérès, 2013, pp. 352-353). Il renonce avec Sin Song (ministre de la Sécurité d’État à Phnom Penh) à son mandat de député. Mais, toujours selon la rumeur, le complot a été éventé à temps et déjoué (voir 17 juin).
9 juin 93 : Les principaux responsables des forces armées et de la police de l’EdC se rendent au palais royal pour exprimer leur soutien à Sihanouk.
10 juin 93 : Dernière réunion du C.N.S. du fait des récentes élections. Akashi déclare, tout comme l’avait fait Boutros Boutros-Ghali, qu’elles ont été « libres et équitables ». Il en proclame les résultats. Le P.P.C. de Hun Sen refuse, pour la forme, de reconnaître sa défaite mais déclare en même temps qu’il ne s’opposera pas aux travaux de l’assemblée élue et donc à l’élaboration de la constitution.
11 juin 93 : Les KR déclarent qu’ils ne reconnaissent pas le résultat des élections et lancent un appel à l’assassinat des 6 principaux dirigeants du P.P.C.
Hun Sen (P.P.C.) ne reconnaît pas le verdict des élections et dénonce toujours, mais pour la forme, « les fraudes électorales et la perfidie de l’APRONUC ».
Le prince Chakrapong organise une grande manifestation devant le palais royal de Phnom Penh en brandissant des portraits de Sihanouk et en scandant son nom. Il est difficile de savoir si cette manifestation est spontanée ou orchestrée par Sihanouk lui-même (Cambacérès, 2013, p. 353).
13 juin 93 : Des centaines de membres du F.U.N.C.I.N.P.E.C. et du P.L.D.B. fuient les provinces sécessionnistes où les soldats aux ordres des autorités locales de l’EdC commettent de nombreuses exactions. Des militants des deux partis sont assassinés.
14 juin 93 : En présence d’Akashi et de tout le corps diplomatique, l’assemblée constituante se réunit pour la première fois et demande à Sihanouk de trouver une solution à l’impasse actuelle. Une résolution adoptée à l’unanimité annule la destitution de Sihanouk du 18 mars 1970 et le rétablit au poste de chef de l’État. Sihanouk défend l’idée d’un gouvernement de coalition. Il s’agit de doubler tous les postes de l’exécutif et de l’administration. Ranariddh deviendra « premier ministre » et Hun Sen « second premier ministre ». A chaque ministre sera adjoint un co-ministre ou vice-ministre du parti opposé. Ce gouvernement de coalition remplace désormais le C.N.S. L’APRONUC demeurera toutefois en place jusqu’à ce qu’une constitution soit définitivement adoptée (Cambacérès, 2013, pp. 353-354).
15 juin 93 : Le Conseil de sécurité de l’O.N.U. entérine le résultat des élections et insiste sur « le rôle dirigeant » de Sihanouk.
L’assemblée nationale se rend au palais Khémarin pour y rencontrer Sihanouk. Ranariddh et Hun Sen se rapprochent. Les députés donnent tout pouvoir à Sihanouk pour mettre en place une formule de coalition qui permette d’expédier les affaires courantes en attendant le vote de la constitution. Puis on s’acheminerait vers un gouvernement qui ne serait plus dirigé par Sihanouk mais par Hun Sen et Ranariddh, conformément à l’esprit des accords de Paris qui n’ont jamais envisagé une « solution Sihanouk » (Coste, 2022, pp. 177-178).
16 juin 93 : Sihanouk nomme Ranariddh et Hun Sen coprésidents d’un Gouvernement national provisoire du Cambodge (G.N.P.C.) Ils sont tous deux chargés de le former sachant que tous les partis représentés à l’assemblée constituante doivent être présents en son sein.
17 juin 93 : Fin officielle de la sécession des 6 provinces proches du Vietnam (voir 10 juin). Dissolution de la « Zone Autonome Samdech Euv » (Z.A.S.E., Samdech Euv désignant en khmer « Monseigneur Papa ») où les populations proches de la frontière vietnamienne avaient commencé à se livrer à des dégradations contre le matériel et les matériels de l’APRONUC (Coste, 2022, p. 176 et p. 178).
17 – 18 juin 93 : Le « Core Group » (les 5 membres du Conseil de sécurité à l’O.N.U., Indonésie, Japon, Thaïlande, Australie et Allemagne), réuni en conférence à Tokyo (voir 31 mai pour son ordre du jour) au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères pour procéder à une évaluation générale de la situation au Cambodge, apporte à son tour son soutien à Sihanouk. On prévoit l’évacuation de l’APRONUC par tiers sur une période de trois mois (juin, juillet, août). En théorie, la mission aurait dû se terminer le 28 août. Il faudra en fait attendre le 15 novembre pour que l’évacuation soit totale. En attendant, l’APRONUC prend à sa charge les salaires des soldats, policiers et autres fonctionnaires loyaux à l’égard des nouvelles autorités. Ces structures administratives, non rémunérées jusqu’alors, menaçaient de tomber en déliquescence et de plonger un peu plus le pays dans un risque d’anarchie.
18 juin 93 : Réunion au palais Khémarin. Sihanouk a invité les principaux responsables des trois partis loyaux du C.N.S., les représentants du Conseil de sécurité de l’O.N.U. (dont les deux coprésidents de la conférence de Paris), Akashi et son état-major.
Au vu de la situation chaotique et même si cela n’a pas été prévu par les accords de Paris, il faut pour Sihanouk former un Gouvernement provisoire du Cambodge (G.N.P.C.) qui dirigera le pays avec l’assemblée nationale constituante élue, sous l’égide de l’APRONUC. Ce gouvernement devra être un gouvernement de coalition entre le F.U.N.C.I.N.P.E.C. et le P.P.C. Toute solution qui écarterait le P.P.C. et l’EdC risquerait de donner naissance à une situation de chaos, un retour à l’anarchie, ce que les KR attendent pour intervenir à leur tour. Ce gouvernement de coalition ne sera que provisoire et n’a lieu d’être que lorsque l’APRONUC exercera son mandat. Ensuite, on avisera. A la suite des propos de Sihanouk, Hun Sen, Ranariddh et Hor Namphong prennent la parole et soutiennent ses propos.
Les représentants du Conseil de sécurité ont entendu le message. A l’issue de la réunion, ils publient un message en faveur de « l’instauration d’une formule de transition pour la période intermédiaire actuelle, sur la base d’un accord mutuel et des résultats du récent scrutin. » A minuit, un accord est scellé entre les parties.
20 juin 93 : Le P.P.C. de Hun Sen reconnaît finalement le résultat des élections et en conséquence sa défaite.
25 juin 93 : Accord Ranariddh-Hun Sen sur la composition du Gouvernement national provisoire du Cambodge (G.N.P.C.).
29 juin 93 : Première réunion du G.N.P.C.
30 juin 93 : Première réunion de l’assemblée constituante. Son Sann (P.D.L.B.) est nommé président.