Généralités :
Au Laos, des élections partielles organisées pour assurer la représentation parlementaire du représentant politique du Pathet Lao, le N.L.H.S., lui permettent de remporter des provinces. Ce qui, sans lui assurer de majorité au parlement, représente un camouflet pour les États-Unis. La droite nationaliste laotienne, favorable à l'alliance avec les Américains, condamne toute idée de coalition avec le Pathet Lao et refuse l'entrée au gouvernement des « communistes provietnamiens », alors que la tension avec le Vietnam s'accentue.
Les États-Unis mettent alors en place un gouvernement pro-occidental à leur convenance et éliminent le neutraliste Souvanna Phouma. L’ambassadeur américain, Graham Parsons, ennemi du neutralisme de Phouma, avoue : « J’ai lutté pendant seize mois pour empêcher une coalition. » Ce qui revient à nuire aux principes tels qu’ils auraient dû se mettre en place après les accords de Genève, à savoir le respect de l’accord entre le Pathet Lao et du gouvernement laotien mis en place le 21 novembre 1954.
Selon Schlesinger, « les barbouzes de la C.I.A. revinrent à la surface, créèrent un Comité pour la défense des intérêts nationaux, le C.D.I.N., avec à sa tête un officier énergique, ambitieux et retors, Phoumi Nosavan, qu’ils ramenèrent de France. Le prince Souvanna [Phouma], qui s’était montré un chef de gouvernement honnête et respecté, bien qu’impulsif, fut obligé de partir ; il fut remplacé par un vétéran de la politique Phoui Sananikouine. » Ce dernier est plutôt soutenu par le département d’État alors que Nosavan l’est par la C.I.A. En fait, c’est le chef local de la C.I.A. qui dirige tout, sans rendre compte de sa politique à l’ambassadeur Parsons, envoyé d’Eisenhower anti-neutraliste, sous-secrétaire d’État adjoint pour les Affaires d’Extrême-Orient, qui, par ailleurs, avalise tout (Schlesinger, 1966, p. 299 ; Burchett, 1970, p. 142).
Voici les évènements marquants de l'année 1958 :
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