Généralités :
Les U.S.A. espèrent venir à bout de la résistance n-v en pratiquant une guerre clandestine, des bombardements (au Laos) ou sabotages sur les pôles industriels n-v mais ces opérations n’entament nullement les N-V : HCM et son premier ministre Pham Van Dong ne sont pas engagés dans une « guerre limitée » (formule américaine) mais dans une guerre totale (Sheehan, 1990, pp. 452-453). Dans les faits, les Américains, sans jamais nettement l’avouer, sont aussi entrés dans ce type de guerre.
Selon Halberstam, contrairement à ce qu’on aurait pu attendre au vu du caractère de Johnson qui était un homme d’action aimant les choix et les actes. Selon Halbertam, 1964 « fut donc une année de perdue ; des occasions de négociations politiques possibles, de réévaluation des attitudes américaines, de convaincre peut-être le public américain que tout cela n’en valait pas la peine, que les Vietnamiens eux-mêmes ne s’intéressaient pas tant que ça à la guerre. Au lieu de cela, on s’en tint à la même ligne. Les gens de la Maison Blanche ne croyaient pas que le temps travaillait contre eux et ils décidèrent de ne rien faire pour le Vietnam en 1964, mais de garder leurs options ouvertes. » (Halberstam, 1974, p. 341). La conservation par LBJ de la presque totalité de l’équipe Kennedy renforçant ce choix qui est en même temps un non-choix.
1964 est aussi une année électorale aux États-Unis, d’où l’apparition des différentes dissimulations de LBJ sur l’engagement progressif du pays dans la guerre et ce, tant au niveau de l’opinion publique que du Congrès. C’est dès 1964 que le sénateur Morse va qualifier le conflit de « MacNamara war’s », sentant à juste titre qu’une bonne partie de ce qui est annoncé publiquement par les dirigeants n’est que la partie émergée d’un iceberg.
De 1964 à 1972, 2 150 000 Américains font leur service militaire, soit 8 % des classes qui sont en âge de le faire. Seule une minorité d’entre eux partira pour le Vietnam et 550 000 n’effectueront que des tâches administratives ou de soutien. L’obligation du service militaire n’est que théorique car les exemptions sont nombreuses, le plus souvent à cause du niveau d’étude, de la situation familiale (les pères sont exclus) et des taux de Q.I. La durée du service militaire est d’un an, l’engagement volontaire est individuel. Les sursis étudiants sont maintenus jusqu’en 1967 puis attribués au cas par cas, ce qui favorise une forme d’injustice sociale et géographique (états pauvres du Sud) face à la conscription. Un jeune disposant de diplômes universitaires en cours n’a que 40 % de chances de partir au Vietnam, celui qui a fini ses études 64 % et celui qui les abandonnées 70 %. Le conscrit qui part au Vietnam est donc généralement jeune (autour de 19 ans), sous-diplômé et sans enfant. Alors que les Noirs ne constituent que 11 % de la population américaine, ils forment 31 % des troupes de combat en 1965 et subissent 20 % des pertes jusqu’en 1966. Face à cette injustice, un rééquilibrage sera établi en 1970. Pour autant, les Noirs représenteront 13,7 % des pertes, soit proportionnellement à leur représentativité démographique, 30 % de plus que les Blancs. Le cas des hispaniques est tout à fait comparable. La conscription obligatoire ne sera supprimée qu’en 1973, au moment du départ des Américains. (Portes, 2008, pp. 171-173)
En 1964, l’A.R.V.N. compte 73 000 déserteurs (après plus de 6 jours d’absence) (Toinet, 1998, p. 217).
Voici les évènements marquants de l'année 1964 :
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