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Début 77 : S 21 compte 111 gardiens. Un critère géographique est observable : la plupart viennent de la région 25 ou de divers points de la Zone spéciale (Kompong Chhang, Kompong Thom). 82 d’entre eux ont entre 17 et 21 ans (Biernan, 1998, p. 382). | |||
Janvier 77 : '''Pol Pot poursuit un long processus de purges''' en faisant arrêter Touch Phoeun (ministre des Travaux publics) et Koy Thuon (secrétaire d’État au Commerce) dont les résultats sont jugés insuffisants et donc nécessairement le fruit d’un travail de « saboteurs », de « traîtres », d’« ennemis » de la révolution. Leur arrestation et leurs interrogatoires à S 21 va entraîner une purge de leurs amis. 32 personnes de la zone Nord et Nord-Ouest sont arrêtées et envoyées à leur tour à S 21. Ils sont remplacés par des cadres venus de la zone Sud-Ouest, contrôlée par Ta Mok et jugée comme plus sûre par Pol Pot. La machine de répression de S 21 s’emballe et s’auto-alimente au gré des arrestations (Chandler, 1993, pp. 214-215). | |||
Les responsables du KD commencent à se retirer de tous les comités vietnamo-cambodgiens de liaison bilatéraux des zones frontières. L’attitude du KD devient agressive, on qualifie alors de plus en plus souvent le Vietnam d’« agresseur » et d’« ennemi » (Biernan, 1998, p. 425). | |||
4 - 11 janvier 77 : Attaques par les KR de villages situés dans les provinces vietnamiennes de Long An, Kien Giang, Tay Ninh, Dac Lac et Dong Thap. | |||
8 janvier 77 : En Chine, importantes manifestations pour le premier anniversaire de la mort de Zhou Enlaï. Les manifestants réclament le retour de Deng Xiaoping (Bui Xuan Quang, 2000, p. 714). | |||
11 janvier 77 : Après la publication de deux articles dans ''La Croix'' (voir 24-25 octobre 1975) et ''Le Monde'' (voir 17-18 février 1976), sortie du livre intitulé ''Cambodge, année zéro'' du Père François Ponchaud (cf. biographie) qui constitue la parfaite illustration d’une des premières publications documentée sur le sujet. À partir de ce livre qui sera traduit dans plusieurs langues, le monde entier sait désormais dans ses grandes lignes ce qui se passe au Cambodge. Mais dans l’immédiat, en France et à l’étranger, les témoignages des rescapés et ce livre ont pourtant assez peu d’écho dans le contexte d’une presse très idéologisée à gauche (Lacouture, 1978, pp. 67-80). | |||
15 - 18 janvier 77 : Attaques par les KR de villages vietnamiens situés dans les mêmes provinces que du 4 au 11 janvier. S’y ajoute celle d’An Giang. | |||
20 janvier 77 : Jimmy Carter (Démocrate) prend ses fonctions de président des États-Unis. Il occupera ce poste jusqu’au 20 janvier 1981. | |||
21 janvier 77 : Seconde loi d’amnistie aux U.S.A. (voir 1<sup>er</sup> avril 1975) en faveur des réfractaires. Jimmy Carter accorde un pardon présidentiel à tous les insoumis et à tous ceux qui ont entrepris une action pour se dérober à la conscription durant la guerre du Vietnam, mettant l’accent sur le respect des droits de l’Homme (Portes, 2008, p. 318). Elle est réservée aux seuls insoumis, les plus nombreux parmi les réfractaires. Les déserteurs ne reçoivent quant à eux qu’un « pardon limité ». Lors de la seconde guerre en Irak durant laquelle, du fait d’un nouvel enlisement, 8 000 désertions se produisent. L’administration Bush Jr. ordonnera à nouveau la traque des déserteurs du Vietnam aux U.S.A. et au Canada. Certains seront maintenus en confinement solitaire puis finalement relâchés (Journoud, 2016, p. 79). | |||
25 janvier 77 : Au Cambodge, arrestation de Koy Thuon, ministre des Finances et du Commerce. | |||
26 janvier 77 : Au Cambodge, arrestation de Touch Phoeun, ministre des Travaux publics. | |||
27 janvier 77 : Un raid des troupes du KD provoque une trentaine de morts dans un village situé à la frontière thaïlandaise. Peu de temps après, des accrochages ont lieu à la frontière laotienne (Biernan, 1998, p. 425). | |||
28 janvier 77 : Incident armé à la frontière khméro-thaïlandaise. 30 civils thaïlandais sont tués par une incursion de 200 à 400 KR (Deron, 2009, p. 193). | |||
28 - 29 janvier 77 : Attaques des KR contre les villages thaïlandais de Baan Nong Dor, Baan Klong Kor et Baan Nol Paral (district d’Aranyaprathet). Une partie des habitants sont massacrés et leurs maisons sont brûlées. | |||
30 janvier 77 : La Thaïlande ferme sa frontière avec le Cambodge aux réfugiés civils (Deron, 2009, p. 193). | |||
Dernière version du 6 août 2025 à 13:44
Début 77 : S 21 compte 111 gardiens. Un critère géographique est observable : la plupart viennent de la région 25 ou de divers points de la Zone spéciale (Kompong Chhang, Kompong Thom). 82 d’entre eux ont entre 17 et 21 ans (Biernan, 1998, p. 382).
Janvier 77 : Pol Pot poursuit un long processus de purges en faisant arrêter Touch Phoeun (ministre des Travaux publics) et Koy Thuon (secrétaire d’État au Commerce) dont les résultats sont jugés insuffisants et donc nécessairement le fruit d’un travail de « saboteurs », de « traîtres », d’« ennemis » de la révolution. Leur arrestation et leurs interrogatoires à S 21 va entraîner une purge de leurs amis. 32 personnes de la zone Nord et Nord-Ouest sont arrêtées et envoyées à leur tour à S 21. Ils sont remplacés par des cadres venus de la zone Sud-Ouest, contrôlée par Ta Mok et jugée comme plus sûre par Pol Pot. La machine de répression de S 21 s’emballe et s’auto-alimente au gré des arrestations (Chandler, 1993, pp. 214-215).
Les responsables du KD commencent à se retirer de tous les comités vietnamo-cambodgiens de liaison bilatéraux des zones frontières. L’attitude du KD devient agressive, on qualifie alors de plus en plus souvent le Vietnam d’« agresseur » et d’« ennemi » (Biernan, 1998, p. 425).
4 - 11 janvier 77 : Attaques par les KR de villages situés dans les provinces vietnamiennes de Long An, Kien Giang, Tay Ninh, Dac Lac et Dong Thap.
8 janvier 77 : En Chine, importantes manifestations pour le premier anniversaire de la mort de Zhou Enlaï. Les manifestants réclament le retour de Deng Xiaoping (Bui Xuan Quang, 2000, p. 714).
11 janvier 77 : Après la publication de deux articles dans La Croix (voir 24-25 octobre 1975) et Le Monde (voir 17-18 février 1976), sortie du livre intitulé Cambodge, année zéro du Père François Ponchaud (cf. biographie) qui constitue la parfaite illustration d’une des premières publications documentée sur le sujet. À partir de ce livre qui sera traduit dans plusieurs langues, le monde entier sait désormais dans ses grandes lignes ce qui se passe au Cambodge. Mais dans l’immédiat, en France et à l’étranger, les témoignages des rescapés et ce livre ont pourtant assez peu d’écho dans le contexte d’une presse très idéologisée à gauche (Lacouture, 1978, pp. 67-80).
15 - 18 janvier 77 : Attaques par les KR de villages vietnamiens situés dans les mêmes provinces que du 4 au 11 janvier. S’y ajoute celle d’An Giang.
20 janvier 77 : Jimmy Carter (Démocrate) prend ses fonctions de président des États-Unis. Il occupera ce poste jusqu’au 20 janvier 1981.
21 janvier 77 : Seconde loi d’amnistie aux U.S.A. (voir 1er avril 1975) en faveur des réfractaires. Jimmy Carter accorde un pardon présidentiel à tous les insoumis et à tous ceux qui ont entrepris une action pour se dérober à la conscription durant la guerre du Vietnam, mettant l’accent sur le respect des droits de l’Homme (Portes, 2008, p. 318). Elle est réservée aux seuls insoumis, les plus nombreux parmi les réfractaires. Les déserteurs ne reçoivent quant à eux qu’un « pardon limité ». Lors de la seconde guerre en Irak durant laquelle, du fait d’un nouvel enlisement, 8 000 désertions se produisent. L’administration Bush Jr. ordonnera à nouveau la traque des déserteurs du Vietnam aux U.S.A. et au Canada. Certains seront maintenus en confinement solitaire puis finalement relâchés (Journoud, 2016, p. 79).
25 janvier 77 : Au Cambodge, arrestation de Koy Thuon, ministre des Finances et du Commerce.
26 janvier 77 : Au Cambodge, arrestation de Touch Phoeun, ministre des Travaux publics.
27 janvier 77 : Un raid des troupes du KD provoque une trentaine de morts dans un village situé à la frontière thaïlandaise. Peu de temps après, des accrochages ont lieu à la frontière laotienne (Biernan, 1998, p. 425).
28 janvier 77 : Incident armé à la frontière khméro-thaïlandaise. 30 civils thaïlandais sont tués par une incursion de 200 à 400 KR (Deron, 2009, p. 193).
28 - 29 janvier 77 : Attaques des KR contre les villages thaïlandais de Baan Nong Dor, Baan Klong Kor et Baan Nol Paral (district d’Aranyaprathet). Une partie des habitants sont massacrés et leurs maisons sont brûlées.
30 janvier 77 : La Thaïlande ferme sa frontière avec le Cambodge aux réfugiés civils (Deron, 2009, p. 193).
