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par Jean-François Jagielski

« Juin 1949 » : différence entre les versions

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Juin 49 : 2 200 militaires ont dépassé leur temps de présence statutaire de 24 mois en Indochine, « ce qui, selon Bodin, inquiéta les parlementaires. Certains questionnèrent le gouvernement à propos de cette anomalie ; il leur fut répondu que tout rapatriement immédiat reviendrait à aggraver encore plus le déficit. Partout, on chercha à faire des économies. Dans les services, on remplaça les hommes par des auxiliaires féminines dont le nombre passa de 728 en janvier à 838 en décembre, alors que le haut-commissaire s’était prononcé pour un effectif théorique de 1 320. Dans les formations autochtones, on réduisit au maximum le nombre des Européens. Dans 12 bataillons mixtes, on abaissa l’effectif en hommes de troupe français à 240 alors qu’ils auraient dû être 303. » (Bodin, 2009, p. 147)


Juin – octobre 49 : On prévoit, côté français, l’arrivée d’un renfort de 11 000 hommes. Le C.E.F.E.O. dispose alors de 124 000 hommes, 43 000 partisans et 70 000 combattants des États-associés. '''Pour la première fois depuis le début de la guerre, le commandement dispose d’une masse de manœuvre satisfaisante quoique toujours insuffisante.''' Au Tonkin, Alessandri dispose de 25 bataillons de réserve générale. Il s’agit, selon lui, de troupes qui « sont parfaitement entraînées […] animées d’un moral excellent et d’un esprit nettement offensif ». (Cadeau, 2019, pp. 288-289)
Début juin 49 : Les communistes chinois ne sont plus qu’à 1 000 km de la frontière du Tonkin. Le 10 mai, Vincent Auriol s’était dit, dans son ''Journal'', inquiet des rapports que lui transmet le S.D.E.C.E. Son directeur, Henri Rivière, pensait alors que « une fois la Chine du Sud conquise, les forces armées communistes chinoises attaqueront l’Indochine, la Birmanie, etc. » (Cadeau, 2019, p. 265 ; Auriol 3, 2003, mai 1949, p. 177)
10 juin 49 : Même si Schuman (Affaires étrangères) n’y est pas favorable, Vincent Auriol (comme les Anglais…), vu le contexte militaire en Chine, confie à son ''Journal'' : « Je me demande pourquoi nous n’irions pas au-devant [des communistes] puisque maintenant ils sont maîtres de la Chine. » (Auriol 3, 2003, juin 1949, p. 200)
13 juin 49 : Bao Daï quitte temporairement Dalat et se rend à Saigon.
14 juin 49 : Déclaration de Bao Daï devant l’Hôtel de ville de Saigon : il conserve provisoirement son titre d’empereur sur le plan international. Il entend occuper les fonctions de chef de l’État, le temps d’organiser des élections générales. Au cours de ce déplacement, il annule des visites prévues à Hué et Hanoi et rentre finalement à Dalat pour former un gouvernement. Mais tous les candidats potentiels se récusent, y compris Diem qui réfute les accords du 9 mars.
Ayant perdu son statut de colonie (voir 21 mai), '''la Cochinchine est définitivement réunie aux deux autres ''Ky'', l’Annam et le Tonkin.'''
15 juin 49 : Le général Revers (chef d’état-major) confie à Pignon (haut-commissaire) : « Une attitude de résistance par nous opposée aux communistes chinois sur la frontière même, est seule susceptible de porter la question de la défense du Tonkin sur un plan interallié. Si nous montrons que nous sommes bien décidés à nous battre, avec ou sans secours. L’offensive chinoise qui se prépare peut-être apparaitra comme le prélude d’une troisième guerre mondiale. Elle peut décider du concours américain. » (cité ''in'' Pernot, 1994, p. 102)
15 - 29 juin 49 : '''Revenu d’Indochine, le général Revers démarre la rédaction d’un rapport très complet''' (AN F/60/3041). Selon Bodard, avec « sa partie militaire, sa partie politique, ses cinq appendices, ses dix-huit annexes, ses six pièces jointes – c’était un monument. […] Tout y était analysé méticuleusement, depuis Bao Daï, la R.C. 4, les Vietminh, les Chinois, jusqu’aux questions d’intendance les plus ordinaires. » (Bodard, 1997, p. 501) Ce rapport que Bodard qualifie de « cri d’alarme »  est très pessimiste quant à la situation en Indochine : les effectifs et le matériel sont insuffisants pour contenir les infiltrations vietminh venues de Chine, il faut accomplir un retrait immédiat des forces françaises stationnées à la frontière chinoise le long de la R.C. 4, le déplacement des troupes françaises doit être accompli vers les régions du Tonkin économiquement riches (le « Vietnam utile »), il faut accélérer le développement d'une armée vietnamienne au Sud, il faut éloigner Bao Daï et concentrer les pouvoirs civils et militaires sur une seule et même personnalité française capable de peser, un militaire qui deviendrait haut-commissaire. Ce rapport qui critique ouvertement et, à juste titre, tout ce qui a été accompli jusque-là propose également des préconisations : donner la priorité au Tonkin face à la menace chinoise, mieux occuper le delta en abandonnant les poste isolés au Nord (notamment ceux de la R.C. 4), poursuivre la pacification en Cochinchine, concentrer les moyens en formant trois grands groupes mobiles (G.M.), mettre fin à la dispersion des troupes et des moyens qui empêchent de tenir le pays durablement, réduire la durée du séjour des troupes à deux ans maximum (Bodin, 2009, p. 143-144).
Le contenu de ce rapport a probablement été divulgué par les services secrets en vue d’une opération d’intoxication. Mais les finalités de cette opération demeureront à jamais troubles (Bodard, 1997, pp. 499-500). Selon Bodard, « la « liquidation » de Revers […] n’est pas une simple péripétie, un de ces scandales qui distrait la République. C’est le moment capital dans cette guerre française d’Asie. C’est l’« engagement » définitif selon certaines données mauvaises. C’est l’occasion perdue d’essayer d’autres méthodes, d’autres solutions. Et désormais, dans ce qui suivra, l’on verra les conséquences inéluctables du choix fait. » (Bodard, 1997, p. 500)
16 juin 49 : Diem, qui a récusé toute prise de responsabilité auprès de Bao Daï, publie une déclaration dans laquelle il propose une troisième voie entre « la solution Bao Daï » et le Vietminh. Mais les alliés de la France (Grande Bretagne et U.S.A.) ne reconnaissent officiellement que l’État du Vietnam dirigé par Bao Daï, tandis que la Chine et l’U.R.S.S. ne reconnaissent, eux, que la République démocratique du Vietnam d’HCM. Ces reconnaissances diplomatiques divergentes renforcent de fait la partition du Vietnam à laquelle Diem est opposé (Rignac, 2018, p. 73).
20 juin 49 : Le commandant des Forces aériennes en Extrême-Orient (F.A.E.O.) décrit depuis quelque temps une situation très alarmante. Selon Bodin, « l’Armée de l’air connaissait une situation dramatique. Son commandant demanda qu’on limite les appuis à effectuer par les chasseurs Spitfires aux seules troupes directement au contact. Les matériels manquaient ou étaient dans un état catastrophique. Le commandant du G.A.T.A.C./Centre [Groupe aérien tactique] écrit le 20 juin 1949 : « La situation est critique. Il ne reste plus que deux Spitfires disponibles à Tourane et deux à Nhatrang. » (Bodin, 2009, p. 136).
En métropole, un article du journaliste Jacques Chegeray de ''L''’''Aube'' intitulé « Le Vietnam tel qu’il est » suscite une vive émotion. Il fait état de « confessions » de militaires français qui évoquent clairement des incendies de villages, des exécutions et le recours à la torture (Devillers, 2010, p. 265). Selon Alain Ruscio, le journal d’obédience M.R.P. et donc progouvernemental refuse de publier l’article. Chegeray se tourne alors vers ''Témoignage chrétien'' qui diffusera un premier article le 29 juillet (Ruscio, 1992, pp. 161-162).
23 juin 49 : Suite aux révélations de Jacques Chegeray (voir 20 juin) s’ouvre à l’Assemblée nationale française un débat sur « les atrocités en Indochine ». Ramadier, ministre de la Défense, nie tout en bloc et charge le VM. Mais Paul Mus confirmera peu après, à son tour, ces pratiques dans un article qui paraitra également dans ''Témoignage Chrétien'' (Devillers, 2010, p. 265).
29 juin – 9 juillet 49 : '''En France, la mobilisation ouvrière contre le conflit vietnamien se fait moins dans les usines d’armement que dans les ports.''' Lors du deuxième congrès syndical des ports et docks C.G.T., un appel est lancé engageant « tous les ouvriers dockers à ne plus travailler sur les bateaux en partance pour l’Indochine ». Les ports d’Algérie sont les premiers touchés (Alger, Oran, Bône). Suivront Marseille et Dunkerque (Ruscio, 1985, p. 241).
30 juin 49 : Blaizot produit une directive avec un programme d’opérations en deux phases : du 1<sup>er</sup> juillet au 30 septembre, occupation du delta au nord du Fleuve Rouge et repli de Bac Kan ; du 10 septembre au 10 octobre, occupation de Thaï Nguyen et retrait des garnisons de Cao Bang et Dong Khe sur la R.C. 4 à prévoir au plus tard le 10 octobre. Or le responsable des troupes au Nord, le général Alessandri, qui devrait être le principal exécutant de ces directives, s’oppose à l’évacuation immédiate de Cao Bang tant que la menace chinoise n’est pas clairement avérée. Blaizot ne partage pas le point de vue de son subordonné. Pour lui, « Cao Bang est un risque que nous ne pouvons courir. » (Gras, 1979, pp. 267-268 ; Salan 2, 1971, p. 163) Pour autant, face à ces divergences dans le commandement militaire, rien n’est mis en place de façon un peu hâtée.

Dernière version du 1 juin 2025 à 17:09

Juin 49 : 2 200 militaires ont dépassé leur temps de présence statutaire de 24 mois en Indochine, « ce qui, selon Bodin, inquiéta les parlementaires. Certains questionnèrent le gouvernement à propos de cette anomalie ; il leur fut répondu que tout rapatriement immédiat reviendrait à aggraver encore plus le déficit. Partout, on chercha à faire des économies. Dans les services, on remplaça les hommes par des auxiliaires féminines dont le nombre passa de 728 en janvier à 838 en décembre, alors que le haut-commissaire s’était prononcé pour un effectif théorique de 1 320. Dans les formations autochtones, on réduisit au maximum le nombre des Européens. Dans 12 bataillons mixtes, on abaissa l’effectif en hommes de troupe français à 240 alors qu’ils auraient dû être 303. » (Bodin, 2009, p. 147)


Juin – octobre 49 : On prévoit, côté français, l’arrivée d’un renfort de 11 000 hommes. Le C.E.F.E.O. dispose alors de 124 000 hommes, 43 000 partisans et 70 000 combattants des États-associés. Pour la première fois depuis le début de la guerre, le commandement dispose d’une masse de manœuvre satisfaisante quoique toujours insuffisante. Au Tonkin, Alessandri dispose de 25 bataillons de réserve générale. Il s’agit, selon lui, de troupes qui « sont parfaitement entraînées […] animées d’un moral excellent et d’un esprit nettement offensif ». (Cadeau, 2019, pp. 288-289)


Début juin 49 : Les communistes chinois ne sont plus qu’à 1 000 km de la frontière du Tonkin. Le 10 mai, Vincent Auriol s’était dit, dans son Journal, inquiet des rapports que lui transmet le S.D.E.C.E. Son directeur, Henri Rivière, pensait alors que « une fois la Chine du Sud conquise, les forces armées communistes chinoises attaqueront l’Indochine, la Birmanie, etc. » (Cadeau, 2019, p. 265 ; Auriol 3, 2003, mai 1949, p. 177)


10 juin 49 : Même si Schuman (Affaires étrangères) n’y est pas favorable, Vincent Auriol (comme les Anglais…), vu le contexte militaire en Chine, confie à son Journal : « Je me demande pourquoi nous n’irions pas au-devant [des communistes] puisque maintenant ils sont maîtres de la Chine. » (Auriol 3, 2003, juin 1949, p. 200)


13 juin 49 : Bao Daï quitte temporairement Dalat et se rend à Saigon.


14 juin 49 : Déclaration de Bao Daï devant l’Hôtel de ville de Saigon : il conserve provisoirement son titre d’empereur sur le plan international. Il entend occuper les fonctions de chef de l’État, le temps d’organiser des élections générales. Au cours de ce déplacement, il annule des visites prévues à Hué et Hanoi et rentre finalement à Dalat pour former un gouvernement. Mais tous les candidats potentiels se récusent, y compris Diem qui réfute les accords du 9 mars.

Ayant perdu son statut de colonie (voir 21 mai), la Cochinchine est définitivement réunie aux deux autres Ky, l’Annam et le Tonkin.


15 juin 49 : Le général Revers (chef d’état-major) confie à Pignon (haut-commissaire) : « Une attitude de résistance par nous opposée aux communistes chinois sur la frontière même, est seule susceptible de porter la question de la défense du Tonkin sur un plan interallié. Si nous montrons que nous sommes bien décidés à nous battre, avec ou sans secours. L’offensive chinoise qui se prépare peut-être apparaitra comme le prélude d’une troisième guerre mondiale. Elle peut décider du concours américain. » (cité in Pernot, 1994, p. 102)


15 - 29 juin 49 : Revenu d’Indochine, le général Revers démarre la rédaction d’un rapport très complet (AN F/60/3041). Selon Bodard, avec « sa partie militaire, sa partie politique, ses cinq appendices, ses dix-huit annexes, ses six pièces jointes – c’était un monument. […] Tout y était analysé méticuleusement, depuis Bao Daï, la R.C. 4, les Vietminh, les Chinois, jusqu’aux questions d’intendance les plus ordinaires. » (Bodard, 1997, p. 501) Ce rapport que Bodard qualifie de « cri d’alarme »  est très pessimiste quant à la situation en Indochine : les effectifs et le matériel sont insuffisants pour contenir les infiltrations vietminh venues de Chine, il faut accomplir un retrait immédiat des forces françaises stationnées à la frontière chinoise le long de la R.C. 4, le déplacement des troupes françaises doit être accompli vers les régions du Tonkin économiquement riches (le « Vietnam utile »), il faut accélérer le développement d'une armée vietnamienne au Sud, il faut éloigner Bao Daï et concentrer les pouvoirs civils et militaires sur une seule et même personnalité française capable de peser, un militaire qui deviendrait haut-commissaire. Ce rapport qui critique ouvertement et, à juste titre, tout ce qui a été accompli jusque-là propose également des préconisations : donner la priorité au Tonkin face à la menace chinoise, mieux occuper le delta en abandonnant les poste isolés au Nord (notamment ceux de la R.C. 4), poursuivre la pacification en Cochinchine, concentrer les moyens en formant trois grands groupes mobiles (G.M.), mettre fin à la dispersion des troupes et des moyens qui empêchent de tenir le pays durablement, réduire la durée du séjour des troupes à deux ans maximum (Bodin, 2009, p. 143-144).

Le contenu de ce rapport a probablement été divulgué par les services secrets en vue d’une opération d’intoxication. Mais les finalités de cette opération demeureront à jamais troubles (Bodard, 1997, pp. 499-500). Selon Bodard, « la « liquidation » de Revers […] n’est pas une simple péripétie, un de ces scandales qui distrait la République. C’est le moment capital dans cette guerre française d’Asie. C’est l’« engagement » définitif selon certaines données mauvaises. C’est l’occasion perdue d’essayer d’autres méthodes, d’autres solutions. Et désormais, dans ce qui suivra, l’on verra les conséquences inéluctables du choix fait. » (Bodard, 1997, p. 500)


16 juin 49 : Diem, qui a récusé toute prise de responsabilité auprès de Bao Daï, publie une déclaration dans laquelle il propose une troisième voie entre « la solution Bao Daï » et le Vietminh. Mais les alliés de la France (Grande Bretagne et U.S.A.) ne reconnaissent officiellement que l’État du Vietnam dirigé par Bao Daï, tandis que la Chine et l’U.R.S.S. ne reconnaissent, eux, que la République démocratique du Vietnam d’HCM. Ces reconnaissances diplomatiques divergentes renforcent de fait la partition du Vietnam à laquelle Diem est opposé (Rignac, 2018, p. 73).


20 juin 49 : Le commandant des Forces aériennes en Extrême-Orient (F.A.E.O.) décrit depuis quelque temps une situation très alarmante. Selon Bodin, « l’Armée de l’air connaissait une situation dramatique. Son commandant demanda qu’on limite les appuis à effectuer par les chasseurs Spitfires aux seules troupes directement au contact. Les matériels manquaient ou étaient dans un état catastrophique. Le commandant du G.A.T.A.C./Centre [Groupe aérien tactique] écrit le 20 juin 1949 : « La situation est critique. Il ne reste plus que deux Spitfires disponibles à Tourane et deux à Nhatrang. » (Bodin, 2009, p. 136).

En métropole, un article du journaliste Jacques Chegeray de LAube intitulé « Le Vietnam tel qu’il est » suscite une vive émotion. Il fait état de « confessions » de militaires français qui évoquent clairement des incendies de villages, des exécutions et le recours à la torture (Devillers, 2010, p. 265). Selon Alain Ruscio, le journal d’obédience M.R.P. et donc progouvernemental refuse de publier l’article. Chegeray se tourne alors vers Témoignage chrétien qui diffusera un premier article le 29 juillet (Ruscio, 1992, pp. 161-162).


23 juin 49 : Suite aux révélations de Jacques Chegeray (voir 20 juin) s’ouvre à l’Assemblée nationale française un débat sur « les atrocités en Indochine ». Ramadier, ministre de la Défense, nie tout en bloc et charge le VM. Mais Paul Mus confirmera peu après, à son tour, ces pratiques dans un article qui paraitra également dans Témoignage Chrétien (Devillers, 2010, p. 265).


29 juin – 9 juillet 49 : En France, la mobilisation ouvrière contre le conflit vietnamien se fait moins dans les usines d’armement que dans les ports. Lors du deuxième congrès syndical des ports et docks C.G.T., un appel est lancé engageant « tous les ouvriers dockers à ne plus travailler sur les bateaux en partance pour l’Indochine ». Les ports d’Algérie sont les premiers touchés (Alger, Oran, Bône). Suivront Marseille et Dunkerque (Ruscio, 1985, p. 241).


30 juin 49 : Blaizot produit une directive avec un programme d’opérations en deux phases : du 1er juillet au 30 septembre, occupation du delta au nord du Fleuve Rouge et repli de Bac Kan ; du 10 septembre au 10 octobre, occupation de Thaï Nguyen et retrait des garnisons de Cao Bang et Dong Khe sur la R.C. 4 à prévoir au plus tard le 10 octobre. Or le responsable des troupes au Nord, le général Alessandri, qui devrait être le principal exécutant de ces directives, s’oppose à l’évacuation immédiate de Cao Bang tant que la menace chinoise n’est pas clairement avérée. Blaizot ne partage pas le point de vue de son subordonné. Pour lui, « Cao Bang est un risque que nous ne pouvons courir. » (Gras, 1979, pp. 267-268 ; Salan 2, 1971, p. 163) Pour autant, face à ces divergences dans le commandement militaire, rien n’est mis en place de façon un peu hâtée.

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